Attaques répétitives de la localité de Bamba : Les populations restent attachées au respect de l’autorité de l’Etat du Mali et à leur sécurité!

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Bamba est une localité enclavée, située à  plus de  240 km à  équidistance entre les  villes de  Tombouctou et  de Gao. A cheval  sur le  fleuve, Bamba vit essentiellement  de l’agriculture,   de la  pêche  et de l’élevage. Des secteurs agraires fortement tributaires  de la   pluviométrie et  de plusieurs autres  aléas climatiques. Le  commerce  occupe également  une  bonne  partie  de  la  population.

Bamba  est une  vieille  ville créée  en  490  après jésus Christ. Berceau  d’une  riche civilisation, Bamba cette petite ville a été  le  théâtre de plusieurs conflits  armés qui  ont forgé la   bravoure  et  la  vaillance  des  populations. Ces qualités  de  bravoure et de vaillance sont gravées   dans la mémoire collective et les bordures du  fleuve s’en sont  fait l’écho à travers stèle datant du XVe siècle, toujours vivante et surplombant majestueusement le fleuve  et qu’on continue toujours d’appeler «Gayibo n’da Sourgo».

Les populations de  Bamba sont  reconnues  dans  l’espace  septentrional  comme  des hommes et des  femmes  dotés du sens élevé  de la   dignité et du  respect de soi. Elles sont profondément  attachées à leur terre ancestrale et ont fortement  conscience que  le  développement  de leur espace  leur  incombe. C’est pourquoi  elles sont  de gros travailleurs de la  terre et  sur  le fleuve malgré les  rigueurs  climatiques et autres contraintes naturelles.

Les multiples  brassages ethniques et socioculturels et les  pénétrations intercommunautaires ont fait que  Bamba est aujourd’hui  une ville cosmopolite de  songhaï, de  tamasheq, d’arabes,  de  peulhs, de bambara pour  ne  citer que ceux-ci.

Ainsi,  de  l’Indépendance nationale, en   1960, à nos  jours, la  localité de  Bamba,  bien qu’ayant  toujours subi   les effets collatéraux  des  différentes rébellions, s’est  confiée à l’Etat  du  Mali  dont  elle est partie  intégrante pour  assurer,  dans  une  approche  globale,  la   sécurité  des  personnes  et  des  biens. La rébellion  de  1994  a  été  particulièrement meurtrière pour les  populations locales. Le 25  juillet   de  cette  année,  les  groupes rebelles ont  saisi  les issues  de   secours  de  la   foire  hebdomadaire  du  lundi et se sont livrés  à un  véritable  carnage avec  103  morts dénombrés,  des  portés disparus, des blessés graves  et des  dégâts  matériels inestimables. A cette  douloureuse occasion, on se  souviendra toujours  du   déplacement  téméraire et courageux  qu’a  effectué par  la route à  partir  de  Tombouctou, Son  Excellence  Ibrahim Boubacar  KEITA, Premier ministre à l’époque, pour  se  rendre  à  Bamba,  bravant  l’insécurité, pour  témoigner  aux populations  la  compassion  du gouvernement et du Président Alpha Oumar Konaré et le soutien  inconditionnel  de  l’Etat  malien.

Cet  appui s’est, en  effet,  concrétisé  par  la   création  d’un  camp militaire qui  a  contribué à   raffermir  la  confiance  des  populations  de   Bamba en l’Etat.

Avec  les  événements de  2012, les populations  de la Commune rurale ont  beaucoup souffert. Durant la  période de  l’occupation, elles  ont connu toutes  les  formes d’exactions possibles : enlèvements  de  biens privés, pillage  des  services  publics,  entraves aux libertés publiques, etc. Elles sont,  cependant, restées sur  leurs terres natales et ont continué à  croire en l’Etat du Mali pendant que  nombre de    personnes se  sont déplacées.

Le  lundi 03 novembre 2014,  deux paisibles  individus quittant la   foire  hebdomadaire  de Bamba  ont été  lâchement  assassinés pendant qu’ils regagnaient leurs  domiciles respectifs  dans  un   des   villages  environnants.

Le  vendredi 30 janvier  2015,  à  partir  de   19 heures,   les  populations  ont  assisté impuissantes au  pillage de leurs biens matériels par  des  groupes armés à  bord de  trois à cinq  véhicules venus  de  Ber.

Les dégâts  constatés: l’antenne  du  réseau  orange  endommagée; l’enlèvement de la moto  de  type SANILI 125 d’un jeune enseignant; l’enlèvement  de quatre motos neuves  appartenant à  un  commerçant arabe; le pillage de  toutes les  boutiques de la place du marché, excepté cinq; la  soustraction, sous la  menace d’armes à feu, de  l’argent  des commerçants qui étaient dans   leurs boutiques au  moment des  faits; des  coups de crosse à  un  jeune qui assistait à  la scène, etc.

Il  faut rappeler que  dès leur arrivée, ils  se sont empressés de  gloutonner le  dîner d’une vieille et pauvre femme à  l’entrée de  Bamba.

Les Forces Armées Maliennes (FAMA) ne sont arrivés à  Bamba que le  lundi 02  février 2015 à 11 heures ce que les  populations ont salué avec joie et allégresse.

Ces attaques développent en les  populations  un  sentiment d’abandon,  un sentiment d’absence de  l’Etat.  Les populations de  Bamba restent cependant fortement attachées au respect de  l’autorité de l’Etat du Mali et  travaillent vaille que vaille à  consolider ce sentiment d’appartenance à la  nation malienne qu’elles souhaitent  plus forte et plus présente.

Les populations sollicitent fortement que l’Etat du Mali prennent et ce,  urgemment les dispositions pratique pour assurer la  protection des populations en  vertu de la  responsabilité de  protéger qui incombe à chaque Etat au terme de la  Résolution des Nations-Unies adoptée lors  du 60e  sommet  de  2005  et  portant fondamentalement sur les trois piliers que sont: la responsabilité  de  prévenir s’entendant comme l’ensemble des actions que  mène un Etat en vue d’anticiper sur une crise ou  d’agir sur  les  tensions qui peuvent causer  ou sont susceptibles de causer  des atteintes aux  droits humains fondamentaux. La responsabilité de  réagir intimant aux Etats de  réagir devant  des situations où la protection des être  humains est une  impérieuse nécessité, en ayant recours à  l’intervention militaire. La responsabilité de  construire s’entendant que  les  Etats doivent fournir, surtout après une agression, une  assistance à tous les  niveaux afin de  faciliter la reprise des  activités et la  reconstruction du  tissu détruit.

Pour ce faire, les populations sont disposées à jouer pleinement  leur  partition pour défendre les terres héritées de leurs ancêtres. Républicaines, elles le sont  et le  resterons. Démocrates, elles le sont et le  resteront.

Bakary M. Coulibaly

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2 COMMENTAIRES

  1. Le chef de la legion islamique (monsieur TOURE) qui rendait la justice à Gao durant l’occupation du MUJAO est un natif de Bamba. Donc pas étonnant, avec l’islamisation de cette ville, qu’il y aient des attaques recurentes. Une complicité locale est là forcément. La population doit renseigner sur les agisements douteux des uns et des autres. VIVE LA REPUBLIQUE.

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