Les pays de l’Afrique subsaharienne sont menacés par une insécurité alimentaire grandissante, en raison de la mauvaise pluviométrie de la campagne hivernale. Une série de mesures a été prise par le gouvernement malien face aux conséquences du déficit de la production céréalière constaté à travers toute l’étendue du territoire.
Pour mieux informer les populations par rapport à ces décisions, le ministre de l’agriculture M.Aghatam Ag Alhassane était face à la presse le vendredi 25 novembre 2011, au siège de la DAF de son département. Il était, pour la circonstance, accompagné par son homologue de la communication, porte parole du gouvernement M.Sidiki N’Fa Konaté .On notait aussi la présence des responsables de toutes les structures concernées par le domaine.
Il ne s’agit pas, pour le chef, du département de l’agriculture, d’une famine mais, d’une situation particulière de déficit céréalier touchant l’ensemble des pays du Comité permanent Inter – Etat de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS).En ce qui concerne notre pays, dira le ministre de l’agriculture, M.Aghatam Ag Alhassane, la situation déficitaire ne semble pas être très alarmante. Puisque selon lui, le Mali se trouve dans une situation moyenne, d’après les recherches du CILSS. Il a surtout rappelé que l’objectif de la campagne céréalière ne sera pas totalement atteint. Car selon ses explications, sur une prévision de 8 millions de tonnes (2010-2011), nous sommes aujourd’hui à une production de céréales estimée à 502.8000 tonnes. Le conférencier principal a sur ce plan rassuré que, toutes les dispositions sont déjà prises pour une gestion appropriée des stocks existants et les excédents des zones excédentaires, afin de trouver des solutions à l’insécurité alimentaire qui, plane à l’horizon.
A noter que, plus de 100 communes sont concernées par le phénomène. Il ressort de la rencontre, que le gouvernement prévoit à court terme l’approvisionnement des producteurs en semences de contre saison pour le riz irrigué (Tombouctou et Gao) et des cultures maraîchères (toutes les régions) ; la dotation des producteurs en petits équipements agricoles(brouettes, pelles, pics, pioches, arrosoirs, grillages etc.), pour faciliter l’exécution des activités maraîchères ; la sensibilisation des producteurs pour le stockage et la vente des produits agricoles à des meilleurs prix…Toujours concernant les mesures, l’Etat envisage à moyen terme : de veiller au respect des dates de semis des différentes cultures en tenant compte du phénomène des changements climatiques et des prévisions météorologiques ; de développer un programme de production et diffusion à grande échelle de la fumure organique ; de maintenir la subvention des intrants agricoles et de poursuivre l’amélioration des instruments de gestion etc. Pour le long terme, il compte :
· renforcer la maîtrise de l’eau par le développement du système d’irrigation ;
· renforcer l’organisation du monde rural en vue d’une meilleure commercialisation des produits agricoles à travers la prise en compte de la chaîne des valeurs ;
· renforcer les capacités de stockage des récoltes.
Et une somme de 19.150.000.000 FCFA pour les activités d’urgence
Conscient de la situation qui prévaut dans les zones menacées par l’insécurité alimentaire sur le territoire national, le gouvernement a initié un plan d’action pour faire face à la situation agropastorale. Ainsi, 19.150.000.000 de nos francs seront mobilisés entre décembre 2011et février 2012 pour les actions d’urgence.
Ce pactole est réparti comme suite : 12.000.000.000 FCFA, pour l’achat de 45886 tonnes de céréales à but de distribution gratuite ; 3.000.000 FCFA, destinés à l’achat de semences de céréales sèches ; 150.000.000 FCFA, réservés à l’achat de semences de pommes de terre ; 1.000.000 FCFA, pour l’achat d’alevins ; et une somme de 30.000.000 FCFA, qui vont servir à l’achat de14500 tonnes d’aliment bétail et de pierre à lécher.
Bakoroba COULIBALY
