C’est aujourd’hui que s’ouvrent à Alger, les pourparlers entre le Gouvernement et les groupes armés

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Si l’on se fie au document élaboré par le gouvernement « 12 questions pour comprendre le processus de dialogue inclusif », la séance inaugurale des pourparlers en vue d’aboutir à un accord de paix durable débute cet après-midi à Alger. Il marque le début d’une négociation qui se déroulera en trois étapes. Le but de cette première phase est, en principe, de faire valider la feuille de route du gouvernement et de fixer le calendrier pour les deux autres étapes de la négociation. 

Plus d’une année après l’Accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013, le gouvernement et les groupes armés sont à Alger pour mettre fin à la rébellion au nord de notre pays. Définitivement. Pourtant au moment où les négociateurs, de part et d’autre, affûtent leurs armes, le spectre desaccords passés continue de hanter les Maliens. C’est le moins que l’on puisse dire et pour s’en convaincre, il suffisait de sonder un peu l’opinion.

Un air de déjà vu.  Pour la plupart des Maliens, le sort du pays est déjà scellé, et l’accord en gestation n’est que sa formalisation. Il faut dire que la population est encore marquée par les accords de Tamanrasset en 1991 et d’Alger en 2006. Les clauses de ces deux accords, faut-il le rappeler, avaient permis de réduire considérablement le dispositif sécuritaire sur le septentrion et  leur contenu réel n’avait été connu des Maliens que plus tard.

Cette fois, pourtant, il existe une lueur d’espoir. Une chance que les erreurs du passé soient du passé. La rencontre entre le Haut représentant du président de la République avec la classe politique, la conférence de presse du Premier ministre, le communiqué du ministre des Affaires étrangères… Bref, la communication gouvernementale, quoique tardive, rassure déjà les Maliens. Et elle semble démontrer que le contenu du futur « accord de Bamako » ne sera pas accessible aux seuls initiés. Cette fois.

La base des négociations. Les pourparlers d’Alger prendront leur envol de l’Accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 et de la Résolution 2164 du 25 juin 2014. Autrement dit, l’intégrité du territoire, la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire, la laïcité et l’unité de la nation sont un acquis et ne doivent pas être sujets de blocage. Et selon le Premier ministre : « ni indépendance, ni autonomie ne seront à l’ordre du jour».  La phase I des négociations permettra de définir le contour des deux autres phases. La phase II qui sera celle de la délivrance, aura lieu, aussi, à Alger. Quant à la phase III, qui permettra de baptiser le nouveau-né, elle aura lieu à Bamako dans la famille malienne.

A Alger, on aura autour de la table, les représentants de l’Etat malien ( le ministre des Affaires étrangères, le Haut représentant du chef de l’Etat, le ministre de la Réconciliation nationale…), des groupes armés signataires de l’Accord de Ouagadougou (Mnla, Maa…), des communautés du nord (membres du Haut conseil des collectivités territoriales), des formations politiques, des organisations de la société civile dont les mouvements des femmes et des jeunes. La police des débats sera assurée par un collège de médiateurs qui comprend, l’Algérie, la Cedeao, l’Union africaine et les Nations unies.

Mamadou TOGOLA      

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    Il serait judicieux de créer une plateforme de négociation et de dialogue et qu’il y ait, en plus des collèges prévus, un collège d’experts et de personnes ressources.

    Espérons que les pourparlers inclusifs inter-Maliens puissent intégrer les représentants de TOUTES les communautés de TOUTES les régions du Mali, pas seulement celles du nord du Mali.

    Sans cela, on arrivera à des résultats qui seront décriés très vite et qui nous amèneront dans une instabilité notoire.

    Réagissons, donc, pendant qu’il est temps en associant, dès le départ, TOUS les Maliens (jeunesse, populations dans TOUTES les régions, terroir, …) y compris les groupes armés du Nord composés de Maliens, la société civile, les forces de défense et sécurité, les religieux et les députés.

    Chacun (e) a son mot à dire afin qu’on avance, TOUS, ensemble, pour une réconciliation nationale, une sécurité et une paix durables dans un Mali Un et Indivisible.

    Cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE

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