Cadre de concertation, de réflexion et d’action Gandakoye : Pour la libération inconditionnelle du Nord

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Face à l’occupation du nord et à l’inaction des autorités, le Cadre de concertation, de réflexion et d’action Gandakoye a tenu un point presse au Cicb pour notifier son exaspération.

Le président du Cadre de concertation, de réflexion et d’action, Ccra, Mahamane Alassane Maïga, et plusieurs responsables de l’Association étaient face à la presse, le 14 août 2012 au Centre international de conférence de Bamako, pour s’expliquer sur la situation qui prévaut dans le nord malien et ce à quoi il faut s’attendre. Le débat a été posé dès le mot d’introduction du doyen, Mohomodou Yacouba Maïga, pour lequel «la seule et unique exigence de l’heure est la libération sans condition des zones occupées du nord»

C’est le président du Ccra, M. Alassane Maïga qui va donner la formule. Après un rappel détaillé de la naissance du Ccra Gandakoye, première Association de protestation créée après le déclenchement de la rébellion, le 17 janvier, il a appelé à la cohésion de tous les mouvements ayant des objectifs similaires. Selon lui, déjà en 1995, suite aux remous constatés en son sein et qui menaçaient son action, c’est la cohésion, prônée par lui-même dans un manifeste, qui a permis aux combattants du Mouvement patriotique Gandakoye (Mpgk) d’aller main dans la main, désarmés mais solidement unis, contre la rébellion touarègue «fortement et puissamment armée, entretenue et spectaculairement courtisée, avec des moyens de feu gigantesques et technologiquement dissuasifs, ayant mis à rude épreuve même les professionnels de notre vaillante armée».

Aujourd’hui encore, malgré la dissidence en son sein à Ouaga II, le 13 juillet 2012, Gandakoye doit aller en rangs serrés afin de chasser les groupes armés qui occupent les trois régions du nord depuis les 30, 31 mars et le 1er avril derniers. C’est aux sédentaires, organisés en mouvements d’autodéfense qu’il revient de libérer leurs terroirs naturels. Cependant, le Ccra, pour sa part, n’entreprendra aucune action offensive vers le nord, sans être aux côtés des forces armées et de sécurité. «La reconquête du nord ne se fera qu’avec les forces armées et de sécurité aidées par des forces étrangères», a affirmé le président du Ccra. D’où ce slogan : «la résistance populaire et Gandakoye avec l’armée malienne pour libérer le nord », parce que Gandakoye est un mouvement républicain.

Il a également exhorté la Communauté internationale à apporter son aide et sa coopération aux autorités maliennes, afin que des actions soient entreprises d’urgence pour la reconquête du nord. De même, le président du Ccra demande à ces autorités de subvenir aux besoins des milliers de combattants sédentaires regroupés à Mopti, et qui vivent dans un total dénuement aux côtés de l’armée.

Les questions des journalistes ont permis à différents intervenants de faire l’historique de la crise du nord. Ainsi, selon eux, la situation qui prévaut actuellement dans le nord est une mauvaise gestion de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré. Aux dires des responsables du Ccra, ATT a géré cette question de manière patrimoniale, ne faisant intervenir que quelques amis, comparses et complices qui avaient plus à cœur de défendre leurs intérêts liés au narcotrafic, à la contrebande et à la traite des otages occidentaux. Ces amis, comparses et complices étaient tous issus des communautés touarègues, bénéficiant de supers privilèges à la tête de grands programmes et projets de développement nationaux. La compromission de l’ancien président est allée jusqu’à permettre, d’abord l’intégration d’anciens rebelles dans les forces de défense et de sécurité et dans les corps paramilitaires ; ensuite, la réintégration d’ex-rebelles intégrés déserteurs. Mais avant, une politique avait permis à ces rebelles de se rendre maîtres du vaste désert malien abandonné par l’administration, les forces de sécurité et l’armée au nom d’accords inopportuns et même dangereux pour l’unité nationale, après un découpage territorial et administratif mafieux qui a fait la part belle aux communautés nomades.

D’ailleurs, ce sont des ressortissants de ces communautés, regroupés en Mouvement national de libération, qui ont profité du laxisme et de la complaisance de l’Etat pour déclencher une rébellion, le 17 janvier, dont le but était d’obtenir la partition du pays. Heureusement, ils s’étaient alliés à des groupes qui ne partagent pas la même vision. Formant un tandem inattendu avec les jeunes de Gao, un de ces groupes, le Mujao, a pu chasser de la Cité des Askia et de toute la région les éléments du Mnla désormais éparpillés dans les pays voisins.

Abdel HAMY

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