Autonomie de Kidal : IBK va-t-il céder ?

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Gouvernorat de Kidal
Gouvernorat de Kidal

Jamais de mémoire de Malien, la menace sur l’unité et la partition du pays n’a atteint cette proportion. Tous les signaux indiquent clairement l’éloignement de Kidal de la République. Et on s’interroge sur les capacités du chef de l’Etat à pouvoir remettre l’Adrar des Ifoghas dans le giron de la République.

En janvier 2011, tous les Maliens se souviennent du blocus imposé à nos forces armées et de sécurité pour ne pas réoccuper Kidal à l’instar des régions de Gao et de Tombouctou. Kidal venait d’avoir, dans les faits, un statut particulier. C’était probablement l’accomplissent d’une promesse de longue date de la France à des irrédentistes Touaregs. Les Maliens viennent d’être piégés par leur « sauveur » contre une occupation djihadiste. Le peuple avait cru à la France de Hollande. Qui, visiblement, n’est pas différente de celle de Sarkozy.

Aussi, le retour de l’Algérie comme chef de file de la médiation internationale dans le règlement de la crise malienne était un autre signe annonciateur du complot ourdi contre la République. La CEDEAO avait tenté de sauver notre pays d’une éventuelle partition, mais la France et l’Algérie auraient fait pression sur IBK pour que l’Algérie reprenne la médiation et « impose » son diktat à notre pays. Les déclarations menaçantes de son chef de la diplomatie cachent très peu la volonté de ce pays voisin d’offrir à ses protégés (Mnla-Hcua-Ançardine) la région de Kidal dont ils vont pouvoir disposer à leur guise. Et faciliter la circulation des djihadistes et narcotrafiquants algériens dans le désert Kidalois.

Enfin, suite aux évènements de Tabankort, la Minusma a même signé un protocole de zone temporaire de sécurité avec le Mnla sans prendre la peine de consulter le gouvernement malien. Alors qu’elle est censée venir appuyer ce dernier à reconquérir l’intégralité de son territoire et à protéger les populations maliennes (de Kayes à Kidal). Voilà que la Minusma, du jour au lendemain, s’offre de nouvelles missions et décide de reconnaître la paternité d’une des régions du Mali à un groupe armé, notamment le Mnla. D’où lui vient cette nouvelle mission ? La France et l’Algérie ne sont probablement pas étrangères à cette nouvelle donne. Alors, il faut le dire haut et fort, la menace d’une partition du Mali est bien réelle. Elle n’a jamais été aussi réelle.

 

Quatre rébellions…

De l’indépendance à maintenant, notre pays a connu quatre rebellions. Qui ont été gérées par différents présidents du Mali. Aucun d’eux n’a laissé le risque de partition atteindre ce niveau.

Le Président Modibo Keïta et ses braves officiers ont maté la rébellion de 1963 et assuré la sécurité des citoyens maliens.

En 1990, Moussa Traoré n’a pas donné l’occasion aux mouvements armés la possibilité d’occuper un centimètre carré du territoire national jusqu’à sa destitution. Et ses successeurs (Amadou Toumani Touré et Alpha Oumar Konaré) ont œuvré à la signature d’un accord qui sauva l’intégrité du territoire national et permet le retour à la paix. Une autre rébellion se déclencha en mai 2006, mais les qualités de négociateur du président Amadou Toumani Touré prennent le dessus sur les velléités du groupe d’Ibrahim Ag Bahanga, qui n’a pas franchi les limites de la ville de Kidal.

Enfin, en 2012, il a fallu un coup d’Etat irresponsable et irréfléchi pour que des groupes armés appuyés par des djihadistes occupent, pour la première fois, un chef-lieu de région et par la suite trois régions de notre pays. Et l’intervention de la France, le 11 janvier 2013, a permis de libérer les régions occupées du nord du Mali. Une transition s’installe à la tête du Mali et parvient malgré tout à organiser des élections présidentielles et législatives sur l’ensemble du territoire national.

Le président de la Transition, Dioncounda Traoré, a pu réaliser cette prouesse grâce à la CEDEAO. Qui avait fait de l’unité du Mali une condition sine qanun de la négociation avec les groupes armés. Ces derniers n’ont eu d’autres choix que d’attraper la perche tendue par les autorités maliennes d’alors et la communauté internationale pour leur réintégration dans le Mali « Un et Indivisible ». Qu’est devenue cette ligne rouge que tous les groupes armés ont décidé de ne pas franchir dans l’accord de Ouaga? Les Maliens ne comprennent plus ce revirement des groupes armés sur ces questions « d’autonomie » bannies par les Nations Unies, l’Union Africaine, la CEDEAO et le peuple malien.

