Les travaux du comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation se sont poursuivis hier à Bamako. A l’issue des discussions de mardi, le règlement intérieur proposé par la commission de rédaction a été validé. Quant au chronogramme et les membres devant siéger au sein du comité, ceux-ci doivent être connus à l’issue des travaux d’hier. Mais le choix des membres a laissé apparaître des divergences au sein de certains groupes.
Si le règlement intérieur a été adopté sans difficulté majeure, l’adoption du chronogramme et la désignation des membres du comité risquent d’être plus compliquées. Des divergences apparaissent déjà sur cette dernière question, car certains groupes membres de la plate-forme crient à « l’exclusion » « On veut de façon délibérée nous exclure et faire siéger des membres de la CMA à notre place », a déploré le président du groupe d’auto-défense « Ganda iso ».
Et le président de marteler « Pourtant nous sommes les groupes fondateurs de la plate forme et nous avons participé à tous les rounds de négociations ». Toutefois le Président a précisé qu’ils ne seront jamais un obstacle à la mise en place du comité. Même si « nous ne cacherons pas notre frustration », a-t-il conclu.
Ces explications sont battues en brèche par un autre membre de la plate forme qui estime qu’« il n’y a pas de blocage au sein du mouvement. Selon lui, « le problème se situe au niveau de l’intégration des groupes de la CMA qui ont signé le 15 mai et qui ont été récusés par la Coordination ». Les participants espéraient arriver à un consensus à l’issue des travaux d’hier.
Depuis la signature de l’accord le 20 juin dernier, les tractations sont en cours pour la mise en place du comité de suivi de l’application de l’accord. Après l’adoption hier du règlement intérieur, la validation du chronogramme et la désignation des membres devraient avoir lieu aujourd’hui.
Le mouvement Ganda-Iso, membre de la plate-forme, crie à l’exclusion de certains de ses membres dans le choix des personnes devant siéger au sein du Comité de suivi. Mais le porte-parole de la plate-forme réfute toute divergence au sein du groupe. Pour lui, « le consensus s’est dégagé autour des questions qui divisent ».
Sur les antennes, Me Harouna Toureh est porte-parole de la Plate-forme, a expliqué que
« Les divergences portaient surtout sur la représentativité des différents mouvements. Je pense que cette question a été résolue. Les parties se sont retrouvées, ont discuté et en interne également chaque groupement, chaque groupe armé a dû régler ce problème à son propre niveau. Nous espérons donc que la reprise des travaux du comité de suivi se fera sans problème. Toutes les observations ont été faites. Et je pense que la médiation en a tenu compte, en tout cas dans l’essentiel, des observations qui ont été faites par toutes les parties. Je veux parler du Gouvernement, de la CMA et également de la Plate-forme. Nous sommes très optimistes. Il y a encore des violations des droits de l’homme par-ci et par-là, il fallait s’y attendre. Mais il n’y a pas d’attaques d’envergure, il n’y a pas de conflit armé entre tel groupe et tel autre, non ! »
La Coordination des Mouvements de l’Azawad était quant elle optimiste quand à l’aboutissement de la réunion. Ses responsables demandent toutefois que le contenu de l’accord soit respecté.
Mahamadou Djeri Maïga, 1er vice président du MNLA, a confié toujours à Studio Tamani :
« On est en train de chercher un consensus, nous sommes en train de parler du problème de représentativité. Et nous disons que l’accord définit les parties : la CMA, la Plate-forme et le Gouvernement. Maintenant ce qui nous concerne, nous nous en tenons à ça et nous voudrions que tout le monde comprenne que c’est ce que l’accord dit. Nous ne voudrions pas violer l’accord avant même de commencer son exécution. Moi, je suis très optimiste, déjà dans la salle, j’ai vu qu’il y a une avancée très remarquable ».
Malgré la signature de l’accord le 20 juin dernier, les attaques continuent dans le pays. Finalement est-ce-que cela ne joue pas contre les acteurs du processus ?
« En tout cas ces attaques ne sont pas du ressort de la CMA. Nous ne sommes pas concernés par ces attaques. Parce que de toutes les façons, nous, quand on signe quelque chose on le respecte à la lettre ».
Avec Studio Tamani