Attaque de Misseni (Kadiolo): un gendarme tué, des blessés, des motos et un véhicule incendiés…

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Meurtre d’un soldat français par des djihadistescrise auL’attaque a fait un mort, au moins trois blessés… Les assaillants, un peu moins d’une vingtaine, sont venus à bord d’un véhicule, marque Mercedes de couleur grise et certains à motos… Ils ont bénéficié de l’effet  surprise.

Selon des témoignages recueillis à Misseni, les assaillants ont envahi la localité dans la nuit du 09 au 10 juin aux environs de 00H. Les témoins ont clairement identifié une voiture Mercedes à son bord, au moins cinq hommes armés d’armes automatiques. Ont été aussi aperçus une dizaine de motocyclistes également équipés du même type d’armes. Ils chevauchaient des motos communément appelées «Jakarta» et «Sanili». Une fois sur place, ils ont attaqué le poste de sécurité de la police et de la Gendarmerie, en tirant sur tout ce qui bouge. Un gendarme a trouvé la mort. On déplore  au moins trois blessés.

Totalement démunis d’arsenaux, les autres policiers et gendarmes ont entamé un «repli stratégique». Les assaillants s’en sont donnés à cœur joie en incendiant un véhicule militaire ainsi que les motos des agents garés çà et là. Et retournèrent par où ils étaient arrivés, c’est-à-dire, vers la frontière ivoirienne, non sans planter le drapeau noir distinctif de l’Etat Islamique avec un message disant ceci : «MERCI AU GROUPE ANCARDINE DU SUD».

Des renforts venant de Kadiolo et de Sikasso sont  désormais sur place. D’autres y sont attendus.  Pour l’instant, le calme est revenu.

B.S. Diarra

Encadré

LA FAUTE DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE

Les éléments de la police et de la Gendarmerie en poste à Misseni ont été littéralement surpris et durent s’enfuir, laissant la ville aux mains des assaillants. Comme dans tous les postes de contrôle, ces agents ne sont préparés, ni psychologiquement ni sur le plan de la logistique pour faire face à pareille situation quand bien même, au regard de la crise sécuritaire mondiale, il importe de considérer tous les risques et éventualités.

A Misséni comme au niveau de tous les postes de ce type, les agents sont beaucoup plus méticuleux et assidus dans le contrôle des pièces d’identités des voyageurs (pour des raisons évidentes) que dans la collecte et le traitement du renseignement. En clair, les agents en service aux postes indiqués, étaient censés avoir des informateurs ou éclaireurs susceptibles de les avertir de l’arrivée des assaillants. Ce d’autant qu’un groupe de 20 personnes en voiture, à motos et puissamment armées, ne passent pas inaperçue dans les bourgades.

Outre, la lassitude et peut-être le découragement, il y a la mauvaise gouvernance. Tenez par exemple : le seul véhicule au niveau de ce poste et incendié par les assaillants, manquait le plus souvent de carburant. A se demander d’ailleurs s’il en contenait avant d’être incendié. Quant aux éléments eux-mêmes, la plupart sont gagnés par le découragement à cause de la mauvaise gouvernance : les plus méritants sont laissés pour compte pendant que les médiocres sont propulsés de l’avant ; les responsables sont régulièrement cités dans des scandales de détournement ; l’impunité a repris ses droits… Conséquence : nombreux sont désormais ceux-là qui pensent que le combat ne vaut pas la peine d’être mené.

Vu sous ce prisme, l’on se demande à raison si le changement promis est véritablement intervenu au Mali.

B.S. Diarra

Des jihadistes ivoiriens, oui çà existe !

Loin de nous l’idée d’affirmer que les assaillants de Misséni sont des jihadistes ivoiriens quand bien même, ils aient empruntés la seule voie disponible qui conduit dans ce pays distant d’environ 130 kilomètres de Misséni. Ils peuvent être d’origine malienne mais installés en Côte d’Ivoire tout comme ils peuvent s’avérer ivoiriens ou de toute autre nationalité. Ce, d’autant que les jihadistes  où qu’ils soient,  ne considèrent  ni frontière ni nationalité. « La terre toute entière, appartient à Allah dont la volonté doit être partout appliquée », disent-ils.

En tout état de cause, ces jihadistes, bien présent en Côte d’Ivoire et partout dans la sous-région et entendent généraliser la guerre. Cet article de RFI atteste en effet que la menace est présente aussi bien au nord qu’au sud.

La France craint des attaques de jihadistes en Côte d’Ivoire

Le ministère français des Affaires étrangères recommande une vigilance accrue à ses ressortissants résidant ou de passage en Côte d’Ivoire. Ce message a été publié le 27 mai sur le site internet du ministère et fait référence à l’activisme de groupes terroristes opérant dans la bande sahélienne, en lien avec le conflit au Mali. Une mise en garde qui vient confirmer un soupçon qui planait depuis plusieurs mois en Côte d’Ivoire.

La rumeur courait bien avant le déclenchement de l’offensive française au Mali. La menace s’est précisée fin 2012, et c’est en mars que les premières arrestations de jihadistes ont eu lieu à Abidjan. Une cellule de moins de dix hommes, de nationalité égyptienne selon certaines sources, a été démantelée dans une opération conjointe entre les forces de sécurité françaises et ivoiriennes. Ces jihadistes s’apprêtaient à viser des intérêts français en Côte d’Ivoire.

Une menace toujours d’actualité, probablement motivée par l’activisme d’Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, dans la résolution de la crise malienne, ainsi que par la présence de plus de 10 000 Français en Côte d’ivoire. Des spécialistes évoquent aussi la porosité des frontières et le manque de moyens des forces de sécurité ivoiriennes dans le nord.

La crainte d’infiltrations se fait ressentir : des soldats ivoiriens sont postés dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois et des imams radicaux sont surveillés de près, à l’intérieur du pays comme à Abidjan.

Des sources proches de la présidence ivoirienne affirment que la sécurité a été renforcée à l’aéroport d’Abidjan et autour des sites sensibles. Quant à la France, elle encourage les services de renseignement ivoiriens à accorder toute l’importance qu’elle mérite à cette menace jihadiste.

Par RFI

Article publié à la date du 01-06-2013

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6 COMMENTAIRES

  1. Cela veut dire que nos postes frontalières nos agents non même pas de lance-pierre , donc prendre 1000FCFA à 5000FCFA et passé du beau temps, Ah oui c’est triste réalité de nos agents, faite un tour au GHANA et observer la police travaillé, oui c’est triste, mais c’est comme ça , sans être siniste si ces attaques continues ” u be u ju kè cè ju yé ”

  2. La reconstruction d’une Armée prend du temps et il va falloir rester patient ; en tout cas une armée pour être performante dans une situation conflictuelle doit avoir un service de renseignement efficace et une aviation équipée or tel n’est pas le cas du Mali ; dommage !

  3. J’espère que l’opposition va demander la démission de Sada samake qui est un incompétent

  4. On veut nous distraire au Sud pour bien se positionner au Nord et empêcher le processus de Paix et de la Réconciliation. Non ! et Non ! ne nous laissons pas intimider.

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