Chronique satirique : La CMA gagne le beurre, l’argent du beurre, la vache et la laitière

6

CMA NegociationLe gouvernement malien, après avoir bruyamment exclu toute renégociation de l’Accord d’Alger pompeusement signé le 15 mai à Bamako,  a finalement accepté la réouverture des négociations. C’est ainsi que le 2 juin, un nouvel accord a été convenu à Alger, sous l’égide de la médiation. Ledit texte, que nous avons publié dans notre précédente livraison du lundi 8 juin, a été signé le 5 juin. Il marque une totale capitulation du Mali devant les groupes armés du nord. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Plateforme des groupes d’autodéfense pro-Mali a refusé d’y apposer sa signature.

Capitulation  malienne

Lors des renégociations, aucune des 12 réserves formulées par le Mali n’a été acceptée. Fut aussi rejetée la demande formée par les groupes d’autodéfense pro-Mali de définir, entre autres, la véritable nature juridique de l’Accord d’Alger signé le 15 mai.  Malgré tout, notre pays a accepté le diktat des groupes rebelles. Ainsi, on lit dans le nouvel accord du 5 juin: “Après examen minutieux des points soulevés par la CMA, la médiation considère que l’ensemble de ces points sont pertinents au regard de l’accord. A ce titre, ces points seront pris en compte par le comité de suivi dans la mise en œuvre de l’Accord.”.

 

Exigences rebelles acceptées

Quels sont donc ces “points” jugés “pertinents” et qui seront “pris en compte par le comité de suivi dans la mise en œuvre de l’Accord ? Les voici, telles que formulées dans le mémorandum transmis à Alger par la Coordination des Mouvements de l’Azawad avant la réouverture des négociations.

1- L’accord du 15 mai est considéré comme “fondamentalement insuffisant” au regard des “revendications du peuple de l’Azawad”.

2- L’Azawad est reconnu comme une “entité politique, juridique et territoriale”. Cette disposition e fait passer l’Azawad pour un mini-Etat fédéré ou, à tout le moins, pour un territoire autonome. Ce n’est plus, comme le gouvernement tentait de le faire croire, un simple terroir socio-culturel comparable au Banimonotié, au Ganadougou, au Kharta, au Khasso ou encore au Kénédougou.

3- Le Mali s’engage “à reconnaître et à réparer les crimes qu’ils a commis depuis 1963 dans l’Azawad”.Bien entendu, aucune réparation n’est due par les rebelles séparatistes et jihadistes“azawadiens” qui ont allègrement pillé, violé et amputé les pauvres citoyens maliens du nord depuis 1963!

 

4- La CMA est appelée à “demeurer dans sa mission primordiale de défense et de lutte pour les aspirations du peuple de l’Azawad”. En clair, la CMA est reconnue comme une armée légitime au service  de l’Azawad dont on sait qu’elle aspire à l’indépendance !

 

5-“Création d’une assemblée régionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques de l’Azawad”: cette disposition regroupe donc tout le nord (deux tiers du Mali) puis le soumet à l’autorité légale des groupes armés qui, du fait de leur supériorité militaire, ne manqueront pas de contrôler l’“assemblée régionale” prévue !

6- Le Mali accepte de “surseoir à l’organisation de toute élection jusqu’au retour des refugiés et jusqu’à la mise en oeuvre du nouveau découpage” territorial. On comprend maintenant pourquoi le Mali souhaite que le GATIA quitte Ménaka afin que cette ville se transforme en un chef-lieu de région azawadien!

7- Le Mali accepte de “prévoir et déterminer le quota qui sera affecté à l’Azawad pour les départements de souveraineté, les grands services de l’Etat, les représentantions diplomatiques et les organisations internationales”. Vous l’aurez noté: les rebelles de l’Azawad ne se contentent pas de garder le nord sous leur coupe exclusive; ils auront aussi un “quota” d’ambassadeurs, de consuls et de ministres. Et pas n’importe quels ministres: des ministres de “souveraineté”  comme ceux de la Défense, de la Justice, des Affaires Etrangères ou de l’Administration Territoriale. Il ne faut donc plus exclure de voir un jour Iyad Ag Ghali nommé ministre de la Justice ou de la Défense du Mali!

8-“Les forces de défense et de sécurité à l’intérieur de l’Azawad seront composées à 80% de ressortissants de l’Azawad ainsi qu’au niveau des postes de commandement”. Cette disposition consacre la mainmise militaire de la CMA sur tout le nord. Avec 80% des soldats et des chefs militaires, quel gouverneur élu pourrait-il leur  tenir tête ? Comment parler d’“armée malienne” quand le Mali ne détient que 20% des effectifs et des commandants militaires déployés au nord ?

 

9- “Pendant la période intérimaire, mettre en place des unités spéciales mixtes comprenant 80% de ressortissants de l’Azawad”. Cela signifie qu’en attendant la mise en place effective de l’armée hégémonique azawadienne, des unités  militaires mixtes feront la loi au nord, composées de 80% d’Azawadiens.

10-“Les zones de défense et de sécurité seront sous le commandement d’un ressortissant de l’Azawad”. C’est-à-dire que l’autorité militaire suprême du nord sera exercée par un officier issu des groupes armés.