La seule explication plausible, c’est que le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, subit une pression permanente d’Alger et de Paris. Qui veulent le pousser à signer à tout prix un accord, y compris celui accordant une autonomie à Kidal. Et malheureusement pour nos compatriotes, le risque est très grand. Car Ibrahim Boubacar Keïta a du mal à résister à la pression de Hollande et de Bouteflika. Qui ne se rappelle pas de la libération de Wadoussène, ce criminel qui a commis son forfait jusque dans la prison centrale de Bamako, a été élargi au mépris des lois de la République et au détriment des victimes. Les Maliens ont beau crier à l’injustice, le chef de l’Etat n’a trouvé autre façon de les consoler qu’en les faisant une promesse qu’il ne pourra jamais honorer : celle de « rattraper un jour Wadoussène et le mettre à la disposition de la justice ».

Aussi, des manifestants maliens ont été violentés et assassinés par des forces de la Minusma, le 17 janvier dernier à Gao, sans que le président de la République ne puisse exiger le départ et la sanction de ces forces de la Minusma. Alors, l’opinion s’interroge sur l’attitude qu’adoptera le président face à l’imminence d’un accord qui consacre la partition du Mali. Et se demande si IBK va (encore) céder à la pression française et algérienne.

Idrissa Maïga

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20 COMMENTAIRES

  1. Une chose est sure,
    Une partie ne pourra avoir satisfaction totale que par les armes, en un mot la guerre,
    donc si on veut éviter cette guerre, les parties prenantes doivent avoir un certain niveau de satisfaction;
    mais tout cela est la faute à nous tous,
    car ces régions ont été délibérément abandonné par les pouvoirs et les militaires au vu et su de nous tous;
    les militaires considéraient la région de Kidal comme un pénitencier ou pour punir les militaires ont les envoyaient dans ces régions pour servir.
    quelles manquent de réalisme.

  2. Pour ma part, la défense de l’intégrité incombe en premier lieu à l’armée qui a comme chef suprême le Président de la République. Cela dit, tout le monde sait la pression que les occidentaux exercent sur nos dirigeants pour les amener à prendre certaines décisions malgré eux (libération de terroristes contre leurs ressortissants enlevés. signature de certains accords – de défense par exemples – , etc). Donc devant le danger de partition de notre pays et sachant que le chef de l’état peut être objet d’influence et de pression, il revient au PEUPLE de se lever et de dire NON en montrant qu’il est PRÊT A TOUT pour sauver son honneur et l’intégrité de son territoire. Sinon comment comprendre qu’on parle de diviser le pays en 2 par le fait de quelques énergumènes (150 au plus) qui passent le clair de leur temps dans les hôtels au Burkina et en Europe? Tout simplement parce que le peuple malien est resté assis, les bras croisés en véritables spectateurs de sont sort qu’on est entrain de sceller.

  3. Je suis desole mais malgre mes critiques envers ladji bourama woloni , le boss n’a jamais dit ni parle de ceder quoique se soit. Il a toujours affirme qu’aucun cm ni mm ne sera ceder et il a toujours ete clair face a cela malgre tout.
    Nous avons en face de Nous une negociation concernant une decentralisation poussee, plus de responsabilites aux collectivites et aux regions. Et pas question du terme PRESIDENTS DE REGIONS, cela est tres dangeureux et tres risque. Je peux comprendre cela quand vous nous parachutez ce terme mais ne Nous ecrivez des conneries de pretendus est ce que ladji va… ou il a… ou il est….
    Soyez credibles et responsables mr Idrissa Maiga et surtout, surtout sincere et honnete.
    La table est mise pour tout el monde depuis longtemps c’est maintenant ou jamais que chacun et chacune jette ses cartes pour l’UNITE SACREE DU MALI.

