Cheikh Ag Aoussa est mort : une épine enlevée des pieds : Un faucon de la rébellion tué

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Un être humain ne doit pas se réjouir de la mort de son prochain mais la mort d’un bandit, d’un trafiquant de drogue doublé tantôt de jihadiste, tantôt de rebelle, tantôt de légaliste, à la dimension de Cheikh Ag Aoussa est une bonne nouvelle pour la suite du processus de paix. C’est une épine qui vient d’être enlevée des pieds des maliens.
Le chef militaire de l’ex-rébellion touarègue du nord de notre pays, Cheikh Ag Aoussa, a été tué samedi par l’explosion d’une mine à Kidal. Cheikh Ag Aoussa quittait le bureau de la Mission de l’ONU (Minusma), où il a assisté à une réunion, quand en rentrant chez lui, il a été accidentellement tué. Sa voiture a sauté sur une mine, et il est mort sur le coup.

Les criminels de la CMA parlent d’une grande perte mais on se demande que vaille cette perte à côté de la perte de nombreux militaires maliens tués depuis le début de la rébellion. Après la mort de ce chef militaire, mais aussi une figure contestée, la CMA par la voix de son porte-parole, Almou Ag Mohamed dénonce un assassinat ciblé sur la base des informations données par les membres de l’ex-rébellion sur place, et notamment les autres participants à la réunion. Et exige une enquête indépendante. Tout ça c’est leurs problèmes. Importe peu les circonstances ainsi que les causes de sa mort. Il retournait d’une réunion de la Minusma et de l’opération Barkhane, les maliens n’ont rien à voir dans ça. Il était avec ses amis, les gens qui le protégeaient. C’est un assassin assassiné, la vie continue. C’est un cafard de moins. Il a beaucoup de comptes à rendre au bon Dieu. Sa mort est une bonne nouvelle. C’est un criminel en moins. Qui sera le suivant ? C’est la question que l’on peut se poser.
C’est une bonne nouvelle, un terroriste tué par sa propre mine voilà la réalité. L’histoire nous apprend que les mines sont comme les sentinelles éternelles. Quand vous les posez soyez sûrs que vous n’allez pas emprunter le même chemin que les gens contre qui vous les avez posées sinon c’est ainsi!

Cheikh Ag Aoussa : un jihadiste plus ou moins repenti 

Avec l’intervention de l’armée française en janvier 2013, sentant le vent tourné d’un autre côté qui ne lui est pas favorable, il a changé de veste. Mais avant, il avait rejoint le groupe jihadiste Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghaly dont il était le bras droit. Iyad Ag Ghaly, un autre ennemi de la paix au Mali. On lui souhaite le même sort que celui qui a été réservé à son désormais ex- bras droit.
Mais tout juste après l’intervention française de janvier 2013, les deux hommes se séparent et Cheikh Ag Aoussa rejoint le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui deviendra en mai 2014 le HCUA. Cheikh Ag Aoussa, Touareg de la tribu des Ifoghas, était jusqu’à sa mort numéro deux du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Il était aussi considéré par certains comme  un faucon de la rébellion. A rappeler que Cheikh Ag Aoussa, aussi appelé Abou Mohame, est né à Kidal en 1965 ou 1966 et mort à Kidal le 8 octobre 2016.
Le même sort attend d’autres jihadistes proches d’Iyad Ag Ghali. Il s’agit de Sanda Ould Boumama, l’ex-porte-parole d’Ansar Eddine, une des figures de la répression imposée par les jihadistes durant l’occupation et Houka Ag Alfousseyni, dit Houka Houka, le juge islamique qui ordonnait les amputations. Sanda Ould Boumama est dans la nature depuis qu’il a été libéré par les autorités mauritaniennes en août 2015. Quant à Houka Ag Alfousseyni, dit Houka Houka, les autorités maliennes, la France, l’Algérie savent où il vit. Il vit dans son campement situé près de Tombouctou. Il y mène une vie paisible après avoir commis tous ces crimes. Il se la coule douce. Il pavane.
On peut ajouter sur la liste Mohamed Ag Moussa, dit Hammar Mosa, qui dirigeait la Brigade des mœurs et qui est accusé de nombreux crimes sexuels Selon certaines informations, il se trouverait désormais à Ber, situé à seulement 60 km de Tombouctou. Ber est un véritable fief peuplé de jihadistes plus ou moins repentis et de trafiquants de drogue. D’ailleurs, Ber doit accueillir un site de cantonnement dans le cadre du processus DDR.
Moussa Mamadou Bagayoko

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