A qui la faute ? Voilà la question qui taraude le malien lambda, même si elle n’épargne aucun des deux camps à savoir : la Plate-forme et la CMA. Tous se rejettent mutuellement la responsabilité. Mais on n’a pas fini de réfléchir à la réparation des dégâts, donc de la situation des vraies responsabilités, que voilà la CMA confondre vitesse et précipitation, en suspendant sa participation aux travaux du comité de suivi, arguant le refus du retrait des forces militaires de la Plate forme d’Anefis, une localité proche de Kidal. Laquelle a été reprise aux mains de la CMA au prix d’intenses combats.
Il suffit juste de faire peur à celui qui avait envie de prendre le large, dit l’adage.
Au lieu de travailler avec le gouvernement, partenaire central de la mise en œuvre de l’accord de paix, à trouver solutions à brusque reprise des hostilités, donc au retour de la sérénité, la CMA a menacé
avant de claquer la porte des travaux du Comité qui se tenaient ici à Bamako. La coordination des mouvements avait-elle envie de remettre en cause le gigantesque travail abattu jusqu’ici ? Elle ne s’y prendrait pas autrement, dès lors qu’elle avait la latitude de saisir la médiation pour un règlement tout en poursuivant le travail entamé avec le pouvoir central. Que non, elle est partie ! Pire, lundi soir, sur les antennes de la Voix d’Amérique, le supposé porte parole du MNLA, une des composantes de la coordination, ce leader que personne ne reconnaît officiellement, même pas par ceux au nom desquels il prend la parole à tort et à travers, profite de la situation de
désordre pour se fendre dans d’incendiaires déclarations. Sur les antennes de cette radio, Moussa Ag Assarid, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fustigé l’accord avant d’annoncer la radicalisation du mouvement au nom duquel, il se revendique. Le lui a-t-on demandé ?
N’ayant jamais participé à rien, du paraphe de l’accord à sa signature proprement dite, qu’est ce que le MNLA attend pour le désavouer ? Loin de donner raison à qui que ce soit, la CMA aurait à notre humble avis poursuivre les travaux en cours tout en demandant des comptes. Mais non, elle se braque, menace et suspend sa participation aux travaux du comité de suivi. Une grande gêne à la fois pour le président de la république, son gouvernement et l’ensemble du peuple malien, mais aussi pour la médiation algérienne. Considère-t-elle Anefis comme un territoire lui appartenant, donc en dehors du Mali ? Puisqu’elle exige le retrait de la Plate forme de cette partie du territoire, exigence à l’origine de son retrait. Toute la question est là !
Mais pourquoi s’en prendre au pouvoir central ?
De la grande confrontation militaire du 21 mai à ce jour, qui a levé le petit doigt pour demander ou exiger le retrait du MNLA de Kidal après le carnage et l’occupation des locaux de l’administration
centrale de cette localité ? Aujourd’hui, avec la raclée infligée aux forces de la CMA, on va jusqu’à faire de Bamako, non pas la solution mais le problème. Où sommes-nous donc, et qui cherche quoi dans notre pays ? En tous les cas, le gouvernement du Mali, dans son communiqué officiel de la nuit de lundi à mardi, est clair comme l’eau de roche.
Il reste serein et continue à condamner avec la dernière rigueur tous les actes, ou toutes velléités visant à compromettre le succès du processus de paix et s’étonne que les différentes condamnations de la violation de l’Accord ou de la cessation des hostilités ne permettent pas d’engager des actions concrètes, susceptibles d’alléger les souffrances des populations. Prenant connaissance de la déclaration de l’une des parties signataires, à savoir la suspension de sa participation aux travaux du comité de suivi de l’accord, le gouvernement du Mali l’interprète comme une décision qui constitue une entrave à la restauration de la paix. Le Gouvernement du Mali, toujours selon le contenu de son communiqué, estime que les motifs d’une telle décision doivent faire l’objet d’échanges entre les parties prenantes sans pouvoir justifier en aucune façon la rupture du processus. A cet égard, le Gouvernement apprécie la position de l’équipe de médiation, celle qui consiste à s’engager pleinement dans la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord et à poursuivre ses travaux en conséquence. Il (Le Gouvernement de la République du Mali), a lancé un appel aux deux signataires aujourd’hui en conflit pour qu’ils considèrent que la réussite de l’œuvre de restauration de la paix relève d’abord de la responsabilité des Maliens. Le Gouvernement les invite à poursuivre un dialogue sincère afin de permettre à notre pays de répondre à l’attente des populations maliennes de continuer à bénéficier de la confiance et de l’accompagnement de la communauté internationale. Mais au-delà de tout ce que nous sommes à même de savoir, nous sommes en droit de nous interroger sur l’avenir même de notre pays avec cette ritournelle. À savoir, qui a intérêt à ce que nous n’avançons pas ?
Sory de Motti
Je réponds ici à un internaute qui me demandait si je comprends la Minusma et la médiation sur leur attitude sur Anefis.
