Il aura fallu un véritable drame, l’assassinat de Michel Germaneau, par des éléments d’AQMI qui n’ont pas hésité à exécuter l’humanitaire de 78 ans, en représailles à la mort de 6 des leurs lors du raid franco-mauritanien mené dans la nuit du 20 au 21 juillet en territoire malien, pour que Paris décide, soudain, d’intensifier sa coopération dans la lutte anti-terroriste avec les pays de la bande sahélo-saharienne.
C’est ce qu’a laissé entendre, en tout cas, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a séjourné, hier, à Bamako dans le cadre d’une tournée de concertation sur les problèmes de sécurité dans la bande sahélo-saharienne. Lors de son séjour malien, l’émissaire du président Nicolas Sarkozy a eu un entretien avec le président Amadou Toumani Touré au cours duquel Kouchner a fait état de la volonté de Paris d’intensifier la coopération régionale dans la lutte anti-terroriste sous-tendue par le renforcement des capacités d’unités d’élite appelées à opérer de concert au Mali, en Mauritanie, en Algérie et au Niger contre les éléments d’Al Qaeda au Maghreb Islamique.
Heureusement que, par la force des choses, la France a fini par comprendre que la lutte contre le terroriste dans l’immense espace du Sahara n’est pas une simple affaire de muscle. Ni même de puissance de feu.
Yaya SIDIBE