Le cercle de Ténenkou continue à payer un lourd tribut à la crise sécuritaire qui sévit au Mali. Fatigués de compter leurs morts, les ressortissants du cercle de Ténenkou ont interpellé, le samedi dernier lors d’une conférence de presse, les autorités maliennes. Dr Tioulenta Timoré, ancien député et haut cadre de l’ADEMA, parti membre de la majorité présidentielle et président de l’ADCT, l’association qui regroupe les ressortissants du cercle, s’interroge sur l’absence prolongée de l’Etat chez eux contrairement aux autres cercles de la région de Mopti. «Les conséquences de la crise sécuritaire sur la vie des populations du cercle sont incommensurables. Pourquoi la bande de terre comprise entre Nampala et Léré, limitrophe de la Mauritanie, ne fait-elle pas toujours l’objet d’une surveillance à hauteur des risques connus ? », s’est interrogé le président de l’ADCT, avant d’inviter « les acteurs de la paix à être attentif à la révolte intérieure, potentiellement porteuse de germes d’accointances plutôt explosives ».
Les responsables de l’Association pour le Développement du cercle de Ténenkou(ADCT) était face à la presse le samedi 27 aout dernier pour partager avec les hommes de media, leur préoccupation de la détérioration de la situation sécuritaire de leur cercle. C’était en présence du président de l’Association, le Dr Tioulenta Timoré, son vice président, l’honorable Amadou Cissé et beaucoup d’autres ressortissants du Cercle.
Dans un document remis à la presse, le Dr Timoré Tioulenta a rappelé succinctement les différents événements survenus dans l’ensemble du cercle de Ténenkou. Il a indiqué que depuis la première attaque de la ville de Ténenkou par les bandits armés enturbannés le 02 mars 2012, le cercle de Ténenkou n’a connu de répit. Selon lui, la situation sécuritaire du cercle a été caractérisée par des exactions en série, par des persécutions continues, par des assassinats ciblés dont les auteurs, s’ils ont été poursuivis, n’ont jamais été appréhendés pour répondre de leurs forfaitures, de leurs crimes. Il a rappelé que des ossements de la macabre tuerie de Dougoura attendent depuis le 18 mai 2013 dans un vieux puits un sauveteur, pour une sépulture et les parents victimes de Demba Almamy, de Doungoura, N’ goudi Nouhoun de Ata, Allaye Boubacary de Nampala, Hammadou Amadou de Léré, Gouri Kola de Niafunké se lassent d’attendre un message de regret, de sympathie de la part de l’Etat et de la communauté internationale. Il a rappelé les différentes attaques dans le cercle à savoir : les braquages mortel du chef de village de Manguila, Baba Tamboura (commune rurale de Ouro Ardo), en Avril 2014 ; l’assassinat à son domicile, devant femmes et enfants, de Boubou Tiallé du village de Saré Kouyé (commune rurale de Toguéré Coumbé), le 4 mars 2015, l’assassinat de Souleymane Bah dit Kouragal, entre Nampala et Dioura, le 31 décembre 2015 ; l’attaque de Dioura du 7 janvier 2016 avec saccage des locaux de la mairie, l’attaque de Ténenkou du 8 janvier 2016 à un moment où le Gouverneur de la région, Kaman Kané, y tenait une conférence de cadres ; l’attaque de Tenenkou du 16 janvier 2016, avec morts d’hommes ; la mort par engin explosif d’éléments des forces armées et de sécurité entre les villes de Dia et Diafarabé, en mai 2016. Aussi a-t-il rappelé, l’assassinat à son domicile, à Samina, de Nabé Tamboura, en avril 2016 ; la mort d’une trentaine de personnes, le 1er mai 2016, à Maléma, suite à un conflit interethnique (commune rurale de Kaéri) ; la mort, par noyade, dans le fleuve Diaka, aux environs du village de Kéra, encore entre Dia et Diafarabé, d’éléments de Forces de Défense et de sécurité, le 7 août 2016 ; la mort de quatre personnes à Falada à 20 km de Dia.
