Chassé le naturel, il reviendra au galop. Telle est l’attitude des bandits armés qui continuent d’écumer les recoins du nord du Mali. En dépit de l’Accord de paix signé le 20 juin dernier, les attaques se multiplient au point de vouloir remettre en cause le processus de paix dans lequel se sont vaillamment engagés les vrais acteurs de la crise malienne. Et c’est pendant ce moment de répit que les bandits armés, de tout acabit, prirent le contrôle des opérations de razzia dans les localités très peu sécurisées. C’est ainsi que le jeudi dernier, jour de foire du village d’Echelle, dans la commune rurale de Tonka, des hommes lourdement armés à bord de quatre pick –ups, ont envahi aux environs de quatorze heures, le marché déjà bondé de monde. Très vite, ils s’attaquèrent aux boutiques et aux marchands. Pillant tout sur leur passage, emportant d’importantes sommes d’argent et des marchandises de valeur. Selon nos sources, l’invasion du marché par les bandits a fait que les populations se sont vite barricadées dans leurs maisons de peur d’être des victimes collatérales. Alors que ses amis opéraient tranquillement dans le marché, l’un des bandits armés s’est aventuré dans les ruelles du village en tirant d’incessants coups de feu en l’air. Il sera étonné de voir son chargeur se vider. Des populations, terrées dans leurs maisons, qui l’ont suivi dans son geste, ne lui ont pas donné le temps de se procurer un autre chargeur .Du coup, les jeunes du Gandakoye aidés par les populations ont bondi sur lui, en le maitrisant. Puis fusèrent des coups de toutes parts jusque mort s’en est suivie. C’est sur ces entrefaites que les éléments de l’armée malienne postés à Goundam ainsi que ceux du contingent de la Minusma, avec avion à l’appui, sont arrivés sur les lieux pour constater les dégâts, au moment où le gros de la troupe des bandits a déjà pris le large, vers la frontière mauritanienne, nous apprend-on. Ainsi va le quotidien des populations du Nord du Mali en général et celui des populations de Goundam en particulier. Il est donc urgent de procéder au désarmement immediat de tous les combattants. Que le port d’armes sur l’ensemble du territoire reste l’apanage de la seule armée nationale. C’est à cette seule condition que ces bandits pourront être mis hors d’état de nuire.
Amadou SANGHO