Au Mali, Paris compte sur l’ONU

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité une résolution autorisant le déploiement d'une force internationale au Mali.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi à l’unanimité une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali.

Prévu en juillet, le passage sous drapeau onusien du dispositif militaire déployé au Mali ne signifie pas un retrait des troupes françaises. Paris veut continuer à jouer un rôle opérationnel et stratégique de premier plan.

«Juillet pourrait voir le transfert de la Mission internationale de stabilisation du Mali (Misma) vers la mission de stabilisation de l’ONU. » Calendrier confirmé samedi, à Bamako, par Edmond ­Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations unies. Paris espère voir voter une résolution du Conseil de sécurité en ce sens dès le mois d’avril.

Le passage sous drapeau onusien du dispositif militaire aujourd’hui déployé au Mali ne signifie pourtant pas un retrait des troupes françaises, confrontées, dans le nord du pays, à une résistance des groupes islamistes armés. « La France a dit qu’elle serait sur le terrain le temps nécessaire, et s’il y a encore du travail à faire, elles continueront de le faire », a d’ailleurs affirmé le représentant de l’ONU, en précisant que le déploiement de la mission onusienne se ferait « en coordination avec les forces françaises ». Le 6 mars, François Hollande lui-même relativisait la perspective d’un retrait rapide des forces françaises, évoquant une « diminution du nombre de soldats » français « à partir du mois d’avril ». En fait, tout se passe comme si la France, presque seule en première ligne, cherchait à se défaire du lourd fardeau financier de cette guerre, tout en continuant à jouer un rôle opérationnel de premier plan. La transformation de la Misma en force onusienne permettrait une prise en charge financière par les Nations unies, au moment même où les ciseaux de l’austérité budgétaire menacent, en France, le budget de la Défense. Selon Jean-Louis Carrère, président (PS) de la commission de Défense du Sénat, la loi de programmation militaire 2014-2019 pourrait entériner un passage du budget de la défense sous le seuil de 1,5 % du PIB. Ce qui placerait la France dans l’incapacité de conduire des opérations extérieures comme celle en cours au Mali, avec 4 000 soldats au sol.

L’enjeu est donc financier, pour Paris. Il l’est aussi pour les pays africains qui ont engagé des troupes au Mali, la participation à des opérations de maintien de la paix de l’ONU constituant une source de revenus. Mais la France n’entend pas quitter sa position de pilotage politique et stratégique. Si les autorités maliennes, comme certains voisins du Mali, plaident, sous l’influence de Paris, pour un « mandat robuste » de la future force onusienne, ­Edmond Mulet estime que « les Nations unies n’auraient ni le mandat ni la capacité d’endiguer la menace sécuritaire qui est posée par les terroristes », mission qui serait dévolue à « des partenaires qui en ont la capacité ». En clair, les forces françaises. Le Mali lui-même semble être le grand absent de ces tractations. Comme si sa mise sous tutelle internationale était déjà scellée.

La France, « métropole » ?  Évoquant la mémoire du caporal Alexandre Van Dooren, cinquième militaire français tué au Mali, le lieutenant-colonel Patrick Martini a fait part, dimanche, de « la forte émotion de l’ensemble du personnel du régiment » auquel appartenait le caporal. Puis, 
cet officier est revenu sur l’état de santé des trois autres militaires blessés, « en cours de rapatriement vers la métropole ». Si l’usage de ce terme colonial est un lapsus, il est inquiétant. La France n’est plus « métropole », pour le Mali, depuis… 1960.

Rosa Moussaoui

humanite.fr/

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1 commentaire

  1. Un an de transgression de règles de barbaries et de régression de libertés.

    Il y’a un an, le monde entier regardait abasourdi, de jeunes officiers subalternes de l’armée malienne, transformer une mutinerie spontanée contre le régime incompétent, corrompu et médiocre d’ATT, en un coup d’état des plus stupides en Afrique contemporaine.