« Les conséquences de la crise sécuritaire sur la vie des populations sont incommensurables »
Le conférencier a expliqué qu’au delà de ces faits macabres, les conséquences de la crise sécuritaire sur la vie des populations du cercle sont incommensurables. Il a fait savoir que depuis 3 ans, l’activité économique, tous les secteurs économiques confondus sont au pilori, que depuis 3 ans, la transhumance des animaux, activité qui rythme avec la vie des pasteurs peuls relève de l’anecdotique, que depuis trois ans, il n’y a pratiquement pas d’école (ni école en langue française, ni école en fulfulde, ni école coranique). Il a indiqué que malgré les initiatives prises en fin juin 2016 et les efforts fournis, la moitié des écoles du Centre d’Animation Pédagogique de Ténenkou étaient fermées soit 46/97. En effet, pour lui, ceux-ci ont eu des répercussions sur les résultats du cercle aux examens de fin d’année scolaire. Ainsi, au DEF, sur 127 candidats, seulement 37 seront admis, soit 29, 13%.Et, au titre de l’Académie d’Enseignement de Mopti dont relève le CAP. Il dira que c’est le nombre de candidats le plus bas et c’est le taux d’admission le plus bas, l’Académie ayant obtenu un taux d’admission de 35, 74%. En poursuivant, le Dr Tioulenta dira qu’au Baccalauréat, seuls deux élèves seront admis sur les 9 candidats qui se sont présentés alors que le lycée comptait en tout 101 élèves au titre de l’année 2015- 2016. Ensuite le Dr Tioulenta a partagé les interrogations suivantes que se posent les populations du cercle de Ténenkou : pourquoi la bande de terre comprise entre Nampala et Léré, limitrophe de la Mauritanie, ne fait-elle pas toujours l’objet d’une surveillance à hauteur des risques connus ? Pourquoi la forêt dite de Jammel, située entre les villages de Kéra et de Dioyti et Diafarabé qui a connu au moins 4 attaques dont 2 très meurtrières ne fait pas toujours l’objet d’un traitement particulier ? Pourquoi la présence des forces militaires internationales n’ont qu’une présence furtive dans cette zone aujourd’hui reconnue par tous comme étant le repaire des malfaiteurs de tout acabit ? Pourquoi le cercle de Ténenkou reste-t-il le seul dans la région de Mopti dont les administrateurs, en dehors de ceux de la ville de Ténenkou, résident toujours hors de leurs localités d’affectation ?
Après ces interrogations, le président de l’ADCT dira que la permanence de l’insécurité a renforcé la frustration née d’un sentiment d’abandon. Il a invité les acteurs de la paix à être attentif à la révolte intérieure, potentiellement porteuse de germes d’accointances plutôt explosives. Selon lui, suivant l’analyse de l’Association, le cercle de Ténenkou est aujourd’hui, le plus affecté par la crise. Et, l’Association après avoir rencontré à 4 reprises le Premier ministre, l’association a soumis à ses interlocuteurs un plan d’action dont les propositions majeures en matière de sécurité consistaient au renforcement du contingent militaire à Ténenkou et l’établissement d’une base militaire à Dioura(commune rurale de Kaéri et une autre à Doungoura(commune rurale de Toguéré Coumbé). Selon lui, parmi les différents points de leur plan d’actions, seul celui relatif à l’électrification de la ville a été exécutée avec l’octroi de deux groupes électrogènes. Il a indiqué qu’au regard de la situation sécuritaire préoccupante du cercle, ils invitent le gouvernement du Mali qui a fixé les élections communales au 20 novembre 2016 à prendre toutes les dispositions idoines pour le retour effectif des administrateurs dans tous les arrondissements du cercle. Face à la situation, un appel à la mobilisation générale a été lancé à l’ensemble des cadres du cercle.
Fakara Faïnké
Nos autorites ont accepte la partition. Elles veullent donner un pretexe pour ce faire.” Pour casser le Mali, il faut le briser par le centre” C’est pourquoi le gouvernement laisse faire et a delaisse la region de Mopti non pas aux groupes djihadistes, mais des sous-traitants de ceux qu’arrange la partition du pays. Quand ca va arriver, IBK fera “faire constater la situation de fracture” et essayerait de l;e faire accepter par le peuple.
Faut-il attendre qu’on en soit la? C’est toute la question face a un peuple passif et indifferent
je suis parfaitement d’accord avec l’analyse de la situation dans le centre du pays par notre ami internaute,.Rejoindre la discussion
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