À l’ouverture de cette rencontre, une projection de film de la Caravane de la paix de Goundam a été faite pour le public présent. Dans ce film, toutes les personnes en contact avec les caravaniers ont exprimé leur de la soif de paix. Les populations du cercle de Goundam ont affiché leur volonté d’enterrer la hache de guerre inter-communautaire et de revenir à leurs valeurs sociétales de cohabitation, tout en veillant à la cohésion sociale.
Après la projection du film de la Caravane de la paix de Goundam, un rapport faisant l’état des lieux et des recommandations a été publié par la Commission d’organisation. Les objectifs principaux de la Caravane de paix de Goundam étaient de promouvoir la zone du lac Faguibine ; d’identifier avec les responsables des communautés (chefs de villages et fractions, leaders religieux, notables, leaders d’opinion) les localités à visiter et à sillonner pour plaider la paix et le rapprochement entre les citoyens ; d’identifier et d’analyser les causes des tensions existantes ainsi que de proposer et d’adopter des voies de résolutions adaptées aux problèmes de la localité ; de diffuser des messages de sensibilisation et d’apaisement favorables au retour des déplacés et des réfugiés pour réoccuper l’espace et mettre en place des cellules de veille par zone ; d’organiser une restitution finale de la mission à Goundam en rappelant les engagements mutuels pris pour un retour à la paix et à la sécurité dans la zone.
À l’issue de la mission de sensibilisation, les résultats suivants ont été atteints : plus de 20 sites/villages dans les 16 communes dans la zone ont été visités et des échanges ont eu lieu avec les communautés et leurs leaders pour un retour rapide de la paix et de la sécurité (les foires hebdomadaires et les sites de résidence des personnalités reconnus pour leurs qualités de rassembleurs ont été les lieux privilégiés des rencontres d’échanges) ; les poches du banditisme ont été identifiées : Echel-Faguibine, Goundam-Tonka, tout le pourtour du Faguibine, Goundam-Tombouctou (prolongement Almachra-Acharane).
Les stratégies à déployer pour atténuer et/ou éradiquer le banditisme proposées sont, entre autres, la sensibilisation continue des populations ; la restauration du rôle et des responsabilités des leaders chefs de fractions et villages pour s’occuper de leurs administrés ; l’appel à la protection sociale et au bon voisinage à travers un resserrement du contrôle social ; la mise en place des cellules de veille et de vigilance par site permettant un échange d’informations et une concertation entre les cibles secondaires ; l’identification rapide des fauteurs de troubles et leur conduite auprès de qui de droit.
Des engagements mutuels ont été pris et des modes de communication et de prise de décisions ont été suggérés pour des actions concertées entre les leaders des communautés. Une action d’accompagnement en termes de sensibilisation, d’information et d’éducation pour réinstaller les habitudes de vivre-ensemble de façon durable est proposée et le suivi a été recommandé.
Une Commission ad’ hoc a été mise en place séance tenante et on envisage de lui donner les ressources pour s’occuper de l’organisation d’une grande marche dans les meilleurs délais. Cette Commission sera co-présidée par le patriarche des familles fondatrices de Bamako ou son représentant ; le président du Haut conseil islamique ; Cheick Ousmane Madani Haïdara ; le chef de la tribu Kel Antessar ; le président des Chorfas ; l’Archevêque de Bamako ; le chef de l’Eglise protestante.
Gabriel TIENOU/Stagiaire