  4. Le President de la Republique n’a pas la competence de ceder une partie du territoire national a une quelconque Autorite exterieure ou a une rebellion qui reclamerait une independence ou une autonomie exterieure.S’il s’arroge ce droit,il commettrait un acte de haute trahison et l’Armee ,gardienne de la Constitution ,devrait le deposer sine die.Le President IBK le sait bien.Il s’est exprime tres clairement a l’Union Europeenne et a l’Union Africaine a ce sujet.Quant a la MINUSMA ,s’il elle s’arroge des privileges qu’elle n’a pas ,celui de bafouer la souverainete nationale,elle doit etre remerciee sans attendre la fin de son Accord,pour violation grave de l’Accord signe.Ce probleme devrait etre discute au niveau de Chefs d’Etat de L’Union Africaine et une formule de renforcement de la defence nationale du Mali devrait etre recherchée pour garantir l’integrite territoriale du Mali.Sinon, c’est le moment pour le Mali de chercher des allies surs pour preserver sa souverainete.Aucune concession ne doit etre faite aux rebelles car ils n’ont aucun cas a defendre.Nous saluons ceux qui renoncent a la rebellion pour donner la voie libre a la paix.Un Etat peu developpe comme le Mali presente des insuffisantes de toute sorte.Mais le Gouvernement Malien, et le Peuple Malien ont de tout temps rejete le racisme,la discrimination basee sur la couleur,la region et meme sur la religion.Fermer les yeux sur ces realites,c’est rejecter la verite,et rechercher la violence ,la souffrance des pauvres,des demunis.Quand on est tranquille avec sa conscience,on ne recule pas .Reculer n’est pas un trait de caractere d’un CHEF du Mali.

    • PERSONNE NE PARLE DE CEDER UNE QUELCONQUE PORTION DU TERRITOIRE MALIEN! LE PRESIDENT IBK N’A JAMAIS PARLE’ DE CEDER UNE QUELCONQUE PARTIE DU MALI!SI NOUS ANALYSONS SON DISCOURS, NOUS CONSTATERONS QU’IL N’EST MEME PAS POUR L’AUTONOMIE DE GESTION QUE JE DEFENDS ICI!!!!!
      NOUS PARLONS PLUTOT D’UN PARTAGE DU POUVOIR ENTRE LE GOUVERNEMENT NATIONAL MALIEN BASE’ A’ BAMAKO ET LES REGIONS DE NOTRE FASO!!!!!
      SOYONS INTELLECTUELLEMENT HONNETES ET NE FAISONS PAS DIRE AUX GENS CE QU’ILS N’ONT PAS DIT!!!!!
      LA METHODE QUE NOUS UTILISONS DEPUIS 54 ANS A DEMONTRE’ SES NOMBREUSES FAIBLESSES! SI NOUS VOULONS SORTIR DEFINITIVEMENT DE L’IMPASSE POUR AVANCER, NOUS SOMMES OBLIGE’S D’ESSAYER DE NOUVELLES METHODES!
      IL FAUT ABSOLUMENT PERMETTRE AUX POPULATIONS DES REGIONS D’ELIRE LEURS DIRIGEANTS ET GERER DIRECTEMENT LEURS AFFAIRES DANS LE CADRE D’UN MALI UNI, FORT ET DEVELOPPE’!!!!

  5. Mes frères bjr il ya un sondage au mois de janvier au Mali 60% des maliens font confiance à IBK donc laisser le faire son travail kidal n’aura jamais d’autonomie merci.

  6. LE FAIT DE PERMETTRE AUX MALIENNES ET AUX MALIENS DE GERER LEURS PROPRES AFFAIRES DANS LE CADRE D’UN MALI UNI, FORT ET RESPECTE’ NE SIGNIFIE POINT QUE NOUS NOUS DIRIGEONS VERS UNE PARTITION DE NOTRE FASO!!!!
    JE CONSEILLE VIVEMENT AU PRESIDENT IBK ET AU PM MODIBO ET AUX AUTRES DIRIGEANTS MALIENS DE SIGNER TOUT CE QUI SORTIRA DES NEGOCIATIONS D’ALGER TANT QU’IL NE PORTE PAS ATTEINTE A’ L’UNITE’ ET L’INTEGRITE’ TERRITORIALE DU MALI!!! N’AYONS ABSOLUMENT PAS PEUR DE LAISSER NOS FRERES ET NOS SOEURS DU NORD ETRE CONFRONTE’S A’ LA GESTION DU POUVOIR!!!! S’ILS ONT DES MEILLEURES SOLUTIONS POUR LUTTER CONTRE LE TERRORISME ET LE COMMERCE DE LA COCAINE, DONNONS LEUR L’OPPORTUNITE’ DE DEMONTRER CE DONT ILS SONT CAPABLES!!!!

  7. Nous on ne voit que des citations dans cet article,mais quels sont les contenus réels qui expliquent la partition du pays?Ou quelles sont les parties du document expliquant la partition du mali?

    Il ne s’agit pas de relater les événements qui se sont déroulés suite à cette crise pour justifier une éventuelle autonomie ou de partition.

