Assises nationales sur le nord : Refonder l’Etat à travers une véritable régionalisation sans perdre l’âme nationale

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Refonder l’Etat à travers une véritable régionalisation sans perdre l’âme nationale, tel était l’objectif  des assises nationales sur le Nord tenues du 1er au 3 novembre au Centre international de conférence de Bamako (CICB).

 Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali
Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a procédé le vendredi 1er novembre 2013, à l’ouverture des Assises nationales sur le Nord au Centre international de conférence de Bamako (CICB) devant un millier de participants venus de toutes les régions du pays, les chefs traditionnels, les présidents des institutions de la République, les membres du gouvernement, les représentants des organismes internationaux comme l’ONU, les partenaires techniques et financiers.

Ces Assises qui se sont tenues trois jours durant faisaient parties des promesses de campagne du président Ibrahim Boubacar Kéita. Elles faisaient suite à celles de la décentralisation tenues les 21, 22 et 23 octobre sur les mêmes lieux. Dans son discours de cadrage, pour ne pas dire de bienvenue, le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah a souligné que les présentes assises constituent un tournant, un moment fort de l’évolution de notre pays.

Il a indiqué que c’est le plus grand forum post-crise que notre pays organise pour parler de la gouvernance locale, de l’approfondissement de la décentralisation, du plan de développement accéléré des régions du Nord adopté par le gouvernement, et débattre des questions de réconciliation de notre nation dont le tissu social a été profondément déchiré. Il s’agit d’une refondation de notre République, de notre démocratie. En somme, d’établir un nouveau contrat social.

Quant au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a fait un discours d’une 1h 17mn, il a tendu la main à ceux qui ont pris les armes contre leur pays (MNLA) et souhaite qu’on saisisse la chance de s’écouter, de se comprendre en vue d’une refondation de l’Etat à travers une véritable régionalisation tout en restant rattacher à l’âme nationale.

Le chef de l’Etat a rappelé qu’en dehors de l’autonomie et de l’indépendance, tout le reste est possible dans un Mali uni, Un et indivisible.

« Je suis élu pour gérer le réel et non les fantasmes de qui que ce soit. Le réel, c’est d’œuvrer pour le développement du Mali particulièrement les régions du Nord qui ont accusé un retard historique. Je n’agis jamais sous la violence de quelqu’un, simplement pour l’intérêt du Mali et la confiance placée en moi ne sera pas galvaudée. Elle sera utilisée pour le bonheur des Maliens. Pour le salut du Mali personne ne pourra m’en imposer », a souligné le chef de l’Etat.

A l’endroit certainement de la communauté internationale, IBK prévient : « De grâce qu’on nous accompagne, mais pas à nous imposer. Les Maliens peuvent débattre et trouver la solution à leurs problèmes. Le Mali doit être l’artisan de sa reconstruction et devenir un vaste chantier. Il faut que l’effort de la communauté internationale soit complémentaire de l’effort national ».

Il a souligné par ailleurs qu’au Mali, toutes les ethnies ont toujours vécu dans une belle symbiose qu’il faut sauvegarder. « Notre fierté, c’est de voir dans tous les coins du pays, tous les noms du Mali. Tout cela forme une chaine humaine de parenté à plaisanterie, de mariage ». Pour IBK, notre Nation a subi l’humiliation la plus grave de son histoire avec l’occupation barbare, infrahumaine où des terroristes ont commis de graves violations de droits de l’homme. « Il nous guérir le Mali des maux qui l’assaillent en mettant fin à la répétition cyclique des crises au nord, fonder une paix durable pour construire  notre pays ».

Pour réaliser ce pari, IBK invite ses compatriotes à revenir aux fondamentaux et dit avoir instruit au gouvernement d’instaurer la discipline, l’éthique et le sens du travail. IBK souhaite qu’ « au sortir des assises, que tous les Maliens regardent dans la même direction car, en réalité nous nous aimons ».
S’agissant de la libération des prisonniers du MNLA, IBK a dit avec un ton martial l’avoir fait et s’il le faut, il en libérera d’autres si c’est pour la paix. « Je l’assume et nous ferons ce qu’il faudra faire pour le Mali ».
Abdoulaye Diakité

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