Attaque terroriste dans la commune rurale de Ouenkoro, cercle de Bankass : Un gendarme tué, un autre blessé et de nombreux biens incendiés

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Rebelle
photo à titre illustratif

Les habitants de la Commune de Ouenkoro, cercle de Bankass, sont encore plongées dans la terreur, plus de 48 heures après le passage des terroristes, le samedi 12 septembre, vers 17h. En effet, d’après des sources concordantes sur place, trois individus de teint foncé, parlant le peulh (langue locale) ont fait irruption dans la localité de Ouenkoro, tuant au moins un gendarme et brûlant plusieurs biens. Si la mort du Mdl/chef Issa Traoré a été confirmé, son camarade Maïga, blessé, aurait trouvé refuge au poste frontalier de Barani, situé du côté du Burkina Faso. D’après plusieurs témoignages concordants, 24 heures après son meurtre, le corps du gendarme Issa Traoré était encore abandonné non loin du poste de gendarmerie. Par peur, tous les habitants sont terrés chez eux.

C’est un samedi cauchemardesque qui vient de se passer à Ouenkoro, cercle de Bankass. D’après un témoin oculaire de la scène qui nous a appelés, les assaillants seraient arrivés à trois sur une moto. Voici son récit: “Il s’agit des mêmes éléments dont la présence a été signalée depuis trois mois sur les falaises de Toun, commune de Sokoura, située à environ 70 Km de Bankass et Timissa, cercle de Tominian. Lorsqu’ils sont arrivés non loin du poste de gendarmerie, le Mdl/chef Issa Traoré, qui était parti acheter quelque chose dans un commerce, les a arrêtés pour leur signifier que c’est une infraction que de circuler à trois sur une moto. C’est ainsi que le troisième, qui était assis derrière l’engin, sortit un fusil du sac qu’il tenait et cribla de balles et à bout portant le gendarme. Au moins dix balles à la tête, au ventre et à la poitrine. Le deuxième gendarme, assis au poste situé à une cinquantaine de mètres de la scène et qui a tout vu, a pris les jambes à son cou. Quelques heures après, il se serait confié au poste frontalier de Barani, situé du côté du Burkina Faso. Il s’appellerait Moussa ou Mohamed Maïga“.

D’après un élu local, les assaillants sont rentrés par le côté nord-ouest du village et sont repartis par ce même côté. Détail important à signaler, au retour ils étaient au nombre de six ou sept alors que seuls trois avaient été vus à l’arrivée. “Il semble qu’il y avait un autre groupe vers la mairie et la sous-préfecture et qui a incendié une partie de ces bâtiments administratifs et la voiture du sous-préfet avant d’emporter deux motos” précise notre source.

Une source sécuritaire, en analysant la position par laquelle ils sont arrivés, reste formelle: “Il s’agit des individus qui ont été signalés depuis juin 2015 sur la falaise de Toun“. Un enseignant, que nous avons joint au téléphone témoigne: “Les autorités ont envoyé des patrouilles trois fois, mais aucune n’a réussi à prendre le contrôle de ce qui ressemble à un quartier général. Une patrouille composée d’éléments de la garde et de la gendarmerie, conduite par le chef du peloton de Bankass, est montée une fois sur cette falaise. Après des échanges de tirs, l’équipe est retournée, faute de moyens appropriés, semble-t-il“.

Lors de cette intervention, notre source rapporte qu’un élément de l’équipe de patrouille est décédé de soif lorsqu’il a tenté de fuir. Il serait tombé, poursuit la même source, dans un massif rocailleux et inaccessible.

Une deuxième source sécuritaire soutient qu’une seconde équipe de patrouille, conduite par le Commandant de compagnie de la gendarmerie de San, le Capitaine Bengaly  est, quant à elle, parvenue à monter sur ladite falaise du côté de Timissa et a réussi à saisir deux motos appartenant aux terroristes retranchés dans une vallée située en haut et au milieu de la falaise.

D’après l’honorable Idrissa Sankaré, député élu dans la circonscription électorale de Bankass, natif de Ouenkoro et non moins président de la Commission lois de l’Assemblée nationale, “les autorités sont au courant de tout ça, mais elles n’ont rien fait pour déloger ces individus sans foi, ni loi qui ont même commencé, d’après des témoignages, à sympathiser avec les populations qu’ils rassurent en leur disant qu’elles ne sont pas leurs cibles non sans les mettre en garde contre toute dénonciation“. L’honorable Sankaré de demander à l’Etat d’assurer la sécurité des populations sur toute l’étendue du territoire national.

Avec cette attaque, c’est tout le cercle de Bankass qui est sur le qui-vive et dans la tristesse car, non seulement le gendarme Issa Traoré a été lâchement abattu, mais son corps, recouvert de branchages, est resté dans la rue environ 24 heures après son meurtre. Le renfort tant attendu n’est arrivé qu’à 15 heures avec un médecin-légiste chargé d’autopsier le corps. Il a été inhumé sur place, car il n’a pu être transporté à Bankass en raison de l’état de décomposition avancée de son corps.

D’autres sources rapportent que dans la matinée du dimanche, un hélicoptère a sillonné l’espace de la Commune.

Dès l’annonce de la nouvelle de l’attaque de Ouenkoro, les autorités burkinabè ont non seulement renforcé le dispositif sécuritaire, mais également fermé cette partie de la frontière avec le Mali.

Aux dernières nouvelles, les ressortissants du cercle de Bankass seraient en concertation pour organiser l’autodéfense car, soutiennent-ils, il est difficile de faire confiance à ce régime qui ne semble pas inscrire la sécurité des populations parmi ses priorités.

Diakaridia YOSSI

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3 COMMENTAIRES

  1. Que son ame repose en paix et mes sincères condoléances a sa famille et un bon retablissement au blessé Maiga.
    Bref les gars s’ajouterait a vos commentaires un meilleur reinforcement des postes par plus deffectifs et bien equipés et surtout qu’ils soient vigilants et même en faisant des barrages impprovisés a une distance respectable avant les vrais proprement dits. Pourquoi pas il faut improviser en matières de securité des fois surtout dans la situation actuelle.

  2. En réalité, tout le monde doit se battre en même temps jouer son rôle pour la sécurité du pays, les militaires font leur boulot maintenant il faut que la population s’implique pour donner des informations en cas de suspect.

    • Je partage ton point de vue, les populations doivent s’impliquer pour leur propre sécurité, à l’âge du téléphone portable, il doit être possible de vite identifier les individus suspects dans une localité si les villages mettent en place des comités de surveillance! En même temps, je constate tout simplement que l’Etat du Mali n’existe pas du tout pour le citoyen lambda! Nos dirigeants se contentent de gérer leurs intérêts personnels a Bamako, et ils envoient tout juste des patrouilles vérifier les dégâts après le feu sans jamais anticiper! QUELLE HONTE!

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