La rencontre, mardi dernier à Ouaga, entre les émissaires de Bamako et les groupes An Sardine et MNLA s’est achevée sur un accord commun. L’élaboration d’un cadre de dialogue entre les camps en vue de mener ensemble bataille contre MUJAO, Al-Qaïda et leurs suites. Un cap considérable franchi d’après les analystes de l’extérieur, mais fermement condamné par les maliens. Non reconnaissance des émissaires de Bamako encore moins s’associer avec des ‘’inhumains’’ aux mains ensanglantées de sang malien.
Ban-Ki Moon, Romano Prodi, Mme Zuma, Alassane Ouattara (les voix qui ont pesé lourdes dans ces derniers temps) peuvent se féliciter de ce résultat. Les deux premiers (Onu) qui ont une vision de l’option militaire à long terme et les deux seconds, malgré qu’ils sont pour le dialogue n’ont pas exclu l’option militaire, avec ou sans l’étranger, dans un bref délai. Mais au cas où le dialogue confirme ses limites.
Des ennemis du peuple malien ?
Rien de tout ça n’est cautionné par une grande majorité du peuple malien, les déclarations et les manifestations en témoignent. Depuis la validation, par les acteurs et décideurs, des hypothèses dites de l’option militaire et celle politique dans la résolution de la crise malienne, les populations n’ont pas manqué de rejeter le dialogue entre Bamako et les groupes de rebelles jugés fréquentables.
Au lendemain de la chute des trois régions du nord du Mali, Syndicats, acteurs politiques, groupements, associations, société civile, élus du nord, malgré des effets collatéraux que cela suscitait, ont tous prôné l’option militaire. Une position, malgré les conséquences, qui exprime l’extrême douleur causée par les tortures, les tueries et d’autres dégâts des assaillants contre le peuple malien.
Aujourd’hui, ils sont nombreux (maliens) à ne pas cautionner la rencontre qui a eue lieu entre les émissaires de Bamako et les groupes rebelles. Ils ne reconnaissent pas les émissaires de Bamako à Ouaga comme représentant du peuple malien et encore moins le cadre de dialogue qui ressort de cette rencontre.
Toute tentative d’élaboration de voie de dialogue avec des ‘’inhumains’’ (An Sardine, MNLA) aux mains ensanglantées de sang malien est qualifiable de trahison et une honte pour le peuple malien, estiment beaucoup de responsables que nous avons interrogés sur la question.
Boubacar Yalkoué