Centre du Mali: calme précaire à Nampala après une attaque ayant fait 17 morts mardi

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Bamako – Un calme précaire régnait mercredi à Nampala, dans le centre du Mali, après une nuit tendue à la suite d’une attaque du camp militaire de la ville qui a fait 17 soldats tués mardi selon un bilan officiel.

La situation est calme à Nampala et dans le camp, a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat un élu local de cette ville de la région de Ségou, à plus de 510 km de Bamako.

Ce responsable local et un fonctionnaire qui y réside ont cependant fait état d’une brève incursion d’hommes armés dans la nuit, qui sont ensuite repartis sans combats. Sollicitée par l’AFP, l’armée n’avait pas réagi à cette information jusqu’à mercredi après-midi.

Mardi vers 05H30 (locales et GMT), des hommes armés ont attaqué le camp, le deuxième plus important de la région après celui de Ségou, la capitale régionale. Ils l’ont contrôlé pendant plusieurs heures d’après divers témoignages.

Dix-sept soldats ont été tués et 35 blessés, selon le gouvernement qui a dénoncé une opération terroriste coordonnée, assurant que les forces maliennes avaient repris le contrôle du camp et de la ville. L’attaque a été revendiquée par deux groupes armés, l’un peul et l’autre, jihadiste.

Suite à l’attaque, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a convoqué un Conseil restreint de Défense, ayant réuni plusieurs ministres et des chefs militaires, selon un communiqué du gouvernement.

Le président Keïta a ordonné que toutes les insuffisances constatées soient immédiatement corrigées afin d’assurer la sécurité de nos forces de l’ordre d’une part, et des populations d’autre part, selon ce texte.

Nous ferons en sorte que cette attaque terroriste coordonnée qui s’est portée sur nos positions à Nampala fasse l’objet d’une réponse appropriée, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Tièman Hubert Coulibaly à la télévision publique ORTM.

Dès mardi après-midi, l’attaque avait été revendiquée auprès de l’AFP par l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), groupe armé créé en juin et qui se défend d’être jihadiste ou indépendantiste.

Quelques heures plus tard, une autre revendication a été émise par le groupe jihadiste malien Ansar Dine dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites jihadistes.

Ansar Dine fait partie des mouvements jihadistes ayant contrôlé pendant près de dix mois le nord du Mali (de mars-avril 2012 à janvier 2013), à la faveur d’une rébellion à dominante touareg qui leur était d’abord alliée et qu’ils ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été chassés de cette vaste région par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 et qui est toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, incluant la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), qui a condamné l’attaque.

La Minusma n’opère pas dans la zone de Nampala mais y a mobilisé, en coordination avec les autorités maliennes, d’importants moyens aériens de reconnaissance et d’assistance médicale pendant l’attaque, a-t-elle expliqué.

Son chef, Mahamat Saleh Annadif, a appelé à rapidement conjuguer les efforts par toutes les parties maliennes pour ôter toute opportunité aux organisations terroristes de déstabiliser le Mali.

De son côté, l’Union pour la République et la démocratie (URD), parti du chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, dénonce une attaque ignoble et barbare, dans un communiqué reçu mercredi par l’AFP.

Cette formation invite le gouvernement à mener des réflexions approfondies pour circonscrire l’insécurité grandissante dans le pays.

(©AFP / 20 juillet 2016 18h29)

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5 COMMENTAIRES

  1. Ces satans mécréants qui fondent ces barbaries ne sont pas des humains et je suis peulh cher journaliste cherché a faire la différence entre les gens pourquoi un peulh aurait fait ce acte dans quels intérêts il peut être d’autres nationalistes. C’est ces dirigeants qui se fous des pauvres citoyens qui ne penses qu’ en eux. S’ils se mettent à la place des parents des martyres qui ont sacrifiée leur vie pour sauver le leur. Walahi malheur a eux à et tout ceux qui complote contre le Mali qu’ ils périssent en enfer les faux dirigeants qui ne disent pas la vérité qui ne protègent les maliens.

  2. “Les peulhs constituent l’ethnie la plus largement repartie, dans toute l’Afrique et il n’est pas de l’intérêt d’un état de les pousser parmi ses ennemis.”

    Les peuhls du Mali sont Maliens et ceux de dehors ne sont pas des Maliens. L’intervention des gens venus d’ailleurs pour les affaires internes du Mali avec les mentalités communautaires doivent être abattus comme des chiens.
    Les peuhls sont Maliens comme tout le monde et doivent absolument être respectés mais il me semble que ce problème était politique depuis le gouvernement précédent et qui échappait à la vigilance des Maliens assoiffés de népotisme.
    Il est temps de se réveiller avant qu’il ne soit trop tard de mettre le régime sur la voie du vrai développement contre l’impéritie suicidaire. qui nous étouffe déjà depuis précédemment.

  3. Il n’y a pas et n’y aura pas de problèmes entre peuhls et Bambaras. Il ne faudrait pas que cela soit un subterfuge pour créer un clivage racial sur notre territoire.
    Les militaires doivent se venger en jugulant une telle idéologie qui ne fait que donner le plaisir indéfectible aux anti-Mali et à nos geôliers présents parmi nous pour une telle circonstance tracée pour le continent Africain.
    La bonne gouvernance, c’est agir vite dans tous les sens de la responsabilité mais sans lesquelles elle n’existe pas et en ce moment doit être sanctionnée au plus vite pour éviter le pire.
    Celui qui a perpétré ce crime est un peuhl mince, noir, front bombé et visage long comme type Somalien. Il ne faudrait pas qu’il vous échappe comme tous les autres de même acabit.
    Donc, par précaution les informations, venant des zones affectées de voyoucratie, doivent être parvenues à bon escient avant les actes criminels si possible que d’attendre après le mal commis. Quel obscurantisme ou quelle complicité des citoyens sans lendemain paisible déjà trompés de notion identitaire!
    Par conséquent l’État doit impérativement limoger la chaîne de commandement des militaires de cette zone rouge pour une bonne visibilité.

    • Cheikh, nous disons la même chose : “Il n’y a pas et n’y aura pas de problèmes entre peuhls et Bambaras. Il ne faudrait pas que cela soit un subterfuge pour créer un clivage racial sur notre territoire.”
      Cela n’est possible qu’en évitant les amalgames et si l’Etat agit avec raison en prenant toutes ses responsabilités comme je l’ai dit.

      En revanche, tuer impunément les bergers peulhs innocents sous prétexte que les peulhs sont djihadistes, c’est un dangereux amalgame qui ne révolte pas que les peulhs du Mali et d’ailleurs mais, tous les démocrates et tous les épris de justice.
      Je n’ai pas mentionné les bambaras mais, la dérive de l’armée qui est une force nationale et non une ethnie et c’est une injustice réelle dénoncée publiquement par le mouvement peulh qui se réclame non djihadiste et bien Malien.

      “L’intervention des gens venus d’ailleurs pour les affaires internes du Mali avec les mentalités communautaires doivent être abattus comme des chiens.”
      C’est bien la mauvaise gestion des affaires internes du Mali qui a amené la crise actuelle avec des acteurs du monde entier.
      La passion doit être mise de côté si on veut sauver le Mali et surtout quand on est un intellectuel qui a un devoir de vérité et de justice sociale.
      La guerre civile sera inévitable si l’Etat continue sa gestion irresponsable, que Dieu préserve le Mali !

  4. Evitons les amalgames

    La vérité c’est que le gouvernement doit prendre ses responsabilités et agir avec raison en toutes circonstances.
    Les amalgames et les injustices ne font que compliquer la situation et si on n’y prend garde conduiront à la guerre civile, que Dieu nous en préserve.

    L’un des amalgames c’est de considérer tous les peulhs comme des djihadistes alors que toutes les ethnies ont leurs égarés qui ont rejoint les ennemis du Mali.
    L’une des injustices, c’est le fait que l’armée ait tué des civiles peulhs innocents sans que les autorités maliennes agissent si elles ne sont pas complices.

    Au regard de ses objectifs énoncés sur Maliweb, ce mouvement peulh pourra rallier tous les peulhs et tous les épris de justice si l’État ne prend pas ses responsabilités en faisant toute la lumière et en punissant les fautifs.
    Les peulhs constituent l’ethnie la plus largement repartie, dans toute l’Afrique et il n’est pas de l’intérêt d’un état de les pousser parmi ses ennemis.

    L’attitude du gouvernement est entrain de devenir tout simplement dangereuse.

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