Le président de la République, Amadou Toumani Touré se rendra le mercredi prochain à Kidal dans le cadre des festivités du cinquantenaire. Là, il va sans nul doute parler de paix avec les frères qui avaient pris les armes contre leur pays. Une occasion certainement pour rencontrer le chef rebelle, Ibrahim Ag Bahanga qui est de retour de son exil doré en Libye.
Il y a quelques semaines, Ibrahim Ag Bahanga, a signé son retour au bercail. Après deux d’exil passé entre la Libye et l’Algérie, le chef rebelle a finalement décidé de rentrer à la maison. Comme pour confirmer un adage senoufo qui dit qu’il n’ y a pas d’exil sans fin. On a beau été rebelle, on finit toujours par capituler. Avant lui, c’était Hassane Fagaga et ses poulains qui avaient déposé les armes en 2008. Ibrahim Ag Bahanga depuis le forum de Kidal tenu en 2010 avait donné le ton à travers un message de paix qu’il avait envoyé depuis sa villa dorée de Libye. Aujourd’hui, il pavane dans les rues de Kidal tout peinard.
C’est dans ce contexte que le président de la République, Amadou Toumani Touré se rend à Kidal le mercredi 9 février 2011 à l’occasion du cinquantenaire de la région de Kidal. Un cinquantenaire que toutes les régions du pays avaient accueilli sauf l’Adrar des Ifoghas. On se rappelle que les festivités ont commencé avec la restitution de la bataille de Sabouciré dans la région de Kayes, pour se poursuivre à Nara (région de Koulikoro) où on a revisité la charte de Kouroukanfouga. Sikasso a eu le privilège d’accueillir la biennale du cinquantenaire, tandis qu’à Mopti il y a eu la course de pirogue. Gao a abrité la course des chameaux, alors que Tombouctou a célébré son cinquantenaire à travers le festival du désert (ou d’Essakane). Si Ségou a pu bénéficier de l’auto-route, Kidal sera un remake pour les chameliers du désert. La cérémonie est placée sous la haute présidence du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. On comprend qu’au-delà de l’aspect festif de l’évènement, il sera question pour le président de la République de prêcher la paix. Donner des cours de paix à ceux qui aiment toujours se servir du dialogue de la force au lieu de la force du dialogue. Ce message s’adressera sans doute à Ibrahim Ag Bahanga le multi-récidiviste. Le chef de l’Etat pourra, selon même nos sources, le rencontrer pour lui expliquer qu’il y a maints canaux pour un citoyen malien de se faire entendre sans passer par le dialogue des armes. Surtout que lui-même Bahanga est déjà élu national, lui donnant voix au chapitre au niveau du Haut conseil des collectivités locales. ATT ne manquera pas de faire comprendre à Bahanga que le Mali appartient à tous et que la guerre qui mérite d’être menée est celle du développement de la région. Or, le développement ne peut aucunement aller avec le crépitement des armes. C’est donc un véritable lavage de cerveau que ATT doit faire au terroriste Ibrahim Ag Bahanga.
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Abdoulaye Diakité
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