ATT exprime sa colère après l’enlèvement de 5 occidentaux et la mort d’un autre au Nord-Mali : ” C’est dans la détermination et la cohésion que nous allons vaincre le terrorisme “
C’est avec beaucoup d’indignation que le président de la République s’est adressé, depuis Dioïla où il était en déplacement, à ses compatriotes et à la communauté internationale, suite à l’enlèvement de cinq otages européens et à l’exécution d’un autre à Hombori et Tombouctou. Une indignation qui s’explique amplement dans la mesure où les terroristes – qu’on a longtemps appelé bandits armés – n’hésitent plus à opérer, avec enlèvement et à assassinat d’étrangers, en plein jour et en plein centre du pays. Désormais, c’est la méthode musclée qui sera, certainement, de mise après ce qui vient de se passer.
C’est à Dioïla, à l’occasion du lancement de la construction de la route Fana- Dioïla, le 26 novembre 2011, que le président de la République, s’est adressé à la nation et à la communauté internationale, suite aux événements tragiques qui se sont passés à Hombori et à Tombouctou. Dans ce message à la nation, le président de la République a fustigé le terrorisme tout en appelant à éviter des amalgames : " C’est avec une grande peine, pour tous les Maliens et les amis du Mali, que j’évoque, ici, à Dioïla, pour le Mali et pour l’extérieur, les douloureux événements que nous avons connus à Hombori et à Tombouctou, par des enlèvements d’individus et assassinat. Chez nous au Mali, l’hôte est sacré. Nous sommes peinés et nous sommes profondément touchés par ces événements crapuleux et inqualifiables. Nous avons mal, je le dis jour et nuit. J’ai eu du mal à dîner…Nous condamnons fermement ces actes. Ces actions terroristes ciblées contre des Occidentaux sont, en effet, une attaque perpétrée contre la sécurité de notre pays…Partout où je me suis rendu, je n’ai fait que prôner l’hospitalité pour la reprise de l’économie locale, le tourisme et l’artisanat…Voilà une bande, que je ne saurais qualifier, met en mal nos arguments…La crise libyenne, avec ses effets collatéraux, a engendré une dissémination d’armes de tout genre : individuels, collectifs, antichars…pour faire de la bande sahélo-saharienne le plus grand marché d’armes et à bon prix. Cette situation a créé de nouveaux rapports de force et de nouvelles ambitions. Déjà préoccupante, elle est venue mettre à rude épreuve la sécurité nationale et l’intégrité des pays riverains de la bande sahélo-saharienne…
Le Mali réaffirme sa détermination et son engagement à entreprendre toutes actions que commande la situation afin de garantir la paix, la sécurité et surtout la stabilité, qui est la principale richesse de notre pays. Et qui est gage de progrès et de développement. Le Mali exhorte la communauté internationale à examiner l’impact grave de la crise libyenne. D’autres guerres seront ouvertes si les mesures ne sont pas prises pour les endiguer immédiatement…La communauté internationale doit prendre ses responsabilités. Car ces actes, ce sont les effets collatéraux de la crise libyenne que nous sommes en train de vivre.
Aucun danger sur les élections
Le président de la République a poursuivi : " Il nous faut plus de cohésion et beaucoup de sérénité. J’en appelle au patriotisme de tous les Maliens. Il faut taire nos petites querelles politiciennes inutiles et serrer nos rangs autour de l’objectif principal : la protection des personnes et des biens, l’intégrité du territoire national, l’unité et la cohésion nationale…Il nous faut donner des réponses appropriées à ces actes crapuleux et éviter d’indexer une communauté particulière…Nous devons rester unis, Maliens blancs comme noirs. N’acceptons pas la confusion. Il nous faut isoler les malfaiteurs et continuer sur les chantiers du développement, de l’éducation. Nous devons continuer ardemment la préparation des élections générales de 2012 pour une alternance réussie…dans la transparence et l’impartialité ".Après cette sortie musclée du président ATT, l’opinion nationale est en droit d’attendre un changement dans la stratégie jusque-là adoptée par ATT face à ceux qui ont longtemps été appelés des bandits armés. Maintenant que nous sommes bien en face de pires terroristes, ATT doit changer de fusil d’épaule. Dans la mesure où la résolution de cette crise du nord est d’abord une mission de l’Etat malien, les partenaires seront sollicités uniquement pour nous épauler. Mais la stratégie, c’est d’abord le président de la République et son gouvernement qui l’élaborent et se donnenr les moyens de l’appliquer. C’est donc le président de la République que le peuple regarde…avant tout. En espérant qu’en soldat et en homme politique aguerri, il saura prendre le taureau par les cornes. Afin de lui assurer également une sortie digne et honorable. Etant en fin de mandat, voilà qu’ATT fait face au plus gros des défis de ces dix ans.
Avec l’espoir qu’il pourra le relever avec le soutien de l’ensemble du peuple malien. A suivre.