Du 18 au 31 mai dernier, au total 11 casques bleus ont été tués dans des attaques terroristes au Mali faisant aussi plusieurs blessés. Avec ces chiffres, le mois de mai aura été le plus sanglant pour les forces onusiennes. Tandis que l’armée malienne a elle aussi de son côté enregistré plusieurs pertes dont des hauts gradés. Face à cette situation alarmante, le gouvernement et les responsables de la mission onusienne au Mali, n’ont que des mots pour condamner et des yeux pour compter leurs morts. A quand la fin du cauchemar ?
A Aguelhok, le 18 mai, cinq (5) casques bleus ont été tués et trois grièvement blessés dans une embuscade. A Sévaré, le 29 mai, cinq (5) autres ont été tués dans une embuscade sur l’axe Tenenkou-Sevaré. Deux jours après dans la nuit du 31 mai au 1er juin dernier, c’est le contingent chinois de la mission onusienne basé à Gao, qui a été pris pour cible par des éléments terroristes. Selon plusieurs témoins, c’est un véhicule bourré d’explosifs et occupé par au moins deux individus, qui a forcé l’entrée du camp situé dans le quartier ‘’Château d’Eau’’, avant de s’exploser.
Une attaque suivie d’une autre qui avait pour cible le local d’un prestataire de service de l’UNMAS (Service de Lutte Anti-mine des Nations Unies) situé dans un autre quartier de la ville de Gao. Le bilan des deux attaques selon le communiqué de la Minusma publié sur son site le mercredi 1er juin est de 4 morts, dont un casque bleu, deux agents maliens de sécurité privée qui gardaient le local et un expert international de la compagnie et plus de dix blessés parmi le personnel de la Minusma.
D’après des sources concordantes, plusieurs maisons situées aux alentours du camp se sont écroulées sous l’effet de la déflagration. Puis s’en est suivie une coupure d’électricité et plusieurs tirs à l’artillerie lourde.
Entre le 18 et le 31 mai, soit moins de deux semaines, le mois de mai aura été le plus sanglant pour les soldats de la mission onusienne au Mali (Minusma) qui a enregistré 11 morts et plusieurs blessés.
Ces attaques portent toutes les mêmes griffes. Celles d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) du borgne algérien Moctar Bel Moctar, le ‘’Sultan’’ autoproclamé de ce que certains qualifient désormais de ‘’Sahélistan’’. Face à ces violences inouïes qui continuent de faire des ravages dans les rangs des forces onusiennes et maliennes, le gouvernement et les responsables de la Minusma, n’ont pour l’instant que des mots pour condamner et des yeux pour pleurer leurs morts.
« Je suis révolté par ces attaques vicieuses, lâches et totalement inacceptables contre le camp de la MINUSMA où réside le personnel de la Mission, des civils en majorité, hommes et femmes, et contre le personnel de la compagnie partenaire d’UNMAS, également des civils, dans une ville où la MINUSMA et UNMAS ont beaucoup investi en efforts, en appui aux autorités locales et en soutien aux populations », a déclaré le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif.
Comme pour avouer l’impuissance des forces onusiennes à faire face à une guerre asymétrique dans laquelle l’ennemi est partout et nulle part, l’ancien chef de la diplomatie Tchadienne, M. Anadif s’en remet au gouvernement malien et aux autorités locales de Gao pour identifier et traduire les auteurs des différentes attaques en justice.
“J’exhorte le gouvernement malien et les autorités locales de Gao d’assurer que les responsables de ces crimes ignobles soient identifiés et traduits en justice. Ces crimes contre le personnel de la MINUSMA et le personnel associés des Nations Unies ne peuvent plus être tolérés et demeurer impunis“, a-t-il martelé.
Preuve qu’un an après la signature de l’accord de paix et de réconciliation dont la mise en application tarde toujours, la stabilisation du pays demeure encore un véritable défi pour le gouvernement malien et ses partenaires.
Lassina NIANGALY