Association malienne des expulsés : La phase II de l’assistance médico-social aux déplacés

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Pour la deuxième phase de son chronogramme de plaidoyer en faveur des victimes de la guerre au nord, l’Association malienne des expulsés entend élargir ses interventions dans le cadre de la prise en charge psychologique des déplacés à l’intérieur du pays, notamment les femmes. Le programme a été officiellement lancé ce jeudi à son siège et devra consacrer plusieurs actions.

“L’assistance médico-sociale des déplacés du Nord Mali : cas des filles et femmes victimes des violences”, tel est le thème d’une conférence débats qui a eu lieu ce jeudi 30 août dans la salle de conférence de l’Association malienne des expulsés (AME). Cette conférence, qui a regroupé les déplacés du Nord et les responsables de défense des droits de l’Homme, consacrait également le début de la phase II du programme de plaidoyer de l’AME en faveur des victimes du conflit au Nord pour leur prise en chargé psycho-sociale.
Ce programme, qui s’inscrit dans le cadre des activités d’assistance aux migrants en situation de retour forcé, les réfugiés et personnes déplacées, vise la sensibilisation des opinions sur les conséquences de la crise au Nord Mali.
Animée par Alassane Dicko, Amadou Coulibaly et Souhadou Touré, la conférence débats a permis aux participants de poser le débat sur la problématique de la prise en charge des filles et femmes déplacées, l’accompagnement médico-social des personnes déplacées, l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes des violences.
Ces interventions ont donc permis d’analyser les conséquences post-traumatiques de la crise au Nord sur les personnes déplacées et spécifiquement l’assistance médico-sociale par l’AME.

Dans le cadre du respect des conventions internationales
L’AME, selon son président Ousmane Diarra, fonde son plaidoyer sur différents instruments juridiques nationaux et internationaux, comme la Constitution du Mali, la Convention relative aux droits des enfants, à l’élimination de toutes les violences faites aux femmes, les Résolutions 1325, 1820 et 1888 des Nations Unies, et la Charte africaine des droits de l’Homme, etc.
“L’une des missions essentielles de l’AME est de garantir le respect des droits de personnes déplacées, réfugiées ou rapatriées. Les violences physiques et morales sont un frein considérable au développement intellectuel, physique des personnes ayant vécu ou subi des préjudices. Elles en gardent les séquelles considérables”, a expliqué Alassane Dicko. Pour le militant de l’AME, “ces facteurs vont réduire les capacités d’apprentissage scolaire des filles, affecter le développement individuel des femmes et plus tard leur épanouissement social et leur autonomisation économique dans la société”.
“Les enquêtes préliminaires menées par l’AME pour s’enquérir de l’état des filles et femmes déplacées dans Bamako, ont révélé de sérieux traumatismes chez les victimes qui n’osent pas parler des violences qu’elles ont subies”, rapporte M. Dicko, avant d’ajouter que les difficiles conditions de vie des personnes déplacées accentuent leurs traumatismes.
L’AME, qui a déjà lancé son programme de plaidoyer en juillet dernier, a déjà établi un premier contact avec les femmes et les filles déplacées dans certains sites de Bamako. Pour sa phase II, le programme mettra en œuvre un chronogramme de plaidoyer, un agenda d’assistance médico-social aux victimes et une planification de formations pour outiller les acteurs associatifs constitués en réseau d’assistance aux personnes déplacées du Nord.
“Le besoin de formation à la prise en charge psychologique est d’autant plus important qu’il permettra à moyen terme d’outiller plus de personnes à l’assistance médico-sociale auprès des femmes et filles déplacées dans les divers lieux de vie. A long terme, la formation permettra de démultiplier les acquis de la prise en charge médico-sociale des déplacés dans les autres régions concernées du Mali”, estiment les responsable de l’AME.
Les activités proposées par celle-ci devront élargir ses interventions, à travers d’activités publiques et de publications médias sur le sujet des personnes déplacées et la problématique des effets de la crise du Nord permet de sensibiliser l’opinion inter et nationale.
Issa Fakaba Sissoko

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