Trois jours de vive tension dans la cité des 333 Saints. Non contents de voir atterrir dans la ville des ” intrus ” pour diriger leur Conseil régional, les éléments du Conseil pour la Justice dans l’Azawad, CJA, organisent la résistance. A leur tête le colonel Abbass. Une forte armada, 30 pick up lourdement armés et près de 600 hommes, bloque toutes les issues. Aux dernières nouvelles, des renforts de l’Armée nationale sont arrivés sur place dans la journée du samedi. Les deux camps frôlent l’affrontement.
Le gouvernement tente une dernière médiation.
Les autorités intérimaires de Tombouctou devront être installées le lundi 6 mars 2017, ainsi en avaient décidé les plus hautes autorités du pays. Après l’humiliation subie à Kidal, et le compromis obtenu à Gao, tous les regards se dirigeaient vers la région de Tombouctou. A Ménaka, on le sait, ce fut une vraie fête nationale. Car, apparemment, les populations se reconnaissaient en leurs autorités intérimaires.
Tel un aveugle dans les rues du Dabanani, le pouvoir a donc cru pouvoir avancer dans la Cité des 333 Saints, la ville de Tombouctou, de déporter le Gouverneur sortant de Kidal pour la région de Tombouctou, mais aussi et surtout il semble s’entêter à parachuter des individus ne reflétant pas la volonté populaire locale.
C’est pourquoi une vive tension règne tout autour de la ville depuis vendredi dernier.
Près de sis cent (600) éléments d’un groupe armé, le conseil pour la Justice dans l’azawad (CJA), bloquent toutes les issues de la ville. Ils auraient avec eux une trentaine de véhicules de type pick up lourdement armés. A leur tête, encore un militaire déserteur du nom de colonel Abbass.
Si à Gao un compromis avait permis aux divers groupes armés de la région de se partager le gâteau, à Tombouctou, les choses ne seraient pas faciles. Le CJA exige sa participation pleine et entière dans tout le processus des actions concernant la région. En un mot, les responsables du CJA voudraient faire partie desdites autorités intérimaires. Faute de quoi ils opposent une fin de non – recevoir à toute installation.
Comme d’habitude, les forces onusiennes et françaises jouent les lapins. Quand à l’Armée nationale, elle a envoyé des renforts importants dans la ville, le samedi 4 mars. Irait – on vers un affrontement fratricide ?
En tentant de bouter dehors le colonel Abbass et ses hommes, n’y aurait – il pas de victimes collatérales ? Le cas échéant, tout comme en 2014 à Kidal, l’Armée nationale n’y laisserait – elle pas de plumes ? De toutes les façons, les plus hautes autorités font toujours la part belle aux terroristes. Aux dernières nouvelles, l’on apprend que le gouvernement aurait proposé d’inclure le CJA dans les différentes commissions de travail. Pour le moment, refus catégorique du colonel Abbass.
B. KONÉ
LA LUTTE CONTRE LES TERRORISTES COMMENCE PAR LE CJA DE AZAROC
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