Appelé pour un poste au sein des Nations Unies, l’ancien ministre de la Réconciliation Nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed quitte la présidence de la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR). Pour la circonstance, le président sortant a présenté la semaine dernière, son rapport de fin de mission à la tête de la commission. Il ressort de son exposé qu’en 06 ans d’activités, 1840 ex combattants sur 3000 ont rejoint l’armée nationale.
Il faut d’abord rappeler que le processus de DDR se présente aujourd’hui comme un facteur déterminant pour mettre fin aux multiples massacres. Autrement dit, ce programme proposé par le Gouvernement a pour finalité de réduire les violences intercommunautaires qui ont fait plusieurs centaines de morts, la destruction de plusieurs villages, la destruction des récoltes, le vol de milliers de bétails et autant de déplacés internes. Exécutant le volet Défense et Sécurité de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale issu du processus d’Alger, le bilan de la Commission Nationale, Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR) est une partie de l’exécution de la mise en œuvre de l’accord de paix. C’est du moins, ce qu’a affirmé, Zahabi Ould Sidi Mohamed, lors de la présentation lundi de son rapport de fin de mission. A noter qu’en plus du volet défense et sécurité, l’accord pour la paix avait également un volet politique et institutionnel, un volet humanitaire et un volet développement. En ce qui concerne le volet défense et sécurité, notamment à travers la CNDDR, l’ancien président Zahabi ould Sidi Mohamed s’est réjoui des avancées notoires. Il a cité entre autres, le rétablissement de la confiance entre tous les Maliens pour mener des discutions franches autour des problèmes qui les divisent, la mise en place de certaines initiatives comme l’armée reconstituée déployée actuellement dans certaines régions du nord, la question de quota au DDR qui est restée, selon lui, longtemps un point de blocage du processus ainsi que l’autre point non négligeable qui concerne l’enregistrement de tous les ex-combattants de la crise du nord. Un enregistrement qui se chiffre à près de 74 000 ex-combattants dont 26 000 ont été enregistrés avec des armes et d’autres avec des munitions. Une action majeure qui a permis de savoir le nombre de combattants réellement éligibles au sens des normes et des standards internationaux sur le DDR, (26 000 ex-combattants). Selon lui, grâce à l’engagement et la détermination du gouvernement de transition, le consensus a été fait sur un premier quota d’intégration de près de 13 000 ex-combattants au sein des différents corps de l’Etat. Pour l’heure, 1700 ex-combattants ont également rejoint la nouvelle armée reconstituée. Mais Zahabi Ould Sidi Mohamed a signalé que le DDR est un processus sur la durée qui demande souvent trop de temps. A ses dires, le processus de finalisation de l’intégration de 13 000 ex-combattants est en cours, mais a-t-il ajouté, des dispositions ne manqueront pas pour gérer l’autre moitié des 26 000 ex-combattants.
Par ailleurs, Zahabi Ould Sidi Mohamed a tenu à rappeler que ce bilan qu’il vient de présenter n’est pas à lui seul, mais du gouvernement et de toute la commission. Pour finir, il a rassuré du choix de son successeur qui pourra bien continuer l’énorme chantier de la paix et de la réconciliation, balisé par les plus hautes autorités du Mali.
Alassane Cissé
Notre Voie