Bon ou mauvais accord de paix au Mali : Pourquoi toutes les parties doivent parapher le document

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La volonté de chacune des parties aux négociations à imposer son diktat à l’autre a  lamentablement échoué. Suite à l’attaque de notre pays par les rebelles, le 17 janvier 2012, les autorités d’alors ont, dans un premier temps, usé de la force pour dissuader l’avancée de l’ennemi. Ensuite, elle a opté pour la voix du dialogue. Mais sans succès, car les rebelles étaient aveuglés par la volonté de diviser le pays en   arrachant leur indépendance. Pour ce faire, ils ont pactisé avec le diable en associant à leur combat des terroristes. Qui, surarmés, ont profité du désordre créé par les putschistes du 22  mars pour occuper plus des 2/3 du territoire national. Nonobstant la mise en place des organes de transition assurant un semblant de normalité, les terroristes qui ne connaissent pas de frontière ont chassé leurs complices rebelles du Mnla dans la logique d’occuper tout le Mali et y appliquer la Charia. Ainsi, après quelques mois de statu quo, les djihadistes ont tenté de mettre en application leur désir. Ils ont attaqué le poste avancé des forces armées maliennes à Konna. Confrontées à de problèmes logistiques, celles-ci ont commencé à s’affaiblir davantage. Voyant le danger venir, le président de la Transition, Dioncounda Traoré, appelle la France au secours. Avec promptitude, l’Hexagone est intervenue le 11 janvier 2013 pour stopper l’avancée des terroristes vers le Sud. Avant de les pourchasser jusqu’à Kidal. Une fois le jeu calmé, il a été décidé d’organiser les élections générales. Ainsi, les négociations commencèrent  avec le Mnla, mis en selle et considéré comme un mouvement politico-militaire. C’est ainsi qu’il y a eu l’Accord de Ouagadougou avant de confier le dossier à Alger pour une médiation internationale, comprenant notamment l’ONU, l’UA, l’OCI, la Cedeao, le Tchad, le Burkina, la Mauritanie, le Niger, la France et les USA.

Puisqu’aucun des protagonistes n’a pu imposer sa volonté, il fallait s’attendre à des compromis, voire quelques fois des compromissions de part et d’autre. Naturellement, chacun devrait faire des concessions en acceptant des points qui le fâchent.

En tout cas, dans le document proposé par la médiation, si le Mnla se complaint de ne pas obtenir l’indépendance ou l’autodétermination, les Maliens grincent les dents de voir certaines dispositions de sa constitution violées.

Seulement,  ce qu’il faudrait retenir, si nous pouvions gérer la question entre nous Maliens, on n’aurait pas besoin des services de la communauté internationale. Comme le disait le conseiller à la communication du Président IBK,  Blaise Sangaré, dans un accord, il y aura toujours à redire.  Donc, au sujet du  projet d’accord de paix soumis au paraphe par la médiation internationale, point besoin de supputations ou de grincements de dents. Il s’agit simplement de parapher et de signer cet accord. Car aucune partie  n’est sortie  totalement satisfaite. Quant le Premier ministre affirme que «le projet d’accord soumis aux parties n’est certes pas parfait, mais constitue un compromis que nous pouvons accepter tout en restant vigilant quant à sa mise œuvre», cela atteste que le Mali  aussi n’est pas satisfait. Mais, mauvais ou bon accord, n’est pas la question. Il s’agit de fléchir les positions pour arriver à un compromis.

Oumar KONATE

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