  8. Sam ou quand on ne sait pas on se tait. Tu prétends faussement que ce sont les accords d’Alger de 2006 qui nous falli perdre Kidal? Dis-moi en quoi ?
    En plus, je t’informe à partir de ce jour que ATT avait bel et bien accueilli des revenants de la Libye mais pas tous. Il s’agit du premier groupe qui actuellement s’appelle Le GATIA et fait ta fierté. Ce même groupe avait été amené au Niger par Gamou. Et les 50 millions dont vous parlez n’ont été remis qu’à ces mêmes que tu appelles le GATIA d’aujourd’hui.
    L’info c’est gratuit Waklas

    • @Zinzinsoldat
      Les accords d’ALger 2006 prévoyaient la “démilitarisation du nord”.Vrai ou Faux?Si on enlève les militaires d’une zone, qu’est ce qui va empêcher l’anarchie de s’y installer?Votre ATT n’est pas clair dans l’affaire puisque le président de la république dispose de moyens adéquats et de pleins d’autres avantages (logement-voiture de commandement….)!Mais quand les 2/3 du pays sont occupés sous ta présidence aussi, tu dois repondre devant le peuple! 😉

  9. Je veux ce Mali ! Ce Mali de toi et de moi, loin des des intérêts personnels de toi et de moi !
    Je veux ce Mali Unique, unique comme mon corps et mon âme pour faire moi! Oui comme toi, je veux ce Mali ou le chat affamé caresse les petits de la souris et NON ce Mali ou la souris est toujours en quête d’un trou pour y cacher ses petits!
    Et toi ? Moi, je veux ce Mali qui me parle de pas Kayes Kassoké et Maneka,
    de Koulikoro qui me parle pas sarakol ou de soninké,
    de Sikasso qui me parle pas de Sénoufous ou de Minianka,
    de Ségou qui me parle pas de Bambara! ou bobo,
    de Mopri qui me parle pas de Bozos ou dogono,
    De Gao qui me parle pas de Sonrhoi ou de Bellah,
    de Tombouctou qui me parle pas d’arabes ou de sonrhai et,
    de Kidal qui me parle pas de tamacheq ou de touaregs
    MAIS DU MALI DES MALIENS FRÈRES ET SŒURS EN TOUT ET POUR TOUT ,
    MAIS DU MALI DES MALIENS OUVERTS AU MONDE ENTIER POUR LES DONNER SA DIFINITION
    DE M = Modelé, A = Africain, L = Liberté des I = idées,
    Des idées quelles soient ethniques, religieuses, culturelles, politiques, toutes formes d’idées sans nous divisées ous conduisant au déchirement pour n’etre que la honte du monde;
    Non, je ne veux pas ce Mali de la risée du monde
    Adama SIDIBE, UN MALIEN COMME TOI

  10. NON kidal ne sera jamais autonomme ; c’est les prémisses d’une guerre civile annoncée pour le Nord et voulue par la france

  11. Vous cherchez loin les origines de cette crise du nord.Les accords d’Alger de 2006 et l’entrée massive au Mali d’ex-combattants libyens ordonnée par ATT voilà les raisons qui nous ont failli faire perdre Kidal.Le coup d’état de Sanogo (qui n’a été au pouvoir que pendant 2 petites semaines, avant de remettre les rênes à Dionkounda) n’a eu pratiquement aucune incidence sur l’affaire si on veut parler honnêtement.Kidal étant une zone réputée riche en pétrole et gaz, on verra si IBK va accepter de l’abandonner à la demande de l’Algérie ou de la France.Et s’il le faisait, ce ne serait pas la fin de la crise puisqu’après lui IBK, le peuple malien remettra en cause ces accords jusqu’à ce que Kidal revienne dans le giron du Mali au même titre que Kayes ou Mopti…même s’il faut faire la reconquête par les armes.

    • Si l’état islamique entre en jeu en envahissant toute cette région du sahel il n’y aura plus ni kidal ni mali car ce ne sera que le chaos puisque le mnla ne fera pas le poids sans parler des autres djihadistes, ils se feront berner comme avec aqmi en 2012 losrqu’il a envahi le nord.

  12. Le choix de IBK a été une déception totale pour peuple malien. Il va falloir que le même peuple prend ses responsabilités face la cette situation de partition du Pays. La situation des indépendantistes Corse a t-il été réglé? Que les impérialistes Français nous laisse en paix.

    • AU CONTRAIRE SON CHOIX A ÉTÉ UN SAUVETAGE DE L4EXISTENCE MÊME DU MALI,LA FRANCE A TOUJOURS IMPOSE SA VOLONTÉ EN AFRIQUE,LEQUEL DES HOMMES POLITIQUES A LE COURAGE DE MENER UN BRAS DE FER CONTRE LA FRANCE

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