    En effet, le cadre démocratique arraché dans le sang, par le peuple souverain du Mali, 20 ans plutôt, permettait aux maliens de régler le problème de la mauvaise gouvernance d’ATT par l’arsenal juridique offert par la constitution du 25/02/1992.

    Il suffisait d’élire un nouveau président par le scrutin qui était prévu le 29/04/2012 de lui faire parachever la construction institutionnelle du pays par la mise en place de la Haute Cour de Justice de la république, et de juger tous ceux qui ont abusé de la république de par leur position dirigeante.

    Les forces vives de la nation pouvaient valablement et dans le cadre du droit obliger nos autorités judiciaires à aller dans ce sens dans l’intérêt supérieur du Mali.

    Mais hélas, l’agitation inutile et stupide des soldats sans vision qui ne comprennent rien au fonctionnement d’un état, a conduit à la violation flagrante de notre constitution, à l’effondrement de l’état, à la cassure de la chaîne de commandement de l’armée malienne et à la prise des trois régions du nord de notre pays et une bonne partie de celle de Mopti et même de Ségou par les groupes armés rebelles et islamistes.

    La transition politique incrédule, issue d’un accord-cadre contre-nature, mijoté entre la médiation de la Cedeao et la junte de Kati, va d’hésitations en hésitations, d’impuissance en incompétence à assurer la stabilité et la sécurité dans le pays.

    L’armée se déchire dans une guerre inopportune de bérets, la police se chamaille pour des grades non méritées, la classe politique et la société civile montrent toute leur carence à prendre de la hauteur quand la nation est menacée et en danger.

    Les maliens, frappent à sang leur propre président jusque dans son bureau.

    Premiers ministres, politiques, journalistes, anciens ministres passent au Moulinex de la nouvelle anarchie de Kati et ses cohortes encagoulées.

    Au même moment, les populations du nord se réfugient en masse dans les pays voisins, si elles ne sont pas victimes de lapidations, flagellations, amputations des membres inférieurs et supérieurs, ou tout simplement privées de télévision, de sport et de centre de loisirs.

    Les mausolées d’une valeur patrimoniale inestimable pour toute l’humanité partent en fumée, perdues à jamais.

    La gouvernance chaotique de la transition politique, succède donc à l’irresponsabilité d’une gouvernance insouciante du régime d’ATT.

    Les mutins de Kati, qui nous disaient en mars 2012 qu’ils sont venus pour lutter contre la rébellion, se terrent désormais à Kati quand les armées étrangères combattent à Kidal les derniers bastions islamistes du pays.

    Désormais, ils sont réduits à faire la honteuse police des journalistes et des opinions divergentes, sous le couvert de la sécurité “d’état” et de la “justice” dans le pays sous les regards impuissants de Dioncounda et de Diango, héritier d’un Cheick Modibo Diarra sorti par la fenêtre d’une transition incrédule et inutile pour le pays.

    Pire ils s’arrogent le droit des rémunérations indécentes et non méritées, aux yeux et à la barbe des maliens frappés de plein fouet par cette crise inutile dont ils sont pourtant les premiers artisans.

    La France qui joue la sécurité plus que la démocratie, devance les États-Unis dans ce dossier malien et prend l’initiative des opérations Serval et panthère, tout en catalysant les initiatives africaines de la Misma avec une mention honorable au Tchad et à son armée de combat, parfait antidote d’une armée de motos “Djakarta” à Bamako et Kati.

    Les gens n’ont pas les mêmes valeurs !

    C’est pour cela le quai d’Orsay a compris qu’il doit exiger une libération ” immédiate” du directeur de publication du journal Le républicain, interpellé par la sécurité “d’état” et qui se retrouve incarcéré pour dit-on incitation à la “désobéissance”.

    Ouh quelle procédure!

    Après tout quand le pays des droits de l’homme prend le leadership dans un pays sans droit, le minimum qu’on peut attendre de lui, est d’exiger le respect des libertés fondamentales du citoyen dont la liberté d’opinion et celle de la presse qui va avec.

    Ah oui, Jules Ferry avait raison, “Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde pour une grande nation, c’est abdiquer”.

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