12- “La CMA définit elle-même la liste des combattants et détermine leur grade” dans le cadre de leur intégration dans “l’armée nationale reconstituée”. En clair, si la CMA veut ériger un berger touareg ou arabe au rang de général, elle n’aura qu’à le dire !

13-“Considérer la création et l’utilisation de milices comme un acte criminel”. Sous ce chapitre, la CMA engage le Mali à livrer la guerre à tous les groupes d’autodéfense pro-Mali, y compris le GATIA, le Ganda Koy et autres Ganda Izo.

14-“Le mécanisme opérationnel de coordination (MOC) sera présidé par la MINUSMA et coprésidé par les deux parties” (Mali et CMA). Par conséquent, la CMA et le Mali font jeu égal alors que par le passé, on avait entendu LadjiBourama déclarer qu’il ne laisserait aucun rebelles“se hisser” à sa “hauteur”!

 

15 “Affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le budget de l’Etat à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans”. Ainsi donc, l’Azawad (1. 293. 000 habitants, soit 9% de la population nationale) raflera 40% du budget national pendant 20 ans ! A ce train, nous autres du sud (13, 2 millions d’habitants) finirons bien par brouter de l’herbe ! La CMA a, en définitive, le beurre, l’argent du beurre, la vache et la laitière!

 

16-“Exploitation des ressources minières et énergétiques de l’Azawad soumise à l’autorisation préalable de l’Assemblée inter-régionale, après avis de l’Assemblée régionale. Un quota de 20% de la production sera affecté à l’Azawad avec priorité à la région concernée”. C’est entendu: sans l’autorisation des rebelles, aucune ressource du nord ne peut être exploitée. Et s’ils donnent leur autorisation, le Mali devra reverser à la “région concernée” 20% des ressources exploitées. Alors, de quoi le budget national se nourrira-t-il ?  En tout cas, il ne restera pas à LKadjiBourama de quoi renouveler son Boeing!

 

Tiékorobani

 

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Qu'attend le peuple "IL NE FAUT PLUS DIRE ON NE SAVAIT PAS" on voit la réalité avec notre gouvernement CAPITULARD et on ne dit rien. Comme a dit Moussa Traoré le malien accepte tout. DONNONS A CES GENS ce qu'ils veulent c'est TOUT. On nous berne tous les jours, les autres et nous mêmes se leurrons tous les jours. QUELLE HONTE POUR IBK QUI NE VOULAIT PAS NÉGOCIER POUR ONU ET MÉDIATION QUI AVAIENT DIT C BOUCLE ETC…là on leur donne ce qu'on ne pouvait pas donner DEVANT tous les maliens lors de la signature du 15 mai …ON NOUS nique par derrière en CACHETTE à ALGER en rajoutant tous ce que ces RACISTES de MNLA ANTI NOIR (avec les toutou le noir Djerry Maiga) voulait et demandait et notre gouvernement nous cache ça comme si INTERNET et les TIC n'existaient pas.

  2. Il faut juste reconnaitre que le gouvernement IBK a trahi le peuple, le Mali et son serment. C’est un gouvernement amorphe (a l’image du peuple malien), qui n’est au courant de rien.
    Rappellez-vous l’Accord entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), signé à Kidal le 24 janvier dernier, portant sur la mise en place d’une zone temporaire de sécurité (ZTS)? LE GOUVERNEMENT MALIEN N’Y AVAIT RIEN VU, SU OU FAIT. Si ce n’etait la jeunesse de Gao, la plateforme et d’autres associations civiles des resortissants du Nord, IL Y AURAIT AUJOURD’HUI UNE ZONE DE DEMARCATION ENTRE LE NORD ET LE SUD, PAS A TABANCORT, MAIS A MOPTI OU SEVARE.
    Peuple amorphe (combien de couleuvres n’a -t-il pas avaler de la part de ses dirigeants?) du Mali, vous vous complaignez dans l’indifference, vous voullez conceder TOUT pour avoir la paix? ALORS NE NOUS FAITES PAS PERDRE DE TEMPS: ABDIQUER DANS LE DESHONNEUR.

    • Ou alors, sortez pour defendre votre honneur. Car IBk a eu ce qu’il voullait (le pouvoir duquel il va profiter pendant 5 ans et peut etre meme plus au vu de la naivete et de l’indifference de « son » peuple) et s’en fout de vous (n’est-il pas d’ailleurs et aussi citoyen francais?).
      SORTEZ POUR MONTREZ QUE VOUS N’ETES PAS ESCALVE DE VOS INSTINTS ET VOUS BATTRE POUR VOS PROGENITURES.
      Quand on a peur de perdre ses « attributs », la question d’honneur devient alleatoire.

  3. 🙄 pourquoi les gatia vont quitter du meneka méneka c’est terrtoire malienne?
    il faut que considerer mot azawad comme guidimakan ;gadiaga;khaniaga ,,,

  4. Que bon Dieu nous en épargne,Allahou akbar.eh..! Astaghfiroulai.
    Que devient ce Mali ? Que toute une nation se plie aux caprices d’une bande de paresseux,qui ne veulent pas travailler et veulent tout avoir dans las facilité.S’il s’avère vrai tout ce qui a été dit en haut,alors il va falloir faire le même jeu,faire dissoudre le gouvernement qui a signe cet accord pour en refuser la légalité.

Comments are closed.