Clos le 18 août 2006, le Congrès de Tegarghart a définitivement éclairé le chemin des insurgés du 23 mai. Il vient en effet de lancer les bases d’un combat d’autodétermination. Notre Polisario à nous, quoi ! Avec le seigneur de guerre, Iyad Ag Ghali, non pas chef d’un parti politique, mais bel et bien celui d’un vaste mouvement politico-militaire.
Hassan Fagaga qui se la dispute désormais avec le général Seydou Traoré, jusqu’ici, chef d’état major général des armées du Mali, souhaité et voulu par ATT. Ceux avec qui ATT a signé les accords du 4 juillet se sont retirés de son commandement. Que va-t –il se passer maintenant.
Le général qui disait à un reporter de ‘’Le Challenger’’ qu’il n’y avait pas de rébellion au Mali à la Chambre de commerce du Mali, à la faveur d’une cérémonie de remise de chèques à des opérateurs économiques, enverra- t-il lesdits accords au pilon et donner raison à IBK ? Quelle autre trouvaille brandira–t-on encore pour mener les Maliens en bateau ?
A travers son congrès, l’Alliance pour la démocratie, fer de lance de la dissidence du 23 mai, transformée en mouvement touareg avec l’ensemble de ses structures politiques et militaires, entame un bras de fer qui tournera autour de l’autonomie de la région de Kidal. Le Mali sur le point d’avoir sur ses bras son Polisario !
Dans les collines de Tegarghart., on ne s’amuse plus et chaque jour qui passe est sans doute pour eux une victoire de plus. ATT, Kafougouna et tous ceux qui continuent de donner de la voix pour les accords de la honte complaisamment concoctés et signés en Algérie doivent rapidement revoir leur copie. Le moins qu’ils puissent faire en toute modestie, pour ne pas dire plus, est de rendre à César ce qui est à César. C’est-à-dire, au Rpm et à son leader, Ibrahim Boubacar Kéïta, la sagesse de leur vision. Les tisserands faisant fi des inanités, chantages et menaces de toutes sortes, sont restés campés sur leur position, celle du refus d’un document qui remet en cause l’intégrité de notre territoire au profit d’apatrides.
Près de trois petits mois après Alger, les dissidents de Kidal viennent de créer un puissant mouvement politique et militaire, indépendamment de toutes les structures officielles du pays, avec des officiers supérieurs de notre armée nationale se distribuant des grades et des fauteuils, rôles traditionnellement dévolus aux plus hautes autorités du pays, et singulièrement du chef de l’Etat, lorsqu’il s’agit de postes militaires. Ce nouveau sprint politique se passe au moment où le pouvoir central, campé sur sa bêtise d’Alger, renforce sa campagne de fragilisation de l’unité nationale en classant les Maliens de partisans et d’adversaires de la paix.
Que valent aujourd’hui lesdits accords ?
Iyad Ag Ghali et les siens en tout cas donnent l’impression de les avoir envoyés au pilon et il ne leur reste plus qu’à décréter unilatéralement l’indépendance de la région de Kidal.
L’hypothèse n’est plus à écarter d’autant plus que le mouvement vient de nommer respectivement son chef d’Etat-major général, en la personne du Colonel Hassan Fagaga, du Commandant Bâ Moussa son adjoint et du Commandant Ada Ag Massamad, chef d’Etat-major opérationnel, etc.
Des officiers d’un commandement national unique jusqu’ici placés sous les ordres du général Seydou Traoré, CEMG des armées du Mali !
Que comprendre d’une telle attitude dès lors que ce sont les mêmes hommes qui, après avoir entraîné le pouvoir central dans la gadoue, pardon le sable d’Alger, à travers la signature d’un document, qu’on dit historique et sage à Bamako, en arrivent à se payer la tête de tout le monde pour baliser son chemin vers l’autodétermination ?
Comment ATT et les siens, incorrigibles manipulateurs de l’opinion, vont-ils s’y prendre ? S’incliner humblement devant la vision des tisserands et d’une large majorité des Maliens ?
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