La médiation internationale aura tout mis en œuvre pour obtenir que la rébellion paraphe et signe l’accord issu du processus d’Alger. Mais c’est le mercredi dernier que la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a coupé cours à tout espoir de la voir signer l’accord ce 15 mai à Bamako, en annonçant certes le paraphe, mais en se disant « non concernée par la signature ». Le chef rebelle Bilal Ag Achérif au nom de la CMA, a paraphé l’accord hier à Alger. Cependant une déclaration en date du 14 mai, signée de Bilal Ag Achérif a été jointe à ce paraphe du document qui l’avait été par le gouvernement du Mali, depuis le 1er mars 2015. Ladite déclaration évoque les motivations du refus de la rébellion à signer : « le document proposé au paraphe le 1er mars 2015 à Alger est largement en deçà des revendications des populations de l’AZAWAD et ne répond pas aux contraintes et aux réalités de la crise vécue par l’Azawad… les populations de l’AZAWAD ont massivement exprimé des réserves de fond, voire leur rejet, du projet d’accord ». Un document insuffisant à bien des égards : « aucun mécanisme de garantie à l’égard des violations du cessez-le-feu n’a été véritablement mis en place tout au long du processus ». Ce qui veut dire que bien des incompréhensions restent entières et que rien n’a été fait pour circonscrire l’embrasement sécuritaire sur le terrain. Pour la CMA, le document du 1er mars 2015 ne saurait être pris pour « l’Accord définitif », et sa mise en œuvre ne saurait commencer avant un accord consensuel entre parties. La déclaration va plus loin, appelant presque la médiation à se désister de la signature pour cause: « la signature de l’accord final par la Médiation ne devrait intervenir qu’après la signature définitive et consensuelle des parties dans le but de la renforcer ». Nous publions l’intégralité de la déclaration qui retient l’attention de tous, comme évoquant des écueils que le gouvernement et la médiation doivent surmonter avant d’obtenir la signature de la CMA. Un boulevard qui s’ouvre sur de nouvelles négociations entre le gouvernement et la rébellion, qui obtient ainsi l’isolement des groupes unionistes de la plateforme, si jamais, ceux-ci signaient l’accord ce vendredi.
DÉCLARATION JOINTE AU PARAPHE DU DOCUMENT DU 1ER MARS 2015 ISSU DU PROCESSUS D’ALGER
Le Conflit opposant les populations de l’AZAWAD au Gouvernement Malien depuis plus de cinquante (50) ans a attiré l’attention de la Communauté Internationale qui s’y est largement impliquée pour la première fois depuis 2013.
Depuis lors plusieurs démarches ont été effectuées, avec des résultats bien souvent différents. Mais toutes ont abouti à plusieurs constats dont voici les principaux :
1- Le conflit a révélé sa complexité ;
2- Sa nature essentiellement politique ;
3- Des enjeux non dits ont sans doute déterminé les tenants et les aboutissants du processus enclenché par la médiation internationale
4- La légitimation des milices communautaires, a été un obstacle majeur dans le processus.
5- La CMA, seul belligérant contre l‘Etat malien, n’a jamais lésiné sur sa bonne volonté et sa bonne foi pour arriver à une solution négociée juste et durable du conflit ;
6- L’engagement de la Médiation conduite par l’Algérie a contribué faire avancer le processus ;
7- Le document proposé au paraphe le 1ermars 2015 à Alger est largement en deçà des revendications des populations de l’AZAWAD et ne répond pas aux contraintes et aux réalités de la crise vécue par l’Azawad ;
8- A l’intérieur comme à l’extérieur, les populations de l’AZAWAD ont massivement exprimé des réserves de fond, voire leur rejet, du projet d’accord ;
9- En dépit de toutes ces contraintes, la CMA consent, dans un esprit d’équité et de bonne foi, de parapher le document compte tenu de certains de ses aspects qui lui paraissent pertinents pour la poursuite du travail avec la médiation internationale et le gouvernement du Mali afin de mener progressivement vers un règlement consensuel du conflit tenant compte des aspirations et des revendications du peuple de l’Azawad ;
10- Aucun mécanisme de garantie à l’égard des violations du cessez-le-feu n’a été véritablement mis en place tout au long du processus, ce qui renvoie vers la position légitime de la CMA demandant que des assurances lui soient données pour éviter toute nouvelle escalade comme cela été souvent le cas quand les forces maliennes et les milices pro-gouvernementales de Bamako attaquent ses combattants.
Considérant :
- que la CMA est partie prenante dans un règlement négocié du conflit l’opposant au gouvernement malien,
- qu’elle reste attachée au processus en cours en vue de parvenir à ce règlement,
- que le document paraphé le 1er mars 2015 à Alger par la partie malienne est largement en deçà des revendications des populations de l’AZAWAD ;
- que toutes ces revendications visent à instaurer un climat général apaisé face à un contexte de plus en plus contraignant,
- Etant entendu que :
- le paraphe de ce document et la signature de l’Accord définitif sont et demeurent des actes juridiquement distincts,
- que le document du 1er mars 2015 ne saurait être pris pour « l’Accord définitif », et que sa mise en œuvre ne saurait commencer avant un accord consensuel entre parties,
Rappelant que les points essentiels soumis à la bienveillante attention de la Médiation, le 17 mars 2015, à Kidal, seront examinés entre les parties en conflit et la Médiation avant toute signature du document final,
Et répondant aux sollicitations des plusieurs états membres de la communauté internationale, pays voisins et amis, la Coordination souscrit, dans une première démarche, au paraphe du Document d’Alger avant la signature définitive, le tout dans un esprit de démontrer toute sa bonne volonté à aller vers la paix.
La CMA pense que, la signature de l’accord final par la Médiation ne devrait intervenir qu’après la signature définitive et consensuelle des parties dans le but de la renforcer.
La Coordination des Mouvements de l’AZAWAD, à la fois fidèle aux idéaux de l’AZAWAD et à sa volonté de faire progresser le processus vers une paix pour tous,
Appose ce jour son paraphe sur le document du 1er mars 2015 intitulé «ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER».
Alger, le 14 mai 2015
Pour la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD
Bilal AG ACHERIF
Il faut que les uns et les autres sachent qu’un pays ne peut pas dire “cette partie ne fait pas partie de mon pays”, c’est le cas de Kidal qui n’appartient d’ailleurs pas aux seuls Touareg du pays, mais il appartient aux Soninké, aux Songhaïs, aux Peulhs qui sont mêmes plus nombreux que les Touareg et les Touareg Bandits sont peu par rapport aux Touareg qui ne sont pas Bandits. Ce problème se réglera seulement par la présence d’une armée forte et très forte pour le bonheur des populations du Nord de notre très cher pays.
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