La CMA pourra-t-elle renaitre de ses cendres ?: La fin de la dynastie des Ifoghas annoncée dans l’Adrar

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Des soldats de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) à Kidal, le 28 mars 2016 pour un Forum pour la réconciliation. © AFP

Les affrontements de ces derniers jours entre le Groupe d’Auto défense Touaregs Imgads et Alliés (GATIA) et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ont tourné non seulement à l’avantage du premier, mais aussi et surtout semblent sonner le glas de la suprématie de la minorité Ifoghas dans l’Adrar. Les hommes du Général Ag Gamou, chef d’Etat-major du GATIA, ne sont désormais qu’à quelques encablures de la ville de Kidal et disent n’être pas prêts à céder un IOTA de leurs positions acquises de hauts combats. Ils se disent prêts à en découdre définitivement avec la CMA pour imposer leur légitimité en tant que tribu majoritaire dans la gestion des affaires de Kidal. Mais, Barkhane et la MINUSMA  accepteront-elles que le GATIA rentre par la force à Kidal ? A quand la fin de la duplicité et de la complaisance de la communauté internationale envers la CMA ? Il est temps que le Mali envisage un plan de retrait des forces étrangères du nord pour s’occuper par lui-même de la lutte contre le terrorisme, les indépendantistes et les narco trafiquants. 

Le Mali traverse depuis plus de trois ans une crise socio sécuritaire sans précédent, au nord d’abord et tout récemment au centre. Cette crise aux conséquences dramatiques touche tous les secteurs socio-économiques du pays. Ni les élections présidentielles et législatives dont les résultats ont été acceptés par tous les candidats en lice, ni même la signature d’un Accord de Paix et de Réconciliation n’ont permis aux rebelles de se reconnaitre en la République et d’intégrer leurs revendications dans un ensemble républicain. Les armes ne se sont jamais tues et le Mali semble être pris en otage par un groupuscule arabo-touareg avec la complicité de la Communauté Internationale. Qui a intérêt à ce que la crise au nord du Mali s’enlise ?  Certainement la France, elle qui semble avoir des visées sur les immenses  ressources naturelles du nord du Mali. Comment comprendre qu’après la signature de l’Accord de Paix et de Réconciliation, très largement à la faveur de la CMA, que le pays avance à reculons. Une frange importante de la population malienne souffre de la crise au septentrion parce que toutes les activités économiques sont au ralenti. Les investisseurs ne voulant pas prendre le moindre risque à cause de l’insécurité.

Le dénouement est-il proche ?

La fin de la guerre et le sacre de la Démocratie au détriment de la gestion féodale prônée par la minorité ifoghas semble se dessiner aujourd’hui au regard de l’évolution de la situation militaire sur le terrain autour de Kidal. Le GATIA a remporté de précieuses victoires militaires sur la CMA au cours des derniers affrontements qui ont eu lieu aux alentours de Kidal. N’eût été l’interposition de la MINUSMA et de Barkhane, le gouverneur à distance de Kidal aurait fêté le 56e Anniversaire de l’accession à la souveraineté du Mali  dans son chef-lieu de région. Le GATIA, ce mouvement armé défenseur des valeurs de la Démocratie et de la République, est prêt à transformer ses victoires militaires sur la CMA en succès politiques en favorisant le grand retour de l’administration malienne à Kidal. Selon nos sources, certains habitants de la ville Kidal, probablement des membres  de la CMA, se seraient livrés à des actes de sabotage en vandalisant le drapeau tricolore malien qu’ils auraient même brûlé le jour du 22 septembre.

En définitive, la paix au nord passe par un dialogue inclusif entre toutes les parties en conflit et cela autour de l’Etat souverain du Mali. Le rôle de la communauté internationale ne devrait se limiter qu’à la facilitation et à la coordination des actions humanitaires.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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