Le collectif des ressortissants du Nord a été créé au lendemain des crises politico-sécuritaires de 2012 qui ont ébranlé le Nord, suite auxquelles des initiatives ont été prises par ses acteurs afin de venir en aide aux victimes des malheureux événements. Mais la confiance laisse actuellement à désirer et les choses se compliquent. Si bien que quand, à la Maison des ainés, le mois dernier, le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) voulut profiter des événements malheureux de Gao pour s’offrir une nouvelle virginité, il n’est pas parvenu à mobiliser les ressortissants du Nord à Bamako. Les raisons de cet échec sont à rechercher dans les comportements de certains de ses leaders.
À la faveur d’un meeting, dit-il, pour rendre hommage aux victimes, de Gao, le Coren avait lancé des appels aux ressortissants du Nord. Mais à la grande surprise des organisateurs, la salle de la Maison des aînés n’a pas été remplie.
L’appel lancé par le président d’honneur du Coren, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, n’a pas pu convaincre. Ils sont de plus en plus nombreux, les ressortissants de Mopti, Tombouctou, Gao, Taoudéni et Ménaka, qui disent ne plus se retrouver dans les actions de l’organisation.
En plus, il est reproché à certains de ses responsables de profiter de la misère des populations locales pour se faire un nom dans la capitale. Pis, ses détracteurs estiment que le Collectif est plutôt devenu un fonds de commerce pour des cadres de Bamako qui peinent à effectuer ne serait-ce qu’une visite au village.
“Comment agir au nom de quelqu’un dont on ignore les conditions de vie ?”S’interroge un notable du Nord qui ne comprend pas que l’activisme du Coren se limite seulement au partage des dons et l’organisation d’activités lucratives. Pourtant, un constant s’impose : des cadres et d’anciens ministres s’intéressent à l’organisation dès qu’ils ne sont plus en activité au gouvernement.
Au meeting, nous avons vu plusieurs anciens ministres et des directeurs généraux, qui donnent l’impression de s’occuper des préoccupations des parents sur place, abandonnés dans la galère et à la merci des seigneurs de guerre et d’une administration qui tourne presqu’au ralenti dans le Nord et le Centre du pays.
La déception fut grande lorsqu’il a été question de faire des cotisations pour les parents des victimes de Gao. Au décompte final, c’est la somme de 3, 8 millions de F CFA qui a été récoltée dans la salle. Une raison suffisante pour dire que le Coren est avant tout un tremplin pour certains cadres du Nord qui se la coulent douce à Bamako.
Une illustration parmi tant d’autres : Le président du Coren, Malick Alhousseyni, a tout fait pour être dans les grâces du pouvoir. Il est aujourd’hui ministre de plein exercice de l’Energie et de l’Eau.
A CISSE