Au nom de l’intérêt supérieur de la nation : ATT peut rediscuter certaines clauses des accords d’Alger

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«Les accords d’Alger ne sont ni la Bible, ni le Coran, encore moins la Tora. Ces accords peuvent être violés ou remis en cause par une partie qui pense qu’ils ne font pas son affaire. Sur le plan international, il y a eu plus de 5 000 traités et accords sur lesquels plus de 1 500 n’ont jamais été respectés ni appliqués. Il est loisible au président de la République, après tant de tempête de rediscuter certaines clauses de ces accords dans la mesure où les déserteurs ont eu aussi le temps d’avoir les réactions du peuple dans son ensemble.
Aujourd’hui au Mali des grands débats ont pris la place partout dans les «grins» dans les salons, au sein des partis politiques autour d’une question fondamentale. Comment sauvegarder la paix et la quiétude des populations dans notre pays plus particulièrement au Nord ? Aujourd’hui, il ne s’agit point de lutte idéologique entre pro-ATT ou anti-ATT.

En effet, le débat autour des Accords d’Alger a fait couler tant de salive et continuera, sans nul doute, à faire couler encore beaucoup d’encre.

C’est pourquoi, je m’efforcerai, de façon simpliste, sans aller chercher en Tchétchénie le cas de Chamil Bassaïev ni de Ken Saro-Wiwa au Nigeria ou de la validité de l’Accord, des démonstrations qui ne sont plus d’actualité. Avec la publication dans le journal officiel et de l’adhésion de la majorité des députés à l’accord d’Alger. Je ne saurais ne pas en parler tout simplement  parce que je suis un cadre, mais aussi un homme politique convaincu des possibilités de la consolidation de la démocratie dans mon pays 
L’une des caractéristiques de la culture malienne est la passion et je suis d’accord avec Hegel que sans la passion nul ne peut parvenir au but que l’on s’est assigné. Mais cette passion doit être constructive.

Quand je reviens à cet accord d’Alger, je dis tout simplement que ces crapules, voyous à la gâchette facile ont abusé de la confiance de Alpha et de ATT. Ni l’un ni l’autre n’ont pas compris sitôt que pour l’intérêt supérieur de la Nation et pour la Sécurité de l’Etat, ces bandits devraient être liquidés depuis fort longtemps.

Lao Tseu disait : «Arrêtez le mal avant qu’il n’existe ; calmez le désordre avant qu’il n’éclate». La raison d’Etat est au-dessus de tous pour que règnent la paix et la quiétude garant d’un développement durable.

Dans tous les cas l’Accord est signé. Chercher, dès lors, à savoir comment et  par qui il a été signé, n’est pas à mon avis, une démarche pertinente. Il a été signé sur instruction du Président de la République, c’est pourquoi je demande à tous ces patriotes qui ne sont pas mus par d’autres desseins que celui d’aller de l’avant que le vin étant tiré que faut-il faire ?

Il faut, je pense qu’au lieu de dire qu’il ne fallait pas, dire plutôt que je propose telle rubrique à la place de celle-là. Je crois que c’est beaucoup plus positif.  «Dureté et rigidité sont compagnons de la mort. Fragilité et souplesse sont compagnons de la vie».
Un Accord c’est quoi ? C’est une entente de deux ou plusieurs groupes belligérants autour d’un certain nombre de points que chacun s’engage à respecter ou exécuter.

Mais cet Accord ou ce Traité même au niveau international reste ce qu’il est, je veux dire qu’il n’est ni la Bible ni le Coran, ni la Tora. Cet Accord ou Traité peut être violé ou remise en cause par une partie qui pense qu’il ne fait plus son affaire. 
Au niveau international, il y a eu plus de 5 000 Traités et Accords, mais plus de 1 500 n’ont jamais été respectés ni appliqués. Alors, moi je ne vois pas pourquoi tout ce bruit !

De façon générale, ce tollé aura servi à  mettre en évidence deux choses très fondamentales :
1- Ces voyous armés auront compris que le peuple malien est fatigué de supporter des fainéants qui pensent que les autres doivent travailler pour eux. Les Maliens sont lassés d’une situation à rebondissements. 

2- Les autorités auront compris que le peuple reste vigilant quant à la prise de certaines décisions sensibles.
Et le plus heureux doit être le Président de la République qui a désormais un atout majeur. L’avenir permet au Président, après tant de tempête, de rediscuter certaines clauses de cet Accord dans la mesure ou les déserteurs ont eu le temps d’écouter aussi les réactions du peuple dans son ensemble sans démagogie par rapport à l’Accord.
Par contre, je ne suis pas d’avis avec ceux qui veulent en découdre, coûte que coûte, avec ces déserteurs pour les raisons suivantes :
 
1- Aujourd’hui dans la sous-région tous les foyers de tension sont éteints en Sierra Léone, au Libéria et tout près de chez nos voisins Ivoiriens. Les mercenaires qui ne vivent que de Kalachnikov dont le sifflement des balles les amuse n’attendent qu’un front s’ouvre pour venir prêter leurs services.

2- Ces déserteurs se sont retirés avec tout l’armement et des armes de pointes qu’ils savent bien manier.

3- Dans la tactique militaire, la position de l’adversaire est très importante, ces déserteurs se sont retranchés en un lieu où ils peuvent nuire pendant longtemps. Or, ce genre de combat doit être éclair pour éviter des ramifications qu’il peut engendrer.

4- Le Mali, à l’instar de beaucoup de pays de la sous-région, ne contrôle pas le tiers de sa frontière pour mener à bien un tel combat s’il doit durer, car il ne faut jamais sous-estimer un adversaire.

5- Ces déserteurs connaissent bien le terrain, un autre facteur non moins important. Pour preuve, prenez les exemples des Etats-Unis en Irak et au Vietnam.
Malgré tout le matériel sophistiqué et de celui plus récent d’Israël contre le Hezbollah. Alors  soyons prudents !
 
6- Ce qui est offusquant et que tout citoyen doit condamner, c’est le tintamarre fait autour de l’Accord. Ce qui participe à de la pure démagogie et d’un comportement infantile de certains qui ne manquent aucune occasion pour faire du bruit.
A présent que légalement les accords s’imposent par la loi, il faut chercher à positiver ce qui est à la portée de l’Etat dans la mise en application de ce traité tout en disant la vérité à ces voyous.

Aucun Malien ne peut se prévaloir d’être Malien plus qu’un autre, nous partageons le même espace le même temps et quelle que soit notre responsabilité, où que nous soyons. Nous sommes tous attachés à notre pays, à notre patrie et à notre terroir. 
C’est pourquoi, il faut éviter de donner des leçons et rester gentleman en se disant qu’il est plus facile de parler dans un salon, dans un «grin» que quand on a un couteau à la gorge.

Quand on gère un Etat on est en demeure de tenir compte de plusieurs paramètres que le citoyen Lambda ne saurait savoir ni comprendre.

Quant à moi, je marque plutôt ma disponibilité totale à m’inscrire parmi les premiers réservistes prêts à monter au front si jamais les autorités prenaient la décision de sévir contre ces voyous armés au nom de l’intérêt supérieur de la Nation.                   

Cheick Mohamed THIAM , Sociologue

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