Attaque du cantonnement militaire de Niafunké : Des morts dont un Capitaine de l’Armée et de jeunes lycéens

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Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est en train d’infliger un sérieux revers à l’Armée. Après les attaques de Ménaka et d’Aguel’hoc, le MNLA a encore sévi le mardi 31 janvier aux environs de 6h 45 : des éléments lourdement armés s’en sont pris au cantonnement militaire de Niafounké. Le bilan est lourd : des morts, dont un Capitaine de l’Armée et six blessés. A ce triste bilan s’ajoute la mort de deux jeunes lycéens victimes de balles perdues.

Des bandes armées ont d’abord pris ce camp de Niafounké pour cible, tuant sur place un militaire avant de tendre ensuite des embuscades, bloquant ainsi l’accès des renforts militaires vers ce camp dont une partie serait saccagée par les assaillants.

Un des véhicules militaires qui acheminait des renforts a été attaqué par ces éléments armés. Des militaires périront sur place, en plus des deux jeunes élèves. Un autre militaire sera retrouvé mort un peu plus loin du lieu de l’attaque. Il y eu aussi des blessés du côté de l’Armée ainsi que deux civils tués. « Cinq rebelles ont été tués », affirme notre source.

Les assaillants auraient également attaqué une position militaire située à 5 km de la ville. Cet assaut rebelle rappelle tristement les attaques de Léré et de Goundam de la semaine dernière.

Les affrontements entre l’Armée et ces bandes rebelles se sont poursuivis durant des heures dans cette localité qui, presque toute la soirée du mardi 31 janvier, a résonné au rythme des tirs à l’arme lourde.

Selon nos sources, ce sont bien des éléments du MNLA bien armés  qui seraient à l’origine de cette attaque du cantonnement militaire de la localité.

L’Armée appuyée par des hélicoptères a mené des opérations de sécurisation dans cette zone, mais c’était sans compter sur la détermination des rebelles qui veulent en découdre une fois pour toutes avec les forces de défense et de sécurité dans le Septentrion.

Par ailleurs, on signale la présence parmi les rebelles d’agents de renseignement de certains pays occidentaux. Toute chose qui donne à réfléchir sur la tactique et la stratégie d’attaque de ces rebelles contre les militaires maliens et leurs camps respectifs. Cette attaque vient remettre en cause l’engagement des officiers maliens à mettre les rebelles hors d’état de nuire dans le territoire malien. Depuis deux semaines, les positions de l’Armée  sont devenues les cibles de bandes armées qui déclenchent les hostilités dans cette partie septentrionale du pays.

Cette spirale de violence qui sème la psychose  au sein des populations est en train de saper le processus de paix et surtout l’élection présidentielle du 29 avril prochain. L’élan de développement du Nord est ainsi tragiquement stoppé par cette recrudescence de la violence.

Il faut un renfort en hommes et en argent, même si le prix  sera lourd

Avec ce qui se passe actuellement au Nord, il n’y a plus de place aux discours creux et vidé de tout sens : il faut dépêcher au plus vite du renfort en hommes et en matériel lourd pour contrer cette velléité des rebelles.

Combien de soldats sont-ils déployés actuellement sur le terrain et de quel armement dispose-t-ils?

Une question (entre autres) à laquelle le citoyen lambda aimerait bien obtenir une réponse acceptable. Si la situation devait se détériorer dans le Septentrion, l’envoi de soldats devrait pouvoir la freiner. Mais ce qui est grave aux yeux de l’opinion, c’est que l’augmentation du contingent militaire risque d’être assortie d’une hausse du nombre de morts parmi les soldats de l’Armée aux prises avec les rebelles dont bombes artisanales et autres armes de guerre procurées en Libye font des ravages.

Combien ont-ils ainsi déjà péri en moins d’un mois de combat ?      

Il sera difficile, voire impossible de le dire, surtout qu’en temps de conflit, l’Armée n’est guère bavarde : ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on la surnomme « la grande muette ». Cet effort d’envoi de renfort par l’Armée est déjà épuisé par la violence des combats, la fréquence et la longueur des missions des militaires au Nord qui souffrent aujourd’hui d’un manque alarmant d’équipements. L’aspect financier de la guerre attise l’impatience de l’opinion publique, surtout en pleine crise économique : aussi, dans cette partie du territoire, la facture de l’engagement malien risque d’être lourde, et cela fera sûrement des mécontents au sein des populations qui « tirent le diable par la queue ».Et quand on sait que déployer des soldats et du matériel au Nord est particulièrement difficile et coûte plus cher.  Mais l’Armée malienne doit absolument sortir la tête haute de cette énième rébellion touarègue.

Paul N’guessan

 

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