Selon des informations concordantes en provenance de Tinzawaten dans la région de Kidal, l’armée malienne a repris le 26 septembre 2007 le contrôle de Tinzawaten que la bande d’Ibrahim Ag Bahanga contrôlait depuis el 27 août dernier. Le renversement de la situation au Nord n’est pas une surprise quand on sait que depuis la violation de la trêve le 14 septembre 2007, la bande d’Ibrahim Bahanga est esseulée. Le chef rebelle était pourchassé de partout sauf de l’Algérie.rn
D’un côté il fut encerclé par l’armée régulière, de l’autre côté sa légitimité fut contestée par la communauté Touarègue. L’un d’entre eux très influent dans la région de Gao et au sein de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Assarid Ag Imbarcaouane déclara dans l’Indépendant qu’on ne décrète pas une République sur Internet.
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Si les informations en provenance du front dans la région de Kidal se confirmaient le Mali retrouve peu à peu son unité et son intégrité mises en mal depuis les attaques du 26 et 27 août 2007 à Tédjérète et à Tinzawaten dans la région de Kidal au Nord. Le chef de file de cette rébellion s’appelle Ibrahim Ag Bahanga que d’aucuns qualifient de trafiquants d’armes et de drogue.
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Ces attaques ont été suivies d’une mission de bons offices entamée par un certain Iyad Ag Ghaly qui a obtenu la libération de quelques militaires maliens pris en otage par les rebelles et l’accalmie était revenue au front. Depuis le vendredi 14 septembre dernier, la trêve fut violée par Ibrahim Ag Bahanga.
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Entre-temps, l’armée malienne a renforcé ses positions dans la région de Kidal tandis que la communauté berbère dont est issu le rebelle Bahanga conteste la légitimité de ce dernier. Du coup, Ibrahim Ag Bahanga se trouve esseulé, banni par les siens et traqué par l’armée malienne.
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A la fin de la rébellion touareg en 1996 sous le règne du président Alpha Oumar Konaré, Ibrahim Ag Bahanga qui n’était qu’un simple soldat, intégra l’armée malienne avec le grade de sergent-chef. Quelques mois seulement après, la célébration de la “Flamme de la Paix” de mars 1996, il déserta de l’armée régulière pour la première fois. Le soldat déserteur se lance dans des revendications politiques. C’est ainsi qu’à la faveur de l’avènement de la décentralisation, il exigea à ce que son village natal de Tin-Essako à peine peuplé de 100 âmes soit érigé en chef-lieu de commune rurale.
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Pour cette fin, il prit en otage des soldats de l’armée régulière en 1999. Mais lorsque les plus hautes autorités politiques et militaires d’alors ont cédé au chantage de Bahanga, elles ont refusé qu’il réintègre l’armée régulière. Tin-Essako est même devenu par la suite une circonscription électorale. Et pourtant, Bahanga n’est pas satisfait. C’est lui qui a manipulé le lieutenant-colonel Hassane Fagaga à attaquer le 23 mai 2006 les garnisons de Kidal et Ménaka.
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Suite à une médiation algérienne, un accord a été conclu le 4 juillet 2006 à Alger entre les rebelles et le gouvernement malien. Entre-temps, le rebelle Ibrahim Ag Bahanga reconverti en civil se fait élire conseiller national au sein du Haut Conseil des Collectivités (équivalent du senat français). Même étant au sein de cette dernière née des institutions de la République du Mali, Bahanga était toujours animé d’un esprit de revanche et de défiance vis-à-vis de l’Etat malien.
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Il reprend les armes à nouveau en mai 2007 et réussit à convaincre une cinquantaine d’ex-rebelles à le suivre dans maquis de Tinzawaten. Le lieutenant-colonel felou Hassane Fafaga, le pion de Bahanga lui vient en renfort dans le maquis avec quelques militaires en août 2007.
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Les attaques surprises des 26 et 27 août dernier perpétrées par les rebelles se sont soldées par des prises d’otages et une dizaine de morts. En vue d’obtenir la libération des otages, Iyad Ag Ghaly, une autre figure de proue du mouvement rebelle dans les années 1990, aujourd’hui reconvertie dans la vie civile a reçu mission de jouer les bons offices. Il obtient la libération d’une demi-douzaine d’otages.
Selon certaines sources militaires, le rebelle Bahanga aurait demandé aux médiateurs (Iyad Ag Ghaly et au contrôleur de police Mamadou Diagouraga) de lui apporter 3 500 000 000 F CFA de rançon en échange de la libération de tous les otages. C’est à compte goutte que Bahanga libéra quelques otages. A-t-il reçu de l’argent ? En tout cas, ces derniers temps, le président du comité du suivi pour l’application de l’Accord d’Alger, Mahamadou Diagouraga a démenti qu’aucune rançon n’a été versée à Bahanga.
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Le transfert de fonds qui a eu lieu était destiné à alimenter la caisse du comité de suivi selon Diagouraga. L’autre revendication non moins importante des rebelles est le retrait de l’armée régulière des axes routiers sur lesquels ils mènent des trafics de tout genre : trafics de drogue et d’armes qui leur procurent des revenus colossaux. Cela équivaut à une scission du territoire, chose qu’aucun malien n’accepte pour l’instant. Est-ce la non satisfaction des ces deux principales revendications qui a provoqué la rupture de la trêve ?
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Le vendredi 14 septembre 2007 les positions gardées par l’armée régulière ont été attaquées par des éléments rebelles appartenant à Ibrahim Ag Bahanga. Cet acte marqua la rupture de la trêve constatée depuis l’entrée en jeu de la médiation de Iyad et Diagouraga.
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Comme si cela ne suffit pas, les mêmes éléments rebelles ont attaqué à une cinquantaine de kilomètres de Tinzawaten le dimanche 16 septembre 2007 une colonne de l’armée malienne qui engagea aussitôt la riposte. Selon un communiqué du ministère de la Défense et ses Anciens Combattants, sept éléments rebelles ont été tués au cours des combats, tandis qu’un soldat malien a rendu l’âme.
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La violation du cessez-le-feu du 14 septembre dernier a été suivi d’échanges de coups de feu entre l’armée et les rebelles. Ces attaques ont été soldées par la fuite des rebelles délogés par l’armée à Tinzawaten. Au sein de la communauté touarègue, des voix s’élèvent de plus de plus pour contester la légitimité de Bahanga.
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“Ibrahim Ag Bahanga n’a aucune légitimité historique. Il n’était qu’un simple soldat dans la rébellion”. “Il n’a jamais cru à la solution politique”, ont déclaré respectivement dans Jeune Afrique n°2435 un ancien cadre du Mouvement Populaire de l’Azawad et un ancien médiateur algérien.
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Sans pour autant renoncer à une solution négociée, l’armée malienne se prépare à la guerre. Les troupes sont en état d’alerte maximum dans la région de Kidal où il y a plus de militaires actuellement que de population civile.
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rn28 septembre 2007″