Il y a cela plus de sept mois que plus de la moitié de notre territoire vit sous occupations. Le quotidien de ces populations est partagé entre exaction, crainte et humiliation. C’est dans ce contexte que la Coalition pour le Mali en parfaite symbiose avec le royaume des Pays-Bas ont organisé deux jours d’assises sur l’occupation des régions nord du Mali. Ces assises se sont déroulées à l’hôtel de l’amitié de Bamako sous la présidence de l’ambassadeur des Pays-Bas et de M Tiébilé Dramé, 1er vice-président de la coalition pour le Mali et plusieurs diplomates accrédités au Mali.
En effet, six mois après le retrait de l’armée et de l’administration, des régions du Mali du nord vivent sous pression conjuguée du MNLA et des Jihadistes nationaux et étrangers, c’est pourquoi la Coalition pour le Mali a invité les parties prenantes, pour édifier sur la vie quotidienne dans ces régions qui échappent au contrôle de l’Etat, à parler de leurs combats, de leurs résistances à l’occupation, mais aussi des perspectives. Comment le Mali qui est aujourd’hui au fond de l’abîme peut il émerger ?
Les terribles épreuves que notre pays traverse depuis le début de cette année noire 2012 ébranlent la solide conviction ancrée de ce vieux pays. La rébellion, les rebellions, l’effondrement de l’armée, le coup d’Etat, l’effondrement de l’Etat, la partition du pays, le joug implacable des groupes islamo terroristes, les exécutions sommaires et les exactions de type barbare. Plus de 450.000 réfugiés ou déplacés internes et par-dessus tout notre impuissance en tant que nation à enrayer la descente vers l’abîme, tel était le tableau noir servant de décor à ces assisses.
Mr Tiébilé Dramé, 1er vice-président de la coalition pour le Mali dans son adresse dira que : « l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique et le reste du monde veulent nous aider à nous relever, mais il est indispensable, que se forme, même à Bamako, une volonté malienne, une stratégie malienne, un plan malien, fondés sur un large consensus des parties prenantes nationales. Nous devons prendre le contrôle du processus de résolution de la crise malienne. Entre ceux qui continuent de privilégier le dialogue, ceux qui ne croient plus au dialogue, ceux qui croient que l’action militaire inévitable est la seule option, et ceux qui croient que des élections et un gouvernement élu sont les préalables à toute action, il est urgent que la volonté et la voix du Mali soient entendues clairement, nettement sans ambigüité.
Le temps qui nous sépare d’une éventuelle action militaire doit être mis à profit pour explorer les possibilités, toutes les possibilités de dialogue avec les groupes armés maliens quelles que soient leurs obédiences. Ils sont nos compatriotes. Notre main tendue ne doit pas se refermer.
En revanche, les seigneurs de guerre étrangers doivent quitter le Mali. Les gouvernements de leurs pays d’origine et la communauté internationale doivent nous aider. Aujourd’hui, plus que jamais, ce pays a besoin d’être rassemblé au nord comme au sud, à l’Est comme à l’Ouest, afin que tous ensemble nous prenions notre part dans la lutte contre l’occupation et pour la réunification, car le Mali peut tanguer, et Dieu sait qu’il tangue ces temps ci, mais ne sombrera jamais. »
Mah Traoré