Sur un besoin de 409 millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaires au Mali, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies n’a reçu que 114 millions. Soit 28% de la somme annoncée. C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse que le coordonateur humanitaire des Nations unies résident pour le Mali, Aurélien Agbénonci, a animé le jeudi 8 mai 2013, au siège de l’institution.
Si le monde a réussi les opérations militaires contre les terroristes au Mali, la question humanitaire demeure un défi à relever. Car le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies est confronté à une insuffisance de ressources financières.
Depuis le déclenchement des hostilités, on enregistre 300.783 déplacées internes et 174.129 réfugiés maliens dans les pays voisins. Pour venir en aide à ces populations, le Bureau de coordination des affaires humanitaires a exprimé un besoin de 409,7 millions de dollars. Mais, le 7 mai 2013, elle n’a reçu que 114 millions de dollars, soit 28% de la somme demandée.
Au cours de la rencontre, le coordonnateur résident pour le Mali, Aurélien, a affirmé qu’en dépit de ces difficultés financières, le Bureau poursuit ses actions à l’endroit des nécessiteux. Partant, il a tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation alimentaire au Mali. Selon lui, certaines localités ont atteint une phase de crise de niveau trois (3). C’est-à-dire, une famille sur cinq fait face au manque de nourriture. Vers les localités d’Abeïbara et Tessalit, la crise a atteint le niveau quatre.
Parlant de l’éducation, le conférencier a indiqué que seulement 385 sur 1 005 écoles sont ouvertes dans les régions du nord du Mali. Elles accueillent 86 000 élèves sur un total de 200 000. À Kidal, précisera-t-il, aucune école n’a ouvert ses portes. Comme conséquence, les 6 000 élèves sont déscolarisés.
Au plan sanitaire, M. Aurélien dira que la situation n’est pas reluisante. Les villes de Gao et de Kidal sont confrontées à l’épidémie de rougeole. Avec l’installation de l’hivernage, si l’on ne prend garde, le cholera s’ajoutera à cette épidémie, préviendra-t-il. Pour lui, la communauté internationale doit se mobiliser davantage pour éradiquer ces épidémies, afin de ne pas cumuler les crises.
Oumar KONATE