BAMAKO (AFP) – La mort d’Oussama Ben Laden est "une mauvaise nouvelle" pour les otages français employés d’Areva détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), car elle risque de retarder et durcir les négociations en vue de leur libération, ont affirmé lundi à l’AFP des sources du Sahel proches du dossier.
"C’est une bonne nouvelle pour la lutte contre le terrorisme, mais c’est une mauvaise nouvelle pour les négociations pour libérer les otages français", a estimé une source malienne proche des négociations en vue de la libération de ces otages enlevés dans le nord du Niger à la mi-septembre 2010.
"Ca va être dur. Chez les gens d’Aqmi, il y en a qui étaient en rapport avec Ben Laden, son entourage. Donc ces gens là peuvent durcir les négociations", a-t-elle ajouté.
Aqmi a fait allégeance en 2007 au chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, tué au cours d’une opération américaine dans la nuit de dimanche à lundi au Pakistan.
Une autre source nigérienne proche des négociations a estimé que les dirigeants d’Aqmi "vont probablement" pleurer "d’abord la mort de leur chef Ben Laden, en faisant ses louanges. Après ils vont décider en tenant compte du nouveau chef d’Al-Qaïda qui sera désigné".
"Ce qu’on peut dire donc pour le moment, c’est que les pourparlers vont prendre du temps, parce qu’Aqmi a aujourd’hui d’autres chats à fouetter", a ajouté cette source.
Aqmi a diffusé le 27 avril une vidéo des otages "suppliant" le président français Nicolas Sarkozy de retirer ses troupes d’Afghanistan, une demande immédiatement rejetée par Paris.
Cette exigence, qui avait déjà été formulée par Ben Laden lui-même, s’accompagne, selon des sources proches des négociations, d’une demande de rançon de 90 millions d’euros.
Aqmi retient en otages quatre Français qui faisaient partie d’un groupe de sept personnes enlevées le 16 septembre 2010 à Arlit, un site d’extraction d’uranium dans le nord du Niger du groupe nucléaire français Areva.
Le 24 février, trois des otages (une Française, un Togolais et un Malgache), avaient été relâchés près du point de jonction des frontières de l’Algérie, du Mali et du Niger, un des théatres d’opération d’Aqmi.
AFP