Attentat contre le MOC: la classe politique au chevet des victimes à Gao où elles tentent de se relever

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Opposition comme majorité était représentée, lundi 30 janvier à Gao, pour présenter leurs condoléances aux populations après l’attentat-suicide contre le MOC, une mécanisme de l’accord de paix.

Autour du camp du mécanisme opérationnel de coordination, dispositif de l’accord de paix visant à faire collaborer l’armée et les groupes armés, la sécurité est quelque peu renforcée. Des blindés des Casques bleus et des pickups de l’armée malienne qui font la ronde.

À l’hôpital régional, une cinquantaine de combattants blessés dans l’attentat du 18 janvier sont encore hospitalisés. La délégation, composée par l’ensemble de la classe politique, se rend toute suite à l’hôpital pour s’enquérir de leur l’état. Tiébilé Dramé, Soumaïla Cissé ou Bocary Treta, tout le monde pose des questions. Le Dr. Maïga, directeur de l’hôpital rassure: “Nous avions 115 blessés. Nous en avons évacué 42 sur Bamako et 51 sont dans un état stable. Leur pronostic vital n’est pas engagé”

Grace à l’appui de certaines ONG dont le CICR, quatre malades sont déjà partis de l’hôpital et “il n’y a eu que deux décès jusque là parmi les blessés”. Cependant, le besoin psychologique est encore nécessaire pour les aider à mieux se relever. ” Certains sont toujours sous le choc et ont peur de sortir.”

Élan de solidarité

Si l’attentat-suicide le MOC, ayant fait 77 morts selon un bilan officiel, a choqué l’ensemble du pays, il a tout autant créé un grand élan de solidarité. Notamment entre les membres de la classe politique malienne.

“Nous sommes une grande Nation. Il y a des situations où nous devons mettre le pays au-dessus de tout. Il n’y a ni opposition ni majorité. Ce qui s’est passé à Gao est une tragédie”, affirme M. Treta, président du parti au pouvoir. Même son de cloche chez le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé: “sans Gao, il n’y a pas de Mali. Cette ville a connu des choses très graves, mais elle s’est toujours relevée. Nous allons continuer à nous battre en mettant de côté tout ce qui peut diviser.”

Pour Tiébilé Dramé, le sang versé doit désormais être notre référence pour travailler à la réunification du pays. “Le sang de la CMA, de la plateforme et de l’armée malienne a été mêlé et nous devons faire en sorte que ce soit le ciment de la réunification de notre pays”, a-t-il ajouté.

Dans la salle du gouvernorat, une enveloppe de deux millions FCFA a été symboliquement remise aux autorités locales pour aider à la prise en charge des blessés. Et pour l’une des rares fois, majorité et opposition sont d’accord sur un mot: Gao Gaabandi (Gao, soit forte).

Aboubacar DICKO / maliweb.net envoyé spécial à Gao

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2 COMMENTAIRES

  1. Il faut rapidement ce sursaut patriotique pour sauver la démocratie malienne obtenue au prix des vies humaines. De toutes les façons ils n’ont pas le choix, s’ils ne veulent pas voir ce pays en lambeau entre les mains de ces bandits du désert. J’espère que cette union ne durera que l’espace d’un matin comme la vie d’une rose. Les défis de la bataille du développement sont énormes et vastes comme une étendue de mer ou de désert à perte de vue. La bataille est difficile et âpre et les espoirs de succès sont minces et très minces.

  2. Vraiment la classe politique malienne me surprend mais il n’est jamais tard pour bien faire. Je suis particulièrement fière des politiques maliens par ce sursaut national autour des questions d’intérêt national tel que ce sauvage attentat contre le MOC à Gao.

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