La négociation est possible avec les rebelles maliens dans la crise sécuritaire qui sévit au nord de ce pays et cette négociation est nécessaire, a indiqué Mohamed Ag Bilal, initiateur du Collectif Sauvons le Mali. Mohamed Ag Bilal a fait cette remarque lors d’une conférence de presse, annonçant le lancement des activités dudit Collectif à la Maison de la presse, le 30 août 2012.
Précisons tout de suite que le but de ce Collectif «est de réconcilier d’abord les Maliens entre eux-mêmes ; ensuite, de réconcilier les Maliens qui ne sont pas dans la belligérance et les autres Maliens qui ont pris les armes contre leur pays. Pour négocier, il faut qu’ils renoncent à leur idée séparatiste», a déclaré M. Mohamed Ag Bilal, tout en précisant son Collectif «ne va pas servir d’intermédiaire entre les autorités maliennes et les terroristes, qui ne sont pas maliens».
D’autre part, a-t-il ajouté, il s’agit pas de servir de viviers pour nos autorités, le président de la République et le gouvernement, pour leur permettre effectivement d’avoir une banque humaine pour pouvoir gérer cette crise du nord (du Mali, Ndlr), parce que nous regorgeons des potentialités».
Evoquant les atouts de son Collectif, Mohamed Ag Bilal a laissé entendre que «parmi nous, nous avons recensé des logeurs de beaucoup de rebelles, qui ont été logés par des fonctionnaires du sud. Ces logeurs les ont vus grandir, ces logeurs ont amené certains à l’école et enseigné d’autres. Donc, ils seront sensibles à ceux-ci».
«Nous avons aussi parmi nous des experts, des cadres de la région (du nord du Mali, Ndlr) des tamasheqs, des Sonrhaï, des Peulhs, des Arabes, qui sont nés là-bas, qui sont de cette communauté. Il y a des anciens cadres tous les niveaux, civils et militaires, qui ont longtemps servi au nord et qui ont eu des mariages mixtes. Ceux-ci peuvent nous servir», a-t-il révélé.
«Par ailleurs, il y a parmi nous des Maliens de l’extérieur qui ont l’expérience des guerres et au Congo et en Côte d’Ivoire, qui peuvent nous servir également », a-t-il renchéri.
«Ce Collectif n’est pas une association de plus. On m’a pris dans les universités que la paix se gagne à petit pas», a conclu Mohamed Ag Bilal qui est par ailleurs le président du Réseau des Amis et sympathisants du professeur Dioncounda Traoré (président la République par intérim du Mali).
A rappeler que le nord du Mali est occupé depuis fin mars dernier par des groupes armés : ceux du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA composé de Maliens) ; ceux d’Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali qui sont des Maliens, alliés à AQMI et d’autre part, par des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, comprenant des Maliens et des étrangers).
Adama CoOULIBALY