Une forte délégation des communautés de la région de Kidal a présenté, mercredi dernier, sa compassion aux responsables du Comité international de la Croix Rouge (CICR) dans notre pays, suite au cambriolage dans les locaux de la structure par des inconnus le lundi 24 avril dernier dans ladite région. La mission visait également à plaider auprès du CICR afin qu’il reconsidère sa décision de suspendre toutes ses actions à Kidal jusqu’à nouvel ordre.
La délégation, qui a effectué la mission, était composée de Mohamed Ag Intalla ; du président de l’autorité intérimaire de la région de Kidal, Hassan Ag Faganga ; Ahmoudène Ag Iknass, député élu à Kidal ; M. Arbakan, le maire de la ville de Kidal. Des cadres de la région de Kidal dont Metty Ag Mohamed Rhissa, Abéta Ag Seydou, et autres personnalités faisaient également partie la délégation.
Ils ont été reçus au siège du CICR par le Chef de la délégation du CICR, Jean Nicolas Marti, ainsi que des membres de son équipe.
L’objectif de cette rencontre, selon ces personnalités de la région de Kidal, était de venir demander au Comité international de la Croix Rouge (CICR) de reconsidérer sa décision de suspension de toutes ses activités dans la région de Kidal, suite au cambriolage dans ses locaux, le lundi 24 avril dernier, par des hommes non encore identifiés.
D’autre part, il s’agissait de demander au CICR de continuer à apporter son assistance aux populations de la région de l’Adrar des Ifoghas dans les domaines de l’administration, de la santé, de l’éducation et de l’alimentation etc.
Ainsi, au cours de cette rencontre, il a surtout été question entre les deux parties de l’insécurité dans la région de Kidal de façon particulière et des conditions dans lesquelles le CICR opère en vue de soutenir les populations civiles.
Le chef de la délégation du CICR, Jean Nicolas Marti, après l’usage protocolaire, a félicité et salué tous les membres de la délégation pour avoir entrepris une telle démarche.
Pour lui, c’est une très grande marque de confiance, de respect et surtout un signe d’engagement de la part des habitants de la région de Kidal à l’endroit du CICR.
Aussi, a-t-il fait savoir, cette initiative est la preuve que les communautés et les responsables de Kidal sont conscients des rôles et missions du CICR dans leur localités respectives.
Dans son speech, le responsable du CICR a par ailleurs, déploré l’événement qui s’est déroulé dans la journée du 24 avril où des individus sont allés cambrioler la sous-direction du CICR de Kidal. C’est suite à cet événement que le CICR a décidé de se retirer de la région jusqu’à nouvel ordre.
«Nous sommes tristes et ça nous fait très mal que le CICR laisse la situation ainsi», a déclaré M. Jean Nicolas Marti.
Des responsables de la mission, à la suite des propos du chef de la délégation, ont souligné comprendre l’inquiétude des responsables du CICR. Mais avec la situation que notre pays traverse, selon eux, la population civile a besoin de l’assistance humanitaire de l’organisme international. C’est pourquoi, plaident-ils pour que le CICR reprenne ses activités au profit de la population.
Par ailleurs, si d’aventure le CICR décidait de reconsidérer sa décision, la mission a promis de mener une forte campagne de plaidoyer et de sensibilisation sur la nécessite et l’importance des actions du CICR pour la population civile.
Mais pour ce qui est de la sécurité des agents du CICR, elle pense que cette préoccupation doit être gérée à un autre niveau.
«Tout ce qui s’est passé au siège du CICR est déplorable. Les auteurs des actes ont fait plus de mal aux populations qu’au CICR», a déclaré un membre de la délégation.
Par Sikou BAH