Le bandit en chef de la bande transfrontalière, qui fait actuellement parler de lui au Nord de notre pays, Ibrahim Ag Bahanga, se trouve depuis trois jours dans la capitale algérienne. Selon les informations qui nous sont parvenues, le seigneur de guerre serait là-bas pour l’ultime round des négociations, devant aboutir à la libération très prochaine des autres otages, qu’il détient quelque part à la frontière de l’Algérie.
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La démission de l’équipe Pinochet, la semaine dernière, avec la nomination d’un nouveau Premier Ministre en la personne de Modibo Sidibé, intervenue le vendredi dernier, dans une atmosphère d’impatience généralisée, avait tendance à reléguer au second plan cette autre situation préoccupante depuis le 26 Août. C’est vrai que depuis le début de ce mois saint de Ramadan, les deux parties sont convenues d’observer une trêve. Au paravent, des médiations menées dans un premier temps par l’ex-rebelle Iyad Ag Aghaly et dans un second temps par une délégation locale des dignitaires de la région de Kidal, conduite par le député de ladite localité l’honorable Alghabass Ag Intallah, avaient permis d’obtenir respectivement la libération d’une dizaine de blessés et de huit autres otages, cela après un raid de notre armée qui avait permis de libérer neuf soldats.
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Il faut dire que le décret de la trêve et les différentes libérations opérées par le criminel Bahanga, ce poseur de mines antipersonnel ayant tué plus d’une dizaine de ses semblables, sont intervenus dans un climat de forte pression que la communauté internationale a exercée sur les rebelles et sur son parrain algérien. Obnubilée par une guerre de positionnement géostratégique avec la Libye de Mouamar Khadafi autour du contrôle de la bande saharienne, l’Algérie, qui voyait d’un mauvais œil l’implantation du consulat Libyen à Kidal, a donc usé de toutes les manœuvres pour faire partir son rival libyen. Ce qui sera chose faite, avec le déclenchement de la rébellion le 23 mai 2006 à travers les attaques des camps de Kidal et de Ménaka par la fantomatique Alliance du 23 mai pour la Démocratie et le changement, dont le parrain n’est autre que la même Algérie. Cette thèse sera vite confirmée quand les rebelles vont exiger l’implication de ce pays dans le processus de négociations ayant abouti à la signature le 04 juillet de la même année des accords.
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Le Mali, dans sa hâte de trouver le commanditaire de l’insurrection, avait accusé la Libye, laquelle avait nié tout soutien à la rébellion.
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Mais ce démenti était-il suffisant pour blanchir le pays de Khadafi ? Pas évident, après l’arrestation d’un Tamasheck à Ségou, qui a fait des révélations fracassantes sur les implications de ce pays dans l’insurrection.
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En tout état de cause, en plus du soutien de la Libye, il faut dire que les bandits de Bahanga sont bien soutenus par l’Algérie, laquelle a refusé de ravitailler en vivres nos militaires en mission de guerre, ce qui a permis aux Etats-Unis de s’impliquer dans l’affaire, en volant à leur secours.
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C’est ce que la communauté internationale a compris en menant la pression sur le chef des insurgés, le sommant de libérer les otages, à travers un strict respect des accords d’Alger, qui restent le seul cadre valable de négociations. Selon nos sources, la pression devenait de plus en plus insupportable pour l’Algérie, laquelle a convoqué depuis maintenant trois jours le bandit chez lui pour lui tenir le langage de la vérité. Ce langage de vérité ne peut être autre que d’exiger la libération immédiate des otages. La situation est tellement sérieuse que l’ambassadeur de l’Algérie au Mali, Son Excellence Abdoul Karim Bokrillah a même été convoqué d’urgence pour les besoins de la cause. Ce dernier, qui est toujours à Alger avec Bahanga, reviendra sûrement avec la bonne nouvelle de la libération imminente des autres otages. En tout cas, c’est tout le bien que le Mali peut attendre d’un pays frontalier comme l’Algérie, qui doit épargner à notre pays de pâtir de la farouche rivalité qui l’oppose à la Libye, pour le contrôle du grand Sahara.
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Abdoulaye Diakité
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