Casques bleus – Masques noirs : L’envers du décor !

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Mali: visite du chef d'Etat-major de la Minusma à Kidal

Mali – Mars 2015: des Casques bleus rwandais de la MINUSMA ouvrent le feu sur les manifestants à Gao. Au moins trois morts et de nombreux blessés.  Février 2016: des casques bleus des deux Congo de la MINUSCA (Centrafrique), soit plus d’un millier de soldats, accusés de viol, vols et rackets  sont remerciés… Fin janvier, un rapport établi aux Etats-Unis évoque «d’énormes déficits en équipement» et des «Casques Bleus ne  disposant que de 30% à 40% des capacités exigées»… Les Missions multidimensionnelles intégrées des Nations unies en Afrique plus particulièrement ont-elles connu leurs limites ?

C’est bien la première fois en juillet 2013 au Mali et en Avril 2014 que l’Institution Onusienne envoie des missions  multidimensionnelles intégrées dans les deux pays. MINUSMA pour le Mali et MINUSCA pour la Centrafrique. Deux pays en proie à une profonde instabilité politique et sécuritaire.

Mais l’Organisation a-t-elle véritablement les moyens de sa politique ? Hélas non ! L’atteste le constat fait à la suite de ce colloque tenu aux Etats-Unis au mois de janvier dernier. La rencontre a été organisée par la SGP, la société française spécialisée dans la formation et l’équipement des unités destinées aux OMP (opérations de maintien de la paix) onusiennes. Le thème portait sur les opérations de maintien de la paix en milieu francophone africain. Y ont pris part le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des Opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et l’ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre…

Outre le déficit d’effectif de soldats d’Afrique Francophone dans les missions Onusiennes, les participants ont également évoqué celui des moyens logistiques. Il ressort du constat fait par les experts que les contingents déployés sur le terrain disposent seulement de «30% à 40% des capacités exigées»; que la formation reste déficitaire… En somme, ce ne sont pas les soldats d’élite qui se trouvent là en mission. Mais plutôt des contingents sous-équipés et à l’efficacité plus que douteuse. D’où les bavures.

Le mea culpa

C’est un bataillon de 807 soldats en plus de 118 policiers Congolais (RDC) de la mission onusienne en Centrafrique qui ont été jugés «insuffisamment performants en matière éthique, opérationnelle et matérielle». Le Porte-parole de la MINUSCA a en effet, déploré que les soldats en question «ne répondent que partiellement aux exigences de l’Onu en matière d’équipement, de contrôle du recrutement et de niveau de préparation au combat».

Ceux du Congo voisin (Brazzaville) ne sont non plus meilleurs. 120 casques bleus venus de ce pays et déployés en Centrafrique viennent d’être également remerciés. La décision fait suite aux accusations de viols et d’abus sexuels dénoncées le 21 janvier par Human Rights Watch.

Au Mali, une enquête de l’ONU a fini par admettre, après une tentative de dénégation que des casques bleus rwandais, ont effectivement ouvert le feu sur des manifestants lors d’une violente manifestation qui a fait trois morts. Les tireurs ont été identifiés. Il s’agissait de policiers du contingent rwandais de la MINUSMA. Et le porte-parole de l’enquête, M. Farhan Haq d’avouer que certains de ces policiers ont eu recourt «à la force de manière non-autorisée et excessive sur des manifestants».

En somme, en Centrafrique comme au Mali, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies qui s’abstient de prendre part aux hostilités fait paradoxalement des victimes parmi les populations civiles qu’elle est censée préservées contre les belligérants.

Reconnaissons, après tout, que la constitution  de Mission multidimensionnelle intégrée s’avère une première dans l’histoire des Nations-Unies. Si, à l’issue de cette première expérience, l’on ne peut parler d’échec (tout n’est pas mauvais), difficile d’annoncer un franc succès.

B.S. Diarra !

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