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Oui je les ai compris dès les premiers instants où ils ont pris pied chez nous!
En fait, il n’y a pas de complot ourdi contre le Mali mais il y a de l’opportunisme dans les agissements des partenaires du Mali dans cette crise.
Je m’explique!
La Minusmerde ainsi que la médiation s’adaptent aux parties en présence (gouvernement du Mali et CMA notamment car ils assimilent de près ou de loin les éléments de la plateforme au gouvernement du Mali).
Il se trouve que le gouvernement du Mali a été l’un des plus nuls sans la gestion de la crise du Nord du Mali.
Le problème numéro 1 du gouvernement malien c’est d’avoir négligé le réarmement moral et matériel de l’armée malienne pendant 2 ans et le fait pour IBK de commencer son régime par 2 premiers ministres inexpérimentés n’y est pas pour rien.
Tatam Ly comme Moussa Mara ce sont laissés ballotter par les élucubrations de Boubeye Maiga et de sa suite d’officiers incompétents et n’ont pas pris la mesure de la nécessaire refonte totale de l’armée pour le remettre très rapidement sur un pied solide de guerre.
Le régime IBK a voulu faire semblant entre septembre 2013 et aout 2015 et IBK brandissait des menaces et croyait que le bluff suffisait à faire plier les rebelles de la CMA du Nord du Mali.
Pour Mara, c’est encore pire car sans préparation il s’est jeté dans la marre et y est sorti plumé comme une poule au marché de Dibidani à Bamako.
Il devrait s’assurer d’abord de la capacité opérationnelle réelle de l’armée avant toute chose, il ne l’a pas fait et personne dans son gouvernement n’a eu la sagesse de lui rappeler à l’ordre.
Il faut préparer une offensive militaire avant de le faire c’est la seule clé du succès.
Et il ne pouvait ne pas savoir qu’une visite à Kidal est susceptible de déclencher une opération militaire impliquant l’armée malienne.
Après la déculottée de Mara en mai 2014 à Kidal, le régime IBK qui menaçait partout “Aucun rebelle ne peut se hisser à ma hauteur” ou “je ne négocie pas avec des hommes en armes” a été obligé de supplier le mauritanien Ould Abdel Aziz pour avoir un cessez le feu, même Sanogo et sa bande soldatesque dans leur fuite de Kidal, Gao et Tombouctou, n’a pas fait cela avril 2012.
Du coup le régime IBK a perdu toute crédibilité non seulement auprès de la médiation mais également auprès de la Minusma.
Cette perte de crédibilité a lentement mais sûrement fait basculer la Minusma mais aussi la médiation qui ont commencé à mettre les rebelles de la CMA au même rang que le gouvernement du Mali.
Modibo Keita qui était le représentant spécial d’IBK auprès de la médiation devient premier ministre et cela a conforté la médiation et aussi la Minusma dans leur conception que la CMA a le même rang et la même importance que l’état malien.
Ceci explique pourquoi les membres de la CMA sont chouchoutés non seulement pour signer l’accord mais également pour un arrangement sécuritaire taillé sur mesure pour eux qui leur permet aujourd’hui de gagner des villes comme Anefis même s’ils en perdent militairement face au Gatia et au Maa loyaliste.
C’est une situation de fait qui va durer encore longtemps car entre le Gatia et la CMA c’est la vielle rivalité touareg Imghad et Ifoghas qui continue et les deux sont lourdement armés pour nous gratifier d’autres spectacles encore plus meurtriers.
Bizarrement ni la Minusma, ni la médiation ni Berkhane ne posent la question de leur total désarmement.
La “décrédibilisation” du pouvoir central malien rendue possible par l’amateurisme et l’incompétence majeure du régime IBK en n’est la cause principale de ce laisser aller de la Minusma, de la médiation et des forces françaises de Berkhane.
Mais c’est une sacré bordel et une insécurité garantie pour tout ce beau monde.
Ce qui est inquiétant, c’est que non seulement le régime IBK ne fout rien pour équiper et former convenable l’armée malienne pour reprendre du poids donc du crédit auprès de ces partenaires dans la gestion de la crise, mais aussi et surtout IBK verse dans une pathétique culpabilisation des autres pour expliquer son l’inaction et l’inaction de son gouvernement à équiper et à former l’armée malienne à hauteur de souhait depuis 2 bonnes années.
Nous retrouvons ici la même politique d’autruche que celle du temps d’ATT qui consiste à jeter l’opprobre de nos erreurs sur la face des autres.
A ce jeu de bas étage, les dirigeants maliens donnent l’impression de grands enfants à la face du monde et cela conforte de plus belle les rebelles de la CMA même affaiblis militairement sur le terrain par les redoutables milices Gatia et Maa loyaliste.
En espérant avoir répondu à ta question!
Kassin Sahelian geostratégic Analyse
Salute.
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