Chantier du PSPSDN à Abeïbara : Les travailleurs sommés de quitter les lieux

0

Samedi 03 décembre 2011, quatre personnes à bord d’un véhicule pick-up équipé d’armes s’invitent au chantier de construction d’un camp militaire dans le cadre de la mise en œuvre du PSPSDN à Abéïbara. « Vous avez 72 heures pour quitter ce chantier sinon vous serez responsables de ce qui vous arrivera. Nous n’avons pas besoin de camp ici, nous avons plutôt besoin de route », s’est adressé un des occupants du véhicule aux travailleurs du chantier, nous a confié un technicien lui-même présent sur ledit chantier au moment des faits.

Pour rappel, des camps militaires, des commissariats de police, des préfectures, des sous-préfectures, des écoles, des centres de santé et des points d’eau potable sont entrain d’être construits dans les trois régions du nord dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord (PSPSDN). Rappelons que ce programme est une initiative du Président de la République du Mali pour trouver des solutions durables aux multiples problèmes du nord.

Avec les derniers développements dans ces régions nord du pays, les chantiers du PSPSDN sont en danger. Les individus mal intentionnés ne veulent pas entendre parler de PSPSDN, précisément son volet sécuritaire avec le retour de l’armée sur le terrain.

Ce qui s’est passé à Abéïbara, le samedi dernier est un exemple illustre. Selon notre interlocuteur, technicien en bâtiment de son état, présent sur le chantier au moment où on demandait aux travailleurs de vider le chantier, ils sont tous aujourd’hui rentrés à Kidal. Et la construction du camp est arrêtée. Le PSPSDN censé ramener la sécurité au nord, n’est pas lui-même sécurisé.

Ce qui est étonnant ici, c’est que comment l’Etat malien a pu eu la mauvaise inspiration de laisser des chantiers sensibles comme ceux du PSPSDN dans une période critique comme celle que le pays est entrain de traverser sans la moindre présence de la sécurité? A tel point que quatre personnes seulement viennent faire quitter les travailleurs d’un chantier ! Même à temps normal, des chantiers de ce genre devraient être sécurisés. Mais malheureusement, nos autorités continuent de briller par leur amateurisme et leur passivité.

Aujourd’hui l’entreprise « Djiré » (qui est chargée de la construction du camp d’Abéïbara) a complètement vidé les lieux pour rejoindre la ville de Kidal, selon notre interlocuteur. A savoir maintenant ce que l’Etat va faire ? Va-t-il renoncer à la construction de camps au nord du pays pour faire plaisir à quelques individus qui prennent en otage tout le pays ? Attendons de voir

 

Baba OULD.


Commentaires via Facebook :