Journaliste chevronné, Mamadou Alpha Barry, devenu ministre des Affaires étrangères du Burkina, demeure attaché à son corps d’origine. En marge de la rencontre du G5 Sahel, il a rencontré ses confrères maliens pour parler de l’actualité de la sous-région. C’était le 5 février 2017 à la Maison de la presse.
La demande de repli stratégique d’un contingent burkinabè de la Minusma au Mali ; les enjeux et facteur de développement de l’insécurité dans le Sahel ainsi que la gestion des revendications sociales sont entre autres questions qu’il a abordées avec la presse.
Au sujet du repli de leurs soldats, il a précisé qu’il ne s’agit pas d’un départ du Mali. Mais face à la pression interne et aux enjeux sécuritaires, les autorités du Burkina ont d’abord demandé le rapatriement du contingent du Darfour pour venir renforcer son dispositif sécuritaire. En ce qui concerne le Mali, il précise que son pays est le plus grand contributeur de troupe avec deux contingents, soit plus de 1000 éléments. Ce qui témoigne sa détermination à aider le Mali, un pays frère et ami, à sortir de cette crise multidimensionnelle. Mais, au fil du temps, un autre problème s’est posé. Il s’agit de la sécurisation de nos frontières. «Pour sécuriser notre frontière avec le Mali comme c’est le cas entre le Mali et le Niger, nous avons demandé un repli stratégique de l’un de nos contingents. Il ne s’agit pas d’un retrait. Mais plutôt un redéploiement de ce contingent vers Yorosso, pour sécuriser la frontière. Il n’est pas question pour nous de quitter le Mali, mais de nous repositionner à l’intérieur du Mali au profit de nos deux pays», a-t-il expliqué.
S’agissant des enjeux sécuritaires, Mamadou Alpha Barry indiquera qu’ils sont grands. Pour y faire face, soutient-il, cette rencontre du G5 Sahel est consacrée à la coordination des efforts avec les pays partenaires du nord. Car nos Etats respectifs ont des ressources très limitées.
A l’en croire, le principal facteur de développement de l’insécurité du Mali tire sa source dans la déstabilisation de la Libye. Pour sortir de cette situation, préconise le conférencier, il faut non seulement renforcer la capacité logistique de nos armées, mais aussi mutualiser nos efforts dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Sans écarter l’option politique. Il s’agit particulièrement de la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
Parlant de l’affaire Thomas Sankara, un autre sujet abordé au cours de la conférence, Barry indique que ce dossier tient à cœur les autorités de son pays. Et que le procès verra le jour avant la fin du premier trimestre 2017.
Oumar KONATE