En effet, le Président IBK étant le canal de communication par excellence par lequel les maliens peuvent être entendus, son discours ne peut donc être que l’adresse de ceux-ci à la communauté internationale à travers l’instrument approprié dont ils se sont légitimement pourvus par le suffrage universel. Des paroles qui traduisent nettement les frustrations des maliens et expriment clairement leurs griefs. Un discours qui traite de façon exhaustive tous les maux dont a tant souffert ce peuple. Il était temps que cette vérité hautement digne fût dite avec autant de franchise et de précision ! « Avons-nous jamais violé un cessez-le-feu, avons-nous jamais violé une cessation des hostilités ?… Il serait convenable, il serait séant que les Nations unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard-là… Chaque fois qu’il y a eu violation de cessez-le-feu, nous l’avons acté, nous l’avons signalé. Rarement, nous avons été entendus. On nous a toujours dit : oui « les parties » ! « Les parties » ? Un peu de respect pour notre peuple ! », a dit IBK sans ambages. Si, quelques heures après ces propos crus, la MINUSMA, dans son communiqué de presse a « regretté que son impartialité soit régulièrement mise en cause et que ni sa contribution, ni ses sacrifices ne sont reconnus à leur juste valeur », il suffirait juste au service d’information de la mission onusienne d’organiser un vrai micro-trottoir partout dans ce pays pour se rendre compte de l’ampleur de la déception ou du ressentiment qu’éprouve l’immense majorité des maliens à son égard. Chaque fois qu’un moindre espoir nait chez les maliens, la MINUSMA trouve un artifice ignoble et grotesque pour décevoir les populations et forcer par là-même, les conditions d’une marche à reculons. Est-ce essentiellement pour sauvegarder son budget de fonctionnement et éterniser sa présence ? Elle seule y répondra ! Après les attaques de Léré, Goundam, Diré, Bintagoungou, Tenenkou, Tombouctou, Bambaramaoudé, intilit …, nous entendîmes très bassement la voix de la MINUSMA, sachant bien qui viole constamment le cessez-le-feu. Comment comprendre qu’en moins d’un mois, près d’une quarantaine de militaires maliens soit tuée comme des « animaux de brousse » ? Des soldats cantonnés, attaqués, tués… des embuscades, des villages pillés et incendiés, des enlèvements récurrents…tout cela, au profit de bandits armés dont on a véritablement jamais envisagé de sanction contre les multiples crimes. Les maliens sont encore loin d’être dupes et ce silence incompréhensible des Nations unies, loin d’être fortuit ! Pourquoi la MINUSMA ne condamne-t-elle nommément que quand les forces d’auto-défenses et l’Armée malienne font des sorties ? Ibrahim Boubacar Kéita a donc absolument raison « d’inviter les Nations unies à faire en sorte que le jeu soit transparent ». Au profit de qui la MINUSMA s’est-elle empressée de demander aux forces d’auto-défenses de se retirer de Ménaka ? En tout cas, pas en faveur d’une population dont la liesse était l’expression indubitable d’un immense soulagement après l’occupation de la ville par celles-ci ! D’ailleurs, la grande marche du dimanche 17 Mai de cette population de Ménaka, exigeant que la MINUSMA dégage des lieux pour que l’Armée malienne et la plateforme soient désormais les seuls garants de sa sécurité, n’en est-il pas un plus éloquent témoignage ?
Après tant de souffrances endurées, d’humiliations subies aux maliens, il est impérieux que le Mali marque un acte fort en commençant par redéployer l’Armée malienne sur les principales positions tenues par la MINUSMA. Car il reste très clair que nous n’obtiendrons point de liberté dans la mollesse ou la passivité. L’application de l’Accord d’Alger ne dépendra en vérité que d’un maximum de pression militaire sur les rebelles. D’un autre point de vue, si la communauté internationale en particulier la MINUSMA veut réellement mettre fin à toutes ces plaintes amères des populations maliennes, qu’elle se résolve à prendre des sanctions crédibles et sincères contre tous ceux-là qui croient détenir le monopole de la violence. Elle devra ainsi s’atteler à réunir de véritables mécanismes favorables à l’instauration de la paix au Mali dans l’équité et la justice en tenant compte des franches aspirations du peuple malien et cesser avec des actes lugubres et folkloriques plutôt propres à faire d’elle, une Organisation « toxique » et nuisible à la paix en terre malienne. C’est uniquement sur ces bases que l’on pourra mieux collaborer et non ces visées sournoises qui transforment le Mali en un fond de commerce à la merci des Nations unies.
Modibo Kane DIALLO
On claque pas contre …., mais aaaaaaaa…….
Comments are closed.