L’Azawad que le MNLA attribue comme la zone géographique de l’ensemble des régions du Nord n’est qu’en réalité un espace 300 km² entre Tombouctou et Arawane et appartenant aux bergers arabes. Selon André Bourgeot, Anthropologue, Directeur de Recherche Emérite au Centre National de Recherche Scientifique et bon connaisseur du Mali en général et son nord en particulier, l’Azawad que proclame le groupe raciste et indépendantiste, MNLA n’est qu’un espace de 300km², compris entre Tombouctou et Arawane et occupé par des nomades arabes. Et ne saurait en aucun cas ni historiquement ni géographiquement concerner l’ensemble des régions du nord.
Depuis janvier 2012, ce mouvement en collaboration avec des narcotrafiquants mène une vie d’instabilité dans le seul but de satisfaire son rêve de partition en attribuant cette appellation Azawad aux 3 régions du nord pour réclamer l’indépendance de cette partie ou son autonomie. Si historiquement et géographiquement cela s’avère infondé, dans la réalité des choses aussi, ce mouvement n’est pas légitime compte tenu de son rejet par l’écrasante majorité des populations de cette partie du pays. Cela, à travers des manifestations très hostiles pour contester sa légitimité. A titre d’exemples, les grandes manifestations de Gao et Tombouctou recensement, celle organisée contre la MINUSMA pour protester contre la position de cette force ONUSIENNE en faveur du MNLA contre le groupe d’Auto défense, GATIA. Une manifestation qui a été violemment opprimée par la MINUSMA entrainant des morts et des blessés. Ont peut noter la position du Collectif des Ressortissants du Nord (COREN) qui s’oppose à toute forme d’autonomie du nord. D’où sa récente déclaration contre l’accord de paix, signé entre l’Etat et les groupes armés, excepté le MNLA qui a refusé de parapher.
Modibo Dolo
Opportunistes
De mon humble point de vue, cette appellation AZAWAD qui apparait dans le texte de l’Accord d’Alger est une tentative de donner un contenu historique et politique au paradigme Azawad des touaregs rebelles maliens pour répondre à cette question “définition du statut politique de l’Azawad”, question lancinante qui est dans le texte du projet d’Accord de Ouaga.
Le paradigme Azawad pourrait se voir comme une acceptation du fait touareg bédouin/nomade transversal dans l’espace saharo-sahélien. En effet, les socités/communautés touarègues et mauresques nomades, bien que faibles en nombre par rapport aux sonraïs majoritaires, sont essaimées dans les trois régions tel que l’on peut les appeler globalement “kel azawad/azawad-boro” (ceux de l’Azawad) pour remplacer les appelations traditionnelles “kel adjama/gandji-boro” (ceux du dehors/de la brousse).
Dans ce cas de figure, AZAWAD serait considéré comme un espace “territorialisé bédouin touareg” – “akal n’anagh” (notre pays, en Tamacheq) – internalisé par les touaregs mais aussi reconnu par les autres; un nouveau référent identitaire politique est ainsi trouvé pour répondre à la question “définition du statut de l’Azawad”.
J’attends de cette nouveauté qu’elle renforce les rapports “nomades-sédentaires”, traditionnellement “symbiotiques” dans un espace “partagé” selon tous les canons mémoriels.
Sincèrement
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