Ibrahim Ag Bahanga, celui qui est considéré comme le plus irréductible des rebelles du Nord malien se trouverait actuellement dans la ville de Bamako. Selon nos sources qui sont formelles, même si elles ne peuvent nous indiquer l’endroit exact où se trouve le meneur des assauts meurtriers du 23 mai 2006 contre les camps miliaires, l’homme résiderait bel et bien dans la capitale nationale ce lundi 16 août 2010, au moment de notre bouclage, vers 15h. Et il serait présent sur les rives du Djoliba depuis au moins samedi matin.
Il serait arrivé à Bamako sur invitation spéciale des hautes autorités. Pour que son déplacement se passe en toute sécurité, c’est un avion spécial qui a été nolisé par l’Etat malien. Nos tentatives de vérification auprès de nos contacts habituels sont restées vaines.
D’autre part, plusieurs habitants de Bamako ont constaté une agitation militaire inhabituelle dans une résidence de Sénénikoro transformée en bunker depuis quelques semaines. Cette maison se trouve à quelques encablures de celle d’IBK et on dit qu’elle est la propriété de la famille Hampâté Bah. Ce n’est pas le capitaine Moussa Dadis Camara qui y habite mais des officiers américains et européens qui forment actuellement nos militaires dans le cadre de la lutte antiterroriste. Et le coordinateur de la lutte au niveau européen, Gilles de Kerchove est imprégné de la situation. La formation est pilotée par le Commandement africain du Pentagone et le général Amadou Baba Touré, nouveau « monsieur antiterroriste » de Koulouba suit le cours des événements.
Il semble que le Gouvernement malien qui vient de lancer son Programme intégré de lutte contre le terrorisme pourrait s’appuyer sur les ex-rebelles touareg intégrés à l’armée pour constituer l’ossature d’une brigade anti-terroriste (environ 2000 hommes). Faut-il y voir un lien avec la présence de Bahanga à Bamako ? Les ex-rebelles sont réputés les meilleurs connaisseurs du terrain et ils ont peu d’atomes crochus avec AQMI.
Est-ce don le début de la réhabilitation pour Bahanga ou la conclusion d’une réconciliation des braves ? Il est cependant bon de souligner qu’Ibrahim Ag Bahanga, malgré les qualificatifs peu élogieux du genre « bandit armé », « criminel », de la part des autorités, n’est ni accusé ni l’objet d’un mandat d’arrêt et n’a été reconnu coupable de quoi que ce soit. Il a donc parfaitement le droit de se retrouver à Bamako et d’y circuler. Vraie ou simple intoxication des services pour tester la réaction des Maliens en attendant l’organisation d’un coup fourré, Bahanga à Bamako, c’est franchement énorme !
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