Au terme d’une visite pendant laquelle il s’est rendu dans le Nord du pays, notamment à Gao et à Mopti, le Directeur adjoint aux opérations du Comité International de la Croix-Rouge Internationale (CICR), Régis Savioz, était face à la presse le 10 avril 2013 à l’hôtel Salam de Bamako. Saisissant cette opportunité qui lui était offerte, il a lancé un appel aux donateurs de son organisme pour accroître l’aide aux populations victimes de la guerre, déplacées ou réfugiées.
En présence de Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation CICR Bamako-Niamey, Régis Savioz a indiqué qu’alors que le Nord du Mali est en proie à la violence armée depuis bientôt 16 mois, les conditions de vie des populations touchées par le conflit, demeurent très préoccupantes et les besoins humanitaires importants. Ainsi, pour pouvoir continuer à fournir une aide adéquate à des centaines de milliers de personnes qui subissent les effets du conflit, le CICR lance un appel à ses donateurs en vue de recueillir 40 millions de francs suisses, soit environ 33 millions d’euros, supplémentaires.
«Les communautés sont durement touchées ; elles ont besoin de nourriture, d’eau et de soins de santé. Elles doivent aussi pouvoir retrouver une certaine autonomie pour pouvoir, à terme, subvenir à leurs propres besoins», a déclaré Régis Savioz. Il a en outre affirmé que l’instabilité de la situation et les épisodes de violences dans les centres urbains du Nord, rendent encore plus difficiles les conditions de vie de la population. «Aucun retour significatif de déplacés et de refugiés n’a été observé à ce stade», a-t-il précisé.
A l’en croire, les fonds supplémentaires vont permettre au CICR de continuer les activités qu’il mène de longue date au Mali et au Niger, portant son budget pour ces pays à un total de 75 millions suisses, soit environ 61 millions d’euros. Cette opération devient ainsi la deuxième opération la plus importante du CICR dans le monde en termes budgétaires, après l’Afghanistan. «Chaque don permettra d’accroître notre aide là où cela est nécessaire, en priorité aux personnes les plus vulnérables. Pour pouvoir mieux comprendre et répondre aux besoins, nous comptons renforcer notre présence au Mali, notamment dans les régions de Gao, de Kidal et de Tombouctou. Il est urgent d’agir, et c’est maintenant qu’il faut le faire», a précisé Savioz.
A noter que l’importance des efforts déployés par la Croix-Rouge malienne pour venir en aide aux populations dans le besoin, a également été relevée. «La Croix-Rouge malienne est un acteur incontournable au Mali et un partenaire primordial pour le CICR. Sans elle et sans la collaboration de ses milliers de volontaires, auxquels je veux rendre hommage, nous ne serions tout simplement pas en mesure de mener à bien nos activités d’assistance», a témoigné le Directeur adjoint aux opérations du Comité International de la Croix-Rouge Internationale (CICR).
Il a ensuite révélé qu’environ 420.000 personnes bénéficieront d’une assistance alimentaire tout au long de l’année. En outre, quelques 186.000 agriculteurs recevront des semences et 35.000 familles d’éleveurs pourront préserver leurs moyens de subsistance, grâce à une campagne de vaccination et de traitement de deux millions d’animaux et à la distribution de 510 tonnes d’aliments pour le bétail.
Dans le domaine de la santé, le soutien à l’hôpital régional de Gao se poursuivra, ainsi que l’appui à des centres de santé communautaires. Le CICR continuera aussi de soutenir la fourniture de carburant pour les centres urbains du Nord, afin d’assurer un accès à l’eau aux habitants.
Par ailleurs, les délégués du CICR poursuivront leurs visites aux personnes détenues en relation avec le conflit. Et grâce à un accord signé ces derniers jours avec le gouvernement malien, le CICR entend intensifier ses activités en faveur des personnes privées de liberté et avoir accès à tous les lieux de détention du pays. Un accord salué à sa juste valeur par Régis Savioz.
E. BRUNO