Climat tendu entre Ibk et Koenders : Le Conseil de sécurité à Bamako le 2 février pour apporter son soutien au représentant de l’ONU

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Le courant ne passe plus entre Bamako et le représentant spécial de Ban Ki Moon au Mali, l’ancien chef de la diplomatie hollandaise, Bert Koenders. Après avoir envoyé un de ses ministres à New York pour demander à Ban Ki Moon, la tête de son représentant à Bamako, IBK réitère sa requête au patron de l’ONU, lors du sommet de Paris les 6 et 7 décembre dernier. Le Conseil de sécurité a décidé de venir à Bamako, le 2 février pour apporter son soutien à la MINUSMA et à son patron, Bert Koenders, désavoué par le Président IBK.

 

 

ibk Koenders xx
Le président de la République a reçu Koenders au courant de cette semaine

Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies au Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est boudé par les autorités maliennes, d’aucuns diront même qu’il est désavoué par le Président malien IBK. Comme l’a d’ailleurs souligné la presse occidentale : « Le patron de l’ONU au Mali passe en effet un mauvais quart d’heure…, il est ouvertement boycotté par le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keita.

Ce dernier refuse de le voir depuis son investiture en septembre dernier ! En novembre, il a même profité d’un incident pour demander sa tête : son Premier ministre avait dû renoncer à se rendre à Kidal, le fief des rebelles touaregs, où l’aéroport avait été pris d’assaut par des manifestants sous le nez des casques bleus ». Signe de ce dédain, dans ses vœux à la nation le 31 décembre, Ibrahim Boubacar Keita a remercié tous les acteurs venus au secours du Mali … sauf l’ONU.

En effet les relations se sont détériorées entre le président IBK et le patron de la MINUSMA, Bert Koenders après les évènements de Kidal du 15 Octobre et du 28 novembre, lorsque des manifestants du MNLA ont envahi l’aéroport de la ville des Ifoghas, empêchant la venue du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Le Président IBK avait trop compté sur les casques bleus pour asseoir son autorité à Kidal, où les rebelles irrédentistes ont, par deux fois, tourné en dérision son gouvernement. Enième humiliation pour le Président IBK, après l’élection aux législatives dans cette région, de leaders rebelles sur la liste de son parti, le RPM. Bert Koenders, lui, a une autre compréhension de sa mission, qui n’est pas celle de prendre fait et cause pour une partie. Alors le président IBK se fâche davantage, au point de vouloir la tête du représentant de l’ONU.

Le ministre de la réconciliation et du développement des régions du nord, Cheick Oumar Diarra se rend spécialement à New York, le 2 décembre 2013, pour rencontrer Ban Ki Moon et les dirigeants de l’ONU, et demander à la fois, la tête de Koenders, celle du Rwandais qui commande les casques bleus et du Français à la tête des forces Serval. Non content des résultats de son émissaire, c’est IBK lui-même qui rencontre Ban Ki Moon, lors du sommet de Paris les 6 et 7 décembre, et renouvelle les mêmes demandes. Depuis, c’est le boycott de l’ONU par IBK et son gouvernement. Dans ses discours, il ne salue plus le représentant de l’ONU. Or ce qui s’est passé les 15 Octobre et le 28 novembre, « c’est le gouvernement qui a envoyé des missions sans aucune préparation. C’est le résultat de l’improvisation, et il blâme l’Onu pour ça … », indique un ancien ministre malien. IBK cherche un bouc émissaire pour masquer son échec sur Kidal, et accuse l’ONU de façon injuste, indique-t-il. « L’ONU est devenue le souffre douleur d’un président à la stratégie incohérente, dont les compatriotes découvrent l’incapacité à libérer Kidal, malgré les promesses de campagne », selon un responsable politique malien. Face à ce climat tendu entre le président malien IBK et le représentant de l’ONU Bert Koenders, le Conseil de sécurité entend marquer son soutien au dernier.

 

Le 2 février, une importante délégation du Conseil de sécurité se rendra à Bamako, pour apporter son soutien à la MINUSMA et à Koenders. Les critiques incessantes de Bamako contre la communauté internationale, agacent non seulement New York, mais toutes les capitales occidentales, notamment Paris, après une interview d’IBK dans « Le Monde », une sortie contre Laurent Fabius, le patron du Quai d’Orsay. Il accuse Paris de lui forcer la main à négocier avec ses rebelles.

 

En prélude à sa venue à Bamako, en février prochain, le Conseil de sécurité, dans une déclaration le jeudi 23 janvier 2014, accorde son « plein appui au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, chargé d’user de ses bons offices, en coordination étroite avec la communauté internationale, en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national malien, dans le cadre d’un accord global mettant fin à la crise ». Le Conseil réaffirme son soutien à l’action de la MINUSMA en faveur du renforcement du processus de négociation inclusif et crédible, ouvert à toutes les communautés du nord du Mali. Il demande instamment à toutes les parties au Mali « de coopérer pleinement au déploiement et aux activités de la MINUSMA, notamment en assurant la sûreté et la sécurité de celle-ci ».

 

 

Yattara Ibrahim

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