Classification des zones d’insécurité : Le Mali proteste

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Les relations entre les autorités française et malienne ne sont plus au beau fixe. Raison du malaise : la décision française de classer le Mali à travers sa zone sahélienne comme une région de haute intensité d’insécurité, interdite de fréquentation. En réplique à cette situation, Bamako lance des mises en garde à l’ancienne métropole.

Les autorités maliennes s’efforcent d’être le plus rassurant possible. L’annonce d’une probable brouille entre le Mali et la France a été relatée, samedi dernier à Ségou, par le ministre de l’artisanat et du tourisme. «Nous allons mettre la France entre parenthèse… et voir aux Etats Unis ou ailleurs», a-t-il clamé sous des applaudissements nourris d’un public acquis à sa cause. N’Diaye Bah répondait alors à une interpellation faite par le maire de la commune urbaine de Ségou, Ousmane Simaga qui se dit surpris de voir régulièrement classer sa région en zone orange ou rouge, donc de haute insécurité. «A Ségou, il n’y a pas d’Al-Qaïda. Il y a la sécurité», a indiqué Ousmane Simaga. Pour lui, il est inacceptable que sa région soit classée dans une quelconque liste de risque d’insécurité. Avant d’ajouter que Ségou est inquiet pour cette situation.

La réponse du ministre N’Diaye Bah ne s’est donc pas fait attendre : «notre pays est victime d’un acharnement» visant à «anéantir tous les efforts de développement.» Pour lui, tout le Mali est au vert. La réaction ministérielle a, au cours du débat, pris l’allure d’un orgueil national où il indiqua que la mauvaise publicité dont le Mali fait l’objet à propos de la menace d’Al Qaïda est un problème national, de patriotisme. A son avis, le Mali est devenu, de 2002 à nos jours, la première plaque touristique de l’Afrique de l’ouest avec une multiplication par trois et demi de ses capacités hôtelières. «Certains pays nous en veulent pour ça», a-t-il souligné.

Selon N’Diaye Bah, sur 29 enlèvements perpétrés dans la région sahélo saharienne, un seul a eu lieu sur le sol malien et cela dans des conditions aussi discutables. Il se dit offusqué que le président français Nikolas Sarkozy cite nommément le Mali sur TV5 comme un pays dangereux alors que des Français ont été enlevés dans d’autres pays qui ne sont pas listés par les autorités françaises. Le Mali est pris à partie pour son approche pacifiste de la gestion de la menace terroriste dans le sahel. «Ils [les français, Ndlr] veulent installer quelque part ici des choses que nous ne voulons pas», martèle N’Diaye Bah.

Seydou Coulibaly

 

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