Après avoir accepté toutes les concessions avec les rebelles, le pouvoir fait face à son destin. Réussir ou périr dépend de l’imposition et l’installation du nouveau gouverneur pour Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach.
Le Mali est à la croisée des chemins. Il doit avoir son destin en mains. Alors, à IBK de se mettre au diapason.
En acceptant les assises à Alger jusqu’à la signature de l’accord, IBK a surpris plus d’un. Impatient et très rattaché à la patrie, il a tout fait pour sauver les meubles. Pour l’application de cet accord, malgré sa volonté, les rebelles ont joué leur jeu favori, le volte-face. Il resté humble et serein afin de pouvoir obtenir gain de cause. Alors, après tout ce tintamarre, il ne doit plus se plier à quoi que ce soit. Sinon, ce serait une descente en enfer. Il ne pourra arrêter la partition du Mali. Donc, face au refus de la CMA, il se doit d’opposer un niet catégorique. Il s’agit d’exiger l’installation comme gouverneur à Kidal de Sidi Mohamed Ag Ichrach.
Puisque ce samedi 18 février, selon France24, l’installation du président de l’autorité intérimaire régionale a été annulée après que les ex-rebelles de la CMA ont changé d’avis. Coup de théâtre au Mali, indique la chaine TV. L’installation fortement symbolique du nouveau président de l’autorité intérimaire de la région de Kidal, prévue samedi 18 février à Kidal, a été annulée à la dernière minute. Dans le bastion de l’ex-rébellion, les membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui contrôlent la région du Nord-Est, ont changé d’avis.
À l’aéroport de Bamako, les dignitaires maliens, les ambassadeurs et représentants de l’ONU et de la communauté internationale étaient prêts à embarquer pour Kidal quand la nouvelle est tombée. Un organisateur explique que le drapeau du Mali était dans les bagages, prêt à être hissé de nouveau sur la ville rebelle.
Mais après une réunion de crise dans les salons VIP de l’aéroport, la délégation a annoncé l’annulation de l’évènement. Une nouvelle réunion doit avoir lieu dans l’après-midi en présence des groupes armés de la CMA et de la Plateforme pro-Bamako.
Après un an et demi de retard dans les nominations des autorités intérimaires régionales, c’est un signal extrêmement négatif qu’envoient les ex-rebelles, déplore un membre de la médiation internationale. “Comment voulez-vous avancer avec des interlocuteurs comme ceux-là ?”, lâche une autre membre de la délégation.
Rétablir l’autorité de l’État
Les conseils régionaux intérimaires, dont les présidents récemment nommés sont issus du gouvernement, de la CMA et de la Plateforme pro-Bamako, doivent rétablir l’autorité de l’État et préparer les élections, par la population, d’Assemblées dotées de pouvoirs importants.
L’implication des mouvements armés, signataires des accords de paix d’Alger de 2015, a une portée fortement symbolique.
Et la voie semblait libre pour l’investiture de Hassan Ag Fagaga, membre de la CMA, désigné mercredi 15 février unanimement par les membres signataires de l’accord d’Alger.
Mais un décret du conseil des ministres, publié tard vendredi soir, a changé la donne : le gouvernement malien, sous la pression du groupe armé de la Plateforme, a également nommé un nouveau gouverneur pour Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach. Une décision tardive qui n’a pas plu aux ex-rebelles, qui ont donc décidé de boycotter l’investiture de ce matin.
En effet, au moment où nous mettions sous presse, rien n’avait été filtré de l’entrevue entre les différents protagonistes. Mais, une chose est claire, IBK en reculant perd totalement sa crédibilité et l’Etat va en pâtir. Nous estimons donc que c’est sa dernière cartouche pour unifier sa patrie. Tout doit donc être mis en exergue pour que cette installation se fasse. Il y va de l’avenir de notre pays.
